logo SOV

Radiohead

Nîmes, Arènes - 10 juillet 2012

Live-report par Amandine

Bookmark and Share
Le contexte était, il faut bien le souligner, idyllique pour accueillir, pour le début de leur tournée européenne, les Anglais de Radiohead. Après le drame de Toronto et quelques dates avortées, les arènes de Nîmes étaient en effet le premier rendez-vous de Thom Yorke avec les fans sur le vieux continent.

Une trentaine de degrés, une architecture envoûtante et la surprise de découvrir, vers 19h30, une fosse quasiment vide, les conditions sont optimales pour passer un concert jouissif.
C'est aux alentours de 20h30 que Caribou débarquent sur scène dans une décontraction déconcertante : un petit tour des lieux pour constater que les gradins restent clairsemés et la déception d'un set que l'on attendait d'un tout autre niveau ; d'incontestables problèmes de son (une batterie quasi inaudible, une voix beaucoup trop en retrait) et un manque d'énergie, sur scène, et dans le public, ont pour conséquence de voir partir Caribou après moins de trente minutes de concert avec, en clôture, une interprétation de Sun des plus réussies, histoire de ne pas rester sur un goût d'inachevé. Si le groupe avait été surprenant et convaincant il y a deux ans au For Noise, ce soir, c'était l'exact contraire, une grande déception.

C'est finalement vers 21h30, alors que les arènes se sont considérablement remplies, que les Oxfordiens montent sur scène, sous les acclamations d'un public survolté. A peine le temps de nous remettre de nos émotions qu'ils entonnent les premières notes de Lucky pour un début des plus fracassants. Malgré un mur d'écrans derrière eux, Radiohead réussissent à rendre intime et humain un concert dans un lieu à la taille pourtant considérable. Comme cela avait déjà été le cas sur les dates précédentes, pas de place pour le consensuel dans la setlist : spectateurs venus pour entendre Creep, No Surprises ou Karma Police, passez votre chemin !
La part belle est faite à The King Of Limbs (l'intégralité, exceptée Codex, sera d'ailleurs jouée) et les anglais ne lésinent pas à nous faire entendre de nouvelles compositions. La machine de guerre qu'est Radiohead est impressionnante de qualité mais aussi d'émotion : l'enchaînement de Pyramid Song et Nude laisse le public médusé, les yeux brillants et un Thom Yorke visiblement très ému. Après plus d'une heure trente d'un spectacle fracassant, vient le moment tant attendu de Paranoid Android : en symbiose avec les fans, c'est une seule voix qui s'élève à cet instant des arènes. Un frisson parcourt alors notre colonne vertébrale et on se rend compte à quel point Radiohead restent l'un des plus grands groupes de ces dernières décennies.
Un petit entracte nous permet ensuite de recharger les batteries pour une fin de concert surprenante marquée par une paire Everything In Its Right Place/Idiotheque grandiose. Le groupe revient par la suite pour un ultime rappel (Reckoner) dédié à Scott Johnson, leur technicien décédé quelques semaines auparavant : les écrans diffusent une photo du défunt, le groupe, le sourire jusqu'aux oreilles, salue l'auditoire et deux heures quinze se sont déjà écoulées. Ce soir, nous aurons eu la preuve ultime du talent incontestable de Thom Yorke et sa bande.

Malgré un professionnalisme à toute épreuve, Radiohead conservent une humanité et une sympathie rares. Heureux d'être sur scène et de partager ce moment avec leur public, ils ont ce soir su donner sans compter, puisant intelligemment dans leur discographie.
setlist
    Lucky
    Bloom
    Morning Mr Pagpie
    15 Step
    There There
    Staircase
    The Gloaming
    Separator
    I Might Be Wrong
    Pyramid Song
    Nude
    Identikit
    Lotus Flower
    Feral
    Little By Little
    Paranoid Android
    ---
    Treefingers
    Give Up The Ghost
    Videotape
    Weird Fishes/Arpeggi
    Full Stop
    Everything In Its Right Place
    Idiotheque
    ---
    Reckoner
Du même artiste