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The Strypes

Snapshot

The Strypes - Snapshot
Chronique Album
Date de sortie : 09.09.2013
Label : Virgin EMI
35
Rédigé par Xavier Ridel, le 12 septembre 2013
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Ce qui frappe tout d'abord chez les quatre Strypes, c'est leur extrême jeunesse. Seize ans de moyenne d'âge, une maturité musicale digne des plus grands et des influences peu communes chez des représentants de la Génération Y.

Le groupe irlandais n'hésite effectivement pas à citer parmi ses idoles Doctor Feelgood, Howlin' Wolf ou Dave Edmunds. Des années à écumer les pubs de la petite ville de Cavan ont engendré un succès inespéré. Sir Elton John leur propose un contrat tandis que Noel Gallagher les encense et que Paul Weller et les Stone Roses les invitent à assurer leurs premières parties. Et les Strypes se forgent rapidement une réputation à coups de prestations scéniques ahurissantes de puissance et de technique. Les quatre garçons ont bel et bien le rythm & blues ancré dans leur peau. A l'écoute de leur premier opus, nous avons les moyens de l'affirmer : Lee Brilleaux peut se reposer en paix, la relève est là.

Voilà donc le premier disque des nouveaux chouchous de la presse sorti. Une pochette sobre, sur laquelle les quatre néo-Mods posent devant une porte en bois. Chemises et vestes étriquées sont de sortie. Douze chansons, neuf originales et trois reprises. Voilà de quoi se compose Snapshot. On aurait pu craindre un manque de technique ou d'aisance chez les irlandais de seize ans. Et pourtant, dès le début de Mystery Man, le jeune groupe fait parler la poudre.
Après un larsen de vingt secondes , la guitare se fait tranchante, la voix rageusement assurée, la batterie épileptique. L'auditeur, étourdi devant cette puissance sonore, se voit même gratifié d'un solo d'harmonica. Pour une première chanson, on aurait difficilement pu espérer mieux. Viennent ensuite les tubesques Blue Collar Jane et What The People Don't See qui ne dérogent pas à la règle d'or des Strypes : riffs en cascade, solos acérés et mélodies d'un autre temps.

Les chansons s'enchainent, et on reste simplement pantois devant la voix de Ross Farrelly, surprenante de maturité, notamment sur I Can Tell. Le tempo se fait plus lent sur Angel Eyes, lequel rompt avec les autres titres, dans une veine plus blues et moins pub rock. Puis vient la reprise désormais connue de You Can't Judge A Book By Its Cover, suivie de What A Shame et sa guitare empruntée aux Arctic Monkeys, qui rappelle que les Strypes est un groupe du deuxième millénaire.
Après une autre composition (Hometown Girls), le disque se conclut sur deux reprises. La première rappelle au monde le génie du songwriting de Nick Lowe, tandis que la deuxième distille une dose de vitamines dans les veines du Rollin' And Tumblin de Muddy Waters.

Avec ce premier opus, les Strypes montrent donc que même en 2013, le blues et le pub rock ne sont pas surannés. Snapshot, s'il n'est pas parfait, reste très plaisant à écouter et ce, même si les jeunes irlandais n'inventent pas grand-chose (gardons tout de même leur moyenne d'âge à l'esprit). Si on peut regretter le manque de variété et l'impression de déjà-vu qui nous colle à la peau pendant toute l'écoute, leur prestation en première partie des Arctic Monkeys (qu'ils accompagneront en tournée en Europe cet automne) reste malgré tout très attendue.
tracklisting
    01. Mystery Man
  • 02. Blue Collar Jane
  • 03. What The People Don't See
  • 04. She's So Fine
  • 05. I Can Tell
  • 06. Angel Eyes
  • 07. Perfect Storm
  • 08. You Can't Judge A Book By The Cover
  • 09. What A Shame
  • 10. Hometown Girls
  • 11. Heart Of The City
  • 12. Rollin' And Tumblin'
titres conseillés
    What The People Don't See - Heart Of The City
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