Radiohead

Remettons nous dans le contexte. Nous sommes en juin 2003 et Radiohead sort un album, forcément très attendu, après les surprenants Kid A et Amnesiac. C'est un succès. On lira un peu partout que le groupe réussit dans Hail To The Thief à harmoniser les guitares des débuts avec les gadgets électroniques utilisés plus récemment. S'en suivra une tournée mondiale, triomphale, et le groupe recevra de nombreux trophées, pour son album, pour ses concerts... Et puis nous voila en 2004, et les fans, jamais rassasiés, en veulent encore. Leur attente sera plutôt courte, puisque cet EP sort le 24 mars au Japon. Les premières interrogations quant à son contenu arrivent rapidement.

Autant lever le voile tout de suite, la quasi-totalité des morceaux a un lien avec le dernier album, en effet, cet EP est composé de remix, live ou encore face B. Seule la chanson Fog, face B de Knives Out est là pour rappeler que le groupe écrivait déjà de biens belles chansons avant HTTT.

Le disque s'ouvre donc sur 2+2=5, version live. Ce titre rendra nostalgique ceux qui auront vu Radiohead sur la tournée, et donnera des regrets à ceux qui les ont ratés, tant il rend bien sur scène. Vient ensuite le remix de Myxomatosis, assez minimaliste, la musique de résumant à des percussions sur une voix très saccadée. Je ne vais pas m'attarder sur cette piste, qui me paraît assez ratée, voire inutile. I Will, dans une version différente de celle de l'album, est la chanson suivante. Cette chanson est encore une fois déchirante, magnifique. Un vrai petit chef d'oeuvre.

S'enchainent ensuite trois faces B des différents single de l'album. Une constatation simple vient alors à l'esprit : ne pas écouter les faces B de Radiohead constitue une véritable erreur. En effet, Paperbag Writer (un jeu de mot avec la chanson des Beatles, Paperback Writer), I Am a Wicked Child et I Am Citizen Insane n'ont absolument rien à envier à leurs singles respectifs. La chanson suivante est un nouveau remix, celui de Scatterbrain. Il s'éloigne moins de sa chanson d'origine que ne le fait Remyxomatosis, et y ressemble même beaucoup, voire trop. On regrettera un peu le manque de risque, même si le résultat reste assez honnête. Gagging Order, nouvelle face B, ne déroge pas à la règle. C'est une chanson très réussie, chantée en accoustique. La chanson suivante, Fog (Again), enregistrée au Réservoir à Paris constitue à elle seule un grand moment de cet EP. La chanson, déjà connue, est superbe. On y entend un Thom Yorke seul au piano, sur un tempo assez lent.

Enfin,Where Bluebirds Fly vous semblera familière, en effet, son intro sert de fond sonore au groupe pour leur entrée sur scène depuis quelques temps déjà. Ici, elle termine un disque très réussi.