logo SOV

Baxter Dury

Paris, Trianon - 22 avril 2012

Live-report par Emmanuel Stranadica

Bookmark and Share
Pas facile de mobiliser les foules un soir de premier tour d'élections présidentielles ? Pourtant le Trianon affichait complet pour le retour de Baxter Dury sur une scène parisienne.

Dans un premier temps, l'irlandaise Carly Sings ouvre le bal. Résidente parisienne depuis un an et demi, Carly Blackman, chanteuse et guitariste, accompagnée d’un second guitariste et d’un bassiste, nous livre pendant une petite trentaine de minutes un folk teinté de blues qui parle de filles qui ne veulent plus porter de mini-jupes ou de filles (décidément) qui ne sont pas de bonnes personnes. Malgré un certain trac causé par l’issue du scrutin présidentiel, le trio nous fait passer un moment agréable en distillant quelques chansons d’un second album à venir.

SOV

Changement radical d’ambiance par la suite avec l’arrivée sur scène une vingtaine de minute plus tard des parisiens de We Were Evergreen. Ce trio possède un son à réveiller les morts ! En effet, leur electro-pop aux mélodies ensoleillées enflamme le Trianon. Adeptes du pantalon retroussé/baskets pour les deux guitaristes et du short pour la claviériste, l’énergie joyeuse et rythmée de leurs chansons donne envie de partir en vacances. Frais, efficace et bien en place, les cinq chansons de leur prestation font mouche. Leur set se termine en véritable dancefloor avec un morceau long de plus de dix minutes faisant remuer une bonne partie du public.

C’est donc à 21h30 que Baxter Dury et ses musiciens investissent à leur tour la scène de la salle parisienne. Élégant dans son costume gris bien taillé, l’anglais très souriant salue le public, un verre de rosé à la main. Ses musiciens lui sont assortis vestimentairement parlant. Costume pour son guitariste, son batteur et son bassiste et robe de soirée pailletée pour sa claviériste/choriste.
C’est surtout musicalement que le groupe se marie à la perfection au timbre cockney du chanteur de charme. Les titres de son dernier album Happy Soup défilent et enchantent le public. Isabelle, Claire, Leak At The Disco, les pépites de cet opus ont comme un goût de parfaites pop songs. Pas (encore) aussi poseur que Morrissey, le britannique affiche toutefois avec brio son côté crooner. Le passage du rosé à la bière n’affecte nullement son numéro de grande classe et la version d'Afternoon aux accents Bluriens n’aurait certainement pas déplu à Damon Albarn.

SOV

Une petite pique à l’attention de Marine Le Pen, en demandant à l’assistance « He was a he. He became a she ? », obtient des huées pour réponse et fait sourire le dandy anglais. Après s’être fait resservir du vin par un roadie, Baxter Dury jette sa cravate dans le public pour le plus grand plaisir de celui-ci et continue un numéro parfaitement rodé. Babies, un des inédits présents sur un CD bonus édité par le label Rough Trade, trouve parfaitement sa place dans la setlist avant The Sun puis inattendu Oscar Brown, premier single sorti par l’artiste en 2001. Un titre avec lequel il termine son set au bout de cinquante minutes. De retour avec une bouteille de champagne à la main cette fois-ci, le chanteur revient sur scène pour deux petites chansons en forme rappel.

Le seul reproche que l’on pourrait formuler à l'encontre de ce concert, magnifique du début à la fin, est d’avoir duré trop peu de temps. Car oui, une heure, c’est un minimum syndical lorsque l’on est bourré de talent et que l’on est accompagné par un groupe aussi brillant pour retranscrire les chansons d’un grand monsieur de la pop anglaise de ces deux dernières années.