Pari ambitieux que de dynamiser une foule assise, pari gagné.
En équilibre entre sobriété et énergie, The Leisure Society ont ménagé ainsi les conditions d’une écoute ultra sensible entre les artistes et le public. Avec une setlit tout aussi bien destinée à un public d'avertis qu'à un nouvel auditoire, le groupe projette un enthousiasme sans faille, l'énergie est viscérale. Huit morceaux de leur dernier album
Alone Aboard The Ark ont composé le set initial de quinze titres. Initial je dis bien.

Ce même set s'ouvre avec
Another Sunday Psalm, premier titre du dernier album qui fait déjà rayonner la salle. La tonalité de la soirée est donnée.
L'accueil est chaleureux, le contact est immédiat. Difficile de ne pas succomber au charme d'un sextet aussi lumineux. Et si l'on pouvait trouver leur dernier album un peu pauvret, le live remet les titres au goût du jour tout en vous transportant dans l'Angleterre des années soixante, synthétisée et bien coiffée.
Scéniquement, Christian Hardy (claviers) et Nick Hemming (guitare/chant) sont des piliers forts. Ils facilitent les transitions entre les morceaux, et communiquent aisément avec un public de tout âge. Ils sont restés fidèle à un son qui leur colle à la peau. Leurs harmonies vocales sont d'une fluidité idéale et met d'autant plus en valeur la flûte et le violon, identité forte du groupe.
Après quelques titres du dernier album,
The Last Of The Melting Snow amorce une série de trois morceaux tous issus de
The Sleeper qui apaise la salle par leur fraicheur. En live, les titres passent tout seul, il sera difficile de ne pas taper du pied sur
Everyone Understands, même pour les moins danseurs de la salle.

C'est que The Leisure Society ont de sacrés arguments scéniques ! Le groupe dégage une sobriété respectable et un certain déterminisme à la fois. Le magnifique
Sober Scent Of Paper suivi de
We Were Wasted forment un duo de ballades s'enchainant à la perfection. Les deux plus beaux titres du groupe ont laissé coi, bien que nous soyons encore loin de l'apogée du concert. La folk country de The Leisure Society prend alors le dessus. Les guitares de
Dust On The Dancefloor, la rythmique de
Life Is A Cabriolet ou encore le très théâtral
Tearing The Arches Down font décoller la salle avant d'avoir compris que l'on a embarqué. Grande classe à l'anglaise !
Forever Shall We Wait met fin au set.
Il s'en dégage une liberté extraordinaire, une marche victorieuse vers le double rappel. Après deux morceaux supplémentaires, le public en redemande toujours ; les gourmands. Le groupe revient ! Premier rappel, deuxième puis troisième, comme un bonus offert par le groupe lui-même face à tant d'applaudissements : c'est un triomphe !