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MONEY

Paris, Point Éphémère - 28 février 2012

Live-report par Emmanuel Stranadica

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C’est au Point Éphémère que s’est déroulée, mardi soir, la nouvelle soirée Bim Bam Boom organisée par le magazine Magic. Son but est de présenter des artistes sur lesquels il faudra sans doute compter dans les mois, voire les années, à venir. En quelque sorte, ce que les médias anglais présentent comme la « next big thing ». Retour sur deux artistes présentés à cette occasion.

C’est un jeune artiste français du nom de Mathieu Lescop qui ouvre les festivités. Cheveux courts, chemises noires, d’emblée ce qui frappe chez l’ancien leader du défunt Asyl, c’est son côté Ian Curtis. Epaulé sur scène par un guitariste et un bassiste (les autres instruments étant issus de bandes préenregistrées), le trio est incontestablement bien en place. La basse est métallique à souhait, la guitare déverse un torrent d’électricité de bonne facture et la voix du leader de ce groupe parisien est irréprochable. Cette dernière se promène à certains moments dans les jardins de Daniel Darc, à d’autres dans ceux d’Etienne Daho, assurément deux autres influences de Lescop. Si le côté Indochine de leur composition sur Ljubljana nuit un peu à la qualité du set produit, il ne suffit fort heureusement pas à gâcher leur prestation scénique. Car en définitive la trentaine de minutes de leur concert nous a permis d’entrevoir le potentiel d’un groupe sur lequel il faudra probablement compter en 2012.

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Il semblerait que poser dans le plus simple appareil soit devenu une nouvelle mode dans le nord de l’Angleterre. Après que notre bon vieux Mozz se soit dessapé sur la pochette (certes intérieure) de son 45 tours I’m Throwing My Arms Around Paris (en prenant toute fois le soin de masquer l’ultime partie de son anatomie derrière un 45 tours de Herb Alpert), c’est au tour de Jamie Lee, chanteur du groupe mancunien Money de dévoiler l’intégralité, cette fois, de son anatomie sur la pochette de leur premier effort vinylique Who's Gonna Love You Now?. C’est fort heureusement habillés, mais toutefois dans la pénombre et presque exclusivement éclairés par des images projetées sur un écran situé au fond de la scène, que les quatre musiciens de Manchester ont décidé de nous dévoiler pour la première fois en France leurs chansons.
Les morceaux démarrent souvent en douceur avec des guitares presque minimalistes, sur lesquelles le leader de MONEY vient poser délicatement sa voix. Celle-ci nous ramène une fois encore vers la si belle époque des Smiths, lorsque Morrissey osait merveilleusement vocaliser dans les aigus. Et puis, la batterie se met marche, les guitares et la basse se mettent en branle et c’est la plongée en apnée dans un spleen irréel et sublime. Le tourbillon électrique produit par les anglais est une splendeur à l’état pur. So Long (God Is Dead), futur 45 tours à venir en avril sur la structure parisienne Almost Musique, est une parfaite illustration de l’esprit majestueux qui entoure les chansons du groupe.

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Douce et rugueuse à la fois, simple et pourtant si compliquée, brumeuse au possible mais si lumineuse en même, il existe une parfaite opposition dans la musique de ces quatre britanniques, et ce qui fait tout son intérêt. On pense à Aztec Camera, mais surtout à Sigur Rós, mais pas vraiment à WU LYF auxquels on les a déjà si souvent comparés. Si quelques soucis de larsen viennent s’immiscer dans leur fresque musicale, les six morceaux à la durée totale d’une trentaine de minutes de ce concert sont un véritable plaisir musical. Instantanément l’envie d’en découvrir davantage se fait sentir. Il faudra se contenter des multiples sorties physiques annoncées, incluant notamment un mini album live sur Sway Records, avant d’avoir le droit à une probable nouvelle visite parisienne du quatuor britannique.

D’ici là il y a fort à parier que MONEY feront à nouveau parler d'eux dans les semaines à venir, car, et n’en déplaise à Mark Knopfler, Money is definetely not for nothing...