Courronnée de succès, aussi bien en Europe et en Grande-Bretagne qu'aux Etats-Unis, l'année 2011 de The Boxer Rebellion s'est achevée en ce mois de décembre par une ultime série de concerts sur le continent, incluant une date à la Maroquinerie de Paris quelques mois après avoir rempli la salle du Nouveau Casino. En dépit de la concurrence, du froid régnant sur la capitale et du début des vacances scolaires, les quatre anglais ont assurément été récompensés de leur persévérance.
Le public a, en effet, une fois encore répondu présent. Dans la fosse, alors que le concert n'a pas encore commencé, les premiers rangs sont déjà compacts et les roadies s'activent afin de finaliser les derniers préparatifs. Dès l'extinction des lumières sur le coup de 21h, l'excitation est à son comble et la fosse se veut bruyante pour accueillir le quatuor. Comme pour mieux amplifier encore cet accueil très positif, le populaire single
Step Out Of The Car, devenu au fil du temps l'un des titres phare de leur répertoire, se veut ce soir une parfaite rample de lancement pour cette prestation de près de quatre-vingt dix minutes. Impérial au chant, Nathan Nicholson multiplie les rapprochements tout au long du concert, chacune de ses interventions, le plus souvent non dénuées d'humour, étant accueillie chaleureusement.

Avec pas moins de dix-sept titres interprétés, la majeure partie du répertoire des anglais est balayée ce soir, quand bien même leur premier effort studio,
Exits, voit ses titres forts laissés de coté au profit de
Flight et
The Absentee. C'est durant ce dernier que le piano fait son apparition ce soir, avant d'être plusieux fois exploité durant la soirée, notamment lors du rappel avec le poignant
No Harm. Tout au long de leur set, The Boxer Rebellion s'appliquent à pratiquer une judicieuse alternance entre des compositions rythmées et immédiates et d'autres plus planantes lorsque la guitare de Todd Howe ose des sonorités aériennes et intenses. De la première catégorie, on retiendra notamment
Flashing Red Light Means Go, sublimé par des percussions apportant rage et puissance, mais aussi
Spitting Fire ou encore
Evacuate durant lesquels l'ambiance monte d'un cran dans la salle.
La fin de la soirée va malgré tout progressivement prendre une tournure plus jouissive, en dépit du choix de placer un
Doubt peu inspiré en amont du rappel. Visiblement bien décidés à surprendre ce soir, c'est avec une reprise d'
Enjoy The Silence de Depeche Mode, dépouillée et délestée du clavier, que les quatre musiciens débutent un rappel réclamé à corps et à cris. Une interprétation personnelle réussie de ce classique de la new wave. La transition avec l'électrique et débridé
Flight n'en n'est que plus marquante, alors que The Gospel Of Goro Adachi, conclu bruyamment, traduit une volonté assumée d'expérimenter et prolonger un plaisir partagé.

S'il faudra probablement attendre de longs mois avant que le quatuor ne nous revienne, la prestation du soir ne sera pas oubliée de sitôt !