Début du mois de juillet, le Point Ephémère avait clairement des airs de Paris-Plages avant l'heure. C'est donc un jour - enfin ensoleillé - que The Strypes avaient choisi pour leur premier concert parisien en tête d'affiche. Après avoir convaincu en première partie des Stone Roses, le groupe était prêt à assurer une prestation diaboliquement efficace.
Les quatre gars de Cavan sont en train de traîner en terrasse pendant que les fans, déjà nombreux, se pressent le long de l'entrée vers 19h30. Sans leur traditionnel costume-cravate de néo-mod, The Strypes font jeunes, très jeunes. Et on se dit qu'il faut avoir un certain culot pour venir faire une leçon de rythm and blues à un public dont la moyenne d'âge fleure presque la quarantaine. A vingt et une heures pile, dans une salle comble, The Strypes font leur entrée et entament un
Mystery Man monstrueux. Le chanteur, Ross Farrelly, lunettes noires sur le nez, a pris autant d'Eric Burdon pour le style que de Pelle Almqvist pour la présence scénique quant à Josh Mc Clorey à la guitare, il ne semble plus rien avoir à apprendre tellement il est à l'aise techniquement.
Quand
I'm A Hog For You Baby débute, on ne peut déjà plus respirer en fond de salle, et on n'ose imaginer la chaleur dantesque qui doit régner aux premiers rangs. Certains utilisent la porte comme d'un éventail géant, d'autres sortent prendre l'air voire font un aller-retour au bar, non de la salle car inaccessible, mais du restaurant à côté. On tente de rester mais il faut bien admettre que lorsque commence le déjà classique
Hometown Girls, il devient indispensable se sortir se rafraîchir.
Le groupe ne semble pas pâtir de la chaleur; d'ailleurs, plus celle-ci augmente, plus les musiciens semblent se déchainer.
Blue Collar Jane est magistralement exécutée et est suivie d'un
You Can't Judge A Book By Its Cover que l'on écoute du restaurant le temps de reprendre une respiration et de revenir pour écouter les quatre derniers titres, dont un
See See Rider qui met le feu aux poudres et
(Get Your Kicks On) Route 66.
En tout et pour tout, le groupe aura exécuté dix-huit titres en une heure-dix. Une prouesse à la fois scénique et technique pour des gamins dont l'ambition n'a d'égale que le talent. A eux maintenant de partir à la conquête de fans de leur âge, qui seuls pourront offrir à ce groupe la popularité qu'il mérite.