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Cheek Mountain Thief

Paris, Espace B - 15 mars 2013

Live-report par Mélodie

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Se rendre à un concert à l’Espace B, c’est comme gravir une montagne en randonnée. Sur le chemin, on peste tout le long en se demandant si c’est encore loin, et arrivé au sommet, on se dit que le périple en valait la peine. C’est en tout cas ce que j’ai ressenti en allant pour la première fois dans cette toute petite salle parisienne nichée dans une petite rue excentrée non loin de la Villette. Alors que je suis rue de Barbanègre, un indice me fait dire que je suis arrivée à bon port. En effet, je croise tout un groupe de jeunes, à la pilosité prononcée et comme sortis tout droit d’un clip de Bon Iver ou Eddy Vedder. Tout cela me laisse penser qu’ils sont également là pour le concert de Cheek Moutain Thief.

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Lorsque j’arrive dans la salle de concert - cachée au fond du bar - il n’y a pas grand monde. En première partie, c’est un groupe français que l’on attend : Wolves & Moons. On les attend d’ailleurs de façon originale. La petitesse de la salle n’inclut pas de coulisses, les quatre membres du groupe sont donc au comptoir en train de boire leurs bières au milieu du public. A 21h, lorsque arrive le moment de commencer le show, c’est tout naturellement qu’ils « montent sur scène » littéralement.
La prestation de ce tout jeune groupe peut être jugée de timide. La promiscuité de l’Espace B nous donne le sentiment d’assister au concert d’une bande de copains, dans le salon des parents. Timidement, Wolves & Moons enchainent leurs morceaux, et timidement, le public applaudit. La salle n’est vraiment pas très remplie, mais malgré tout, les jolies mélodies font le même effet qu’un feu de cheminée lorsqu’il fait froid. Vraisemblablement pas très à l’aise sur scène, on leur pardonne assez facilement de ne pas avoir encore tous les ingrédients pour faire monter la mayonnaise. On peut dire qu’ils nous ont gentiment préparés pour ce qui va suivre.

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Après une petite pause fraîcheur au bar, il est temps d’aller s’entasser dans la salle de concert. Il est 22h et Cheek Moutain Thief est sur toutes les lèvres. Pas d’entrée d’artistes ici, c’est comme à la maison, Mike Lindsay et son groupe se faufilent donc entre les gens pour accéder à la scène. On se demande d’ailleurs comment ils vont réussir à tous tenir sur cette petite surface. En effet, ils sont six : un anglais tout frêle pour quatre grands vikings et leur dame. Des vikings car, délesté de son groupe Tunng, Mike Lindsay est allé se réfugier en Islande, dont il est tombé amoureux et d’où il est rentré avec des copains musiciens pour former Cheek Moutain Thief.
Dès les premières minutes du concert, on comprend une chose : nous allons passer un très bon moment. Mike Lindsay, affublé d’un T-shirt noir portant l'inscription FOLK (qui annonce tout de suite la couleur), a la tête du bon copain qui nous fait rire des soirées entières. Lui et toute sa troupe ont l’air tellement unis que l’on meurt d’envie de faire aussi partie de la bande. Entre chaque chanson, il prend le temps de nous raconter les anecdotes nous aidant à savoir comment est né l’idée du groupe. On apprend vite que c’est dans un petit village de pêcheurs en Islande, Husavik, en face de la mer du Groenland, que l’anglais a puisé tout ce qui fait Cheek Moutain Thief : l’inspiration et les amis.

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D’ailleurs, l’islandais, parlons-en. Tout au long du concert, Mike Lindsay, décidément très bavard, s’entête à vouloir baragouiner quelques mots en islandais, ce qui fait beaucoup rire ses acolytes, et par la même occasion, nous fait douter de ses capacités et de son accent. Entre humour et anecdotes, Cheek Mountain Thief nous bercent de jolies balades folk empruntées au Grand Froid qui font le même effet qu’une caresse du soleil en plein hiver. Les notes de violons apportent une aura sacrée qui peut faire penser à certains airs celtiques. C’est beau et très doux à l’oreille, surtout lorsqu’ils interprètent leur tube Cheek Moutain, leur plus belle chanson.

Cheek Mountain Thief nous font passer une excellente soirée placée sous le signe de la rigolade et de la chaleur humaine. Le groupe, au capital sympathique imbattable, aura presque réussi à faire crépiter un feu de cheminée par ses simples chansons. Le temps d’une soirée, ils nous auront presque donné envie de prolonger l’hiver.