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My Tiger My Timing

Paris, Petit Bain - 19 avril 2012

Live-report par Edina Tymp

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Actuellement, il est très simple de trouver des sujets de conversations au bureau ou dans le bus, il suffit de choisir entre deux thèmes : le retour du mauvais temps et les élections. Somme toute, la grisaille !

Heureusement, il existe quelques solutions divertissantes, comme aller au Petit Bain un jeudi soir pour prendre un petit bol d'air frais avec My Tiger My Timing, cinq anglais du Sud de Londres venus pour nous faire danser, même si tout le monde ne semble pas en avoir envie. Ils arrivent très discrètement sur scène, on croirait presque qu'ils viennent de sortir du tour bus et ne sont pas au courant qu'ils jouent ce soir. Mais ils sont sur scène et plutôt ravis d'être à Paris.
Leur recette : des beats électroniques matinés d'un profond post-punk qu'incarne parfaitement la chanteuse/leader Anna Vincent, entourée de ses garçons comme une certaine Blondie dans les années 80. Car, parfois, la chanteuse pose sa voix et nous entraîne un peu plus loin que les riffs électro-pop et les déjà trop usés percussions indie-tribal. Derrière tout cela se cache un ténébreux cœur en mal d'expression.
Cependant le public de ce soir ne s'est pas déplacé dans le froid, on y revient, pour la première partie. Qu'a cela ne tienne, le groupe assume le rôle de Warm up et sait briller par des titres tels que Gold Rush ou encore la dernière chanson, The Distance. Au premier rang, un groupe de lycéens impatients de voir les suédois de Slagsmålsklubben se prend au jeu des anglais et emballe la fin de leur set dans des déhanchements incroyablement innovants, au lieu de réviser leur bac. My Tiger My Timing proposent des morceaux presque originaux, sont presque jeunes, parlent presque français et tout ceci était presque bien.

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Après quarante minute sur scène, la présentation de leur premier album et un shopping flash au merchandising, ils laissent leur place devant une salle surchauffée. Le public trépigne littéralement d'impatience dans l'attente du prochain groupe, rebaptisé SMK pour des raisons de prononciation évidentes.
C'est également le sigle orange cousu à leur uniforme noir qu'ils portent tous. Des clones biberonnés aux jeux vidéo, proposant un Electro 8-bit démentiel. La fosse, essentiellement constituée de jeunes oies blanches et de petits geek fanatiques est complètement surexcitée en liesse 2.0. Un nouveau type de spectateurs, tout aussi transporté par la folle musique que produise ces doux-dingues à l'esthétique un tantinet totalitaire.

Je ne regretterais qu'une seule chose, pas une trace d'ABBA dans tout ça !