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The Cribs

Paris, Point Éphémère - 30 avril 2012

Live-report par Fab

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A l'exception d'une poignée de premières parties aux côtés de Franz Ferdinand, The Strokes et Aerosmith, The Cribs s'étaient faits rares en France récemment, tant et si bien que leur dernier concert en tête d'affiche remontait déjà à près de trois années. C'est ainsi à l'occasion de la sortie de In The Belly Of The Brazen Bull, le 7 mai prochain chez Wichita Recordings/PIAS, que les frères Jarman ont choisi de faire leur retour pour une date intimiste dans la petite salle du Point Ephémère. Un rendez-vous immanquable pour les fans du trio en ce long week-end du 1er mai.

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Si la crainte de voir le concert du soir gâché par une faible affluence pèse le temps de la première heure suivant l'ouverture des portes, le taux du remplissage du lieu devient progressivement plus conforme au statut des anglais. Lorsque les tourangeaux de Divine Paiste, première partie du soir, débutent leur set à compter de 20h30, les rangs se resserrent face à ces quatre inconnus. Guitare, basse, batterie ainsi que deux claviers vont ainsi être exploités durant quarante minutes avec un aplomb certain et une belle assurance. A mi-chemin entre le post-punk, disco-rock et une touche de britpop dans un chant pourtant banal, le quatuor a ce soir le rythme dans la peau. On pense ainsi à The Rapture, The Sunshine Underground ou même les Arctic Monkeys, la montée en puissance semblant inarrêtable jusqu'à un final marqué par le démantèlement de la batterie dont les caisses deviennent de simples percussions... au milieu de la fosse ! Un galop d'essai rafraîchissant et endiablé, que demander de plus opur chauffer la salle en vue de l'arrivée de la formation de Leeds ?

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Si trois années se sont écoulées, quelques secondes suffisent pour comprendre que rien n'a vraiment changé dans l'univers des Cribs. Certes le mythique Johnny Marr est désormais remplacé à la guitare par un illustre inconnu reclus dans l'obscurité au fond de la scène, mais la fratrie a semble-t-il rapidement retrouvé ses marques. Ross martèle ses futs avec rage, Ryan, affublé d'une veste en cuir et d'un jean troué, se déchaîne tout autant à la guitare qu'il martyrise son microphone, alors que Gary tient son rôle de bassiste avec une application et implication.
Comme pour mieux célébrer ces retrouvailles attendues, les anglais lancent leur concert du soir avec un enchaînement de singles laissant la salle à genoux. Des récents et rageurs Chi-Town et Come On Be A No-One à I'm A Realist en passant par l'hymne Hey Scenesters, c'est un véritable sans-faute que le public voit s'opérer sous ses yeux. Les enceintes du lieu sont ainsi mises à rude épreuve par la puissance des instruments, accompagnés par un Ryan s'époumonant à l'envie lorsqu'il ne cède pas les rênes à son frère à l'image de Cheat On Me.

L'album In The Belly Of The Brazen Bull est quant à lui présenté dans les grandes largeurs ce soir avec pas moins de six titres joués, lesquels marquent un retour vers les origines plus bruitistes du groupe. Si Anna ou Lights Went Out semblent laisser l'assistance de marbre, Jaded Youth se place quant à lui parmi les nouveautés les plus convaincantes de la soirée. Point de rappel ce soir comme le groupe en a désormais pris l'habitude depuis ses débuts, mais une accélération finale du plus bel effet. Lorsque vient le tour de Be Safe, les lumières se tamisent pour laisser place à une projection du visage de Lee Ranaldo en fond de scène, lequel égraine son texte via une piste préenregistrée tandis que les frères Jarman tiennent le rôle d'un simple backing band. Le meilleur est pourtant à venir. Après une vague de décibels, l'introduction Men's Needs provoque la jubilation d'une salle sous le charme, alors que Mirror Kissers, maintes fois réclamée par les fans durant l'heure écoulée, nous renvoie aux plus grandes heures du succès des Cribs en 2005. Ultime satisfaction du concert, un impeccable City Of Bugs à l'issue duquel Ryan et Gary se défoule sur leurs pédales d'effets sans retenue.

Auteurs d'une prestation courte mais intense et gorgée des meilleurs singles de leur discographie, The Cribs sont bel et bien de retour !
setlist
    Chi-Town
    I'm A Realist
    Cheat On Me
    Come On Be A No-One
    Hey Scenesters
    Anna
    We Were Aborted
    Back To The Bolt-Hole
    Lights Went Out
    Jaded Youth
    Another Number
    Be Safe
    Glitters Like Gold
    Men's Needs
    Mirror Kissers
    City Of Bugs
photos du concert
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