C’est originellement en mai 2011 que Death In Vegas aurait du réapparaitre dans une salle parisienne. Après un report pour cause d’enregistrement d’album et un premier passage lors de la dernière édition du festival de Rock en Seine en août dernier, Richard Fearless s’est finalement produit mardi soir sur la scène du Bataclan.
En termes de mise en bouche, l’anglais a invité les américains de
Von Haze à ouvrir le bal lors des dates de cette tournée. Ce groupe psychédélique, relativement peu connu, est composé d’un guitariste chanteur et d’une chanteuse essentiellement au clavier. Ayant simplement à leur actif un maxi vinyle et un 45 tours, le duo peine un peu à nous passionner pendant la demi-heure de leur set. Certes leur son nous évoque parfois Moon Duo, voire Suicide, mais présente le gros défaut d’être sacrément statique. Leur prestation, sans être révolutionnaire, n’est pas déplaisante mais on s’ennuie ferme, et on peut s’interroger sur l’intérêt de ce groupe à vouloir faire de la scène.

Puis, sur le coup de 21h, le retour tant attendu de
Death In Vegas se produit enfin. L’entame de concert est plutôt bonne puisque le groupe, composé de cinq musiciens (deux guitaristes, un clavier, une basse et un batteur) s’élance avec les deux premières plages de l’album
Scorpio Rising :
Leather et
Girls. Ca joue fort, très fort même. Richard Fearless se consacre à la guitare sur ce début de concert et très bizarrement joue de ¾ dos au public. Le son est très électrique. Le guitariste de Von Haze, participant au line-up de Death In Vegas, rajoute une couche noisy supplémentaire au son puissant qui envahit le Bataclan.
Le leader de Death In Vegas passe ensuite au clavier pour une interprétation électro dansante et réussie de
Your loft my acid, premier extrait de
Trans-Love Energies, récent opus du groupe. Cependant le manque commence déjà à se faire sentir. La voix de Katie Stelmanis, chanteuse d’Austra, est bien présente sur scène mais uniquement sur bande. Ceci renforce le côté glacial du concert, d’autant que le groupe n’est nullement prolixe. Fort heureusement, le chant live de Richard Fearless arrive finalement au bout de vingt minutes de leur set. Celui-ci a curieusement préféré abandonner les vocalises harmonieuses de Dot Allison pour son chant plutôt inattendu lors de cette relecture de l’hymne
Dirge. Il n'est toutefois pas certain que l’on ait gagné au change d’autant que la version jouée est un peu mollassonne.
Les morceaux sont assez vite enchainés et le concert se centralise ensuite essentiellement sur le dernier album avec les titres
Medication,
Scissors et
Coum. Le résultat est dans l’ensemble plutôt honorable même si le batteur cogne comme un sourd et que le concert se résume à certains moments à une simple déferlante de lumières se mêlant à une légère indigestion musicale. Le dansant
Blood Yawning et le percutant
Death Threat, tous deux extraits de leur chef d’oeuvre
The Contino Sessions, réussissent à nous envouter de nouveau, avant que ne survienne le ratage de la soirée. Car essayer de revoir et corriger
Aisha pour une version live 2011 n’est assurément pas la meilleure des idées qu’a pu avoir Richard Fearless. Phénomène d’autant plus étrange que le titre sur disque est très rock et aurait pu parfaitement rebondir sur scène avec la voix enregistrée d’Iggy Pop, mais en définitive il n’en est rien. La version remaniée est difficilement descriptible tant elle n’a en fait ni queue ni tête. Fort heureusement ce n’est pas avec cette bouillie que les anglais termineront leur set. En effet un ultime retour vers leur dernier album et
Savage Love nous fait vite oublier la petite punition que nous venons de subir

S’ensuivra un unique rappel, composé tout d’abord du très jouissif
Hands Around My Throat, dans une version relativement conforme à celle figurant sur l’album
Scorpio Rising. Puis du classique
Rekkit, seul rescapé de leur premier opus
Dead Elvis, ce dernier mettant le feu au Bataclan et achèvanr ainsi un concert honorable, même si les lacunes vocales de Richad Fearless et son désir de trop en faire, notamment pour les adaptations live 2011 de classiques du groupe, auraient pu se retourner contre lui.
Fort heureusement, tout finit bien, il n’y a pas eu de Death in Paris...