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Maybeshewill

Paris, Nouveau Casino - 22 octobre 2012

Live-report par Amandine

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Il est certains concerts que l’on attend avec une impatience difficilement exprimable, notamment ceux qui ont la chance d’offrir une première partie au moins aussi talentueuse que la tête d’affiche. C’était le cas pour la venue de ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead, accompagnés pour leur tournée européenne par le post-rock explosif de Maybeshewill.

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Il ne fallait pas faire partie des retardataires en ce lundi au Nouveau Casino si l’on voulait avoir la chance d’assister au set de Maybeshewill, puisque ce dernier débute à 19h30 tapantes. Leur troisième album, I Was Here For A Moment, Then I Was Gone, paru l’an dernier, nous avait laissés rêveurs face à tant de beauté contenue et de hargne déballée, le tout en une antithèse sublime et sublimée par des claviers vaporeux et éthérés. On les attendait donc au tournant pour une prestation live afin de constater la véracité de leurs innombrables talents que l’on vantait il y a quelques mois. Ne gardons pas le suspense plus longtemps : les Anglais ont fini de nous émerveiller.
La douceur d’Explosions In The Sky, la brutalité d’un Pelican, la dextérité d’un Redneck Manifesto et la beauté extatique d’un morceau de Her Name Is Calla : la musique de Maybeshewill est un condensé de toutes les bonnes choses et toute l’originalité que peut revêtir le post-rock, style souvent mis à mal par des ersatz de Godspeed You! Black Emperor, n’apportant rien d’autre que l’ennui.

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Dans un format très court (un titre dépassant rarement les cinq minutes), Maybeshewill font preuve d’une musicalité quasi pop (probablement grâce à des claviers toujours très présents) tout en gardant l’intensité de la musique instrumentale. Quelques dialogues cinématographiques ou quelques « Thank you » seront les seules paroles d’un set, même s’il était trop court à notre goût, parfait, sans fausse note.

Si la barre a été d’emblée placée très haut, ...And You Will Know Us By The Trail Of Dead (...Trail Of Dead pour les intimes) vont plus que maintenir le niveau. Un peu plus d’un mois après leur passage en version acoustique et intimiste à l’Espace B, c’est bel et bien en formation électrique qu’ils viennent jouer ce soir. Pendant près d’une heure vingt, ils offrent une prestation viscérale, aussi variée que leur discographie, aussi brute et brutale qu’un concert punk, sans pour autant en oublier le sens de la mélodie. Le batteur et le guitariste s’offrent même le luxe de changer de poste au gré des titres, sans pour autant que leur petit jeu n’entache la qualité du live. Une version habitée d’Aged Dolls viendra enfoncer le clou : alors que le groupe part en improvisation, la voix se mue en un cri guttural puis devient une série d’onomatopées primitives pour laisser un public ébahi.
Le concert terminera par Another Morning Stoner avec guitare et une partie du drum kit dans la fosse.

Fous, ahurissants, époustouflants, les qualificatifs nous manquaient à la sortie du Nouveau Casino pour définir la qualité des deux sets de ce soir.