Deux ans après leur concert évènement commémorant le vingtième anniversaire de leur cultissime album
Screamadelica, Primal Scream retrouvaient jeudi soir la salle de la Cigale pour défendre sur scène leur album,
More Light, paru en mai dernier.

Mais avant cela, ce sont les américains de
The Icarus Line qui ouvrent la soirée. Et là, choc au démarrage de leur set, pas plus de cinquante personnes sont présentes dans la salle. Est-ce dû à la demi-heure d'avance par rapport à l'annonce sur le billet, à la présence des Queens Of The Stone Age le même soir ? En tout cas, le groupe de Los Angeles ne s'est pas démonté pour autant et a fourni un vrai show de quarante minutes de rock'n'roll psychédéliques parfois aux limites de l'assourdissant.

Le public va toutefois finir par arriver et remplir la fosse ainsi qu'une bonne partie des places assises de la Cigale. Et lorsque Bobby Gillespie et ses musiciens pénètrent sur scène à 20h30, la salle est copieusement garnie et ceux qui ont fait le déplacement ne vont nullement le regretter. Bobby Gillespie a fait dans le chic ce soir en arborant un costume fuchsia, une mini-cravate noire sur une chemise ainsi que des chaussures brillantes de la même couleur. Va-t-on vivre un concert de diva ? La réponse vient très rapidement et c'est bien un concert sérieusement rock auquel nous allons assister.
2013, plage d'ouverture du dernier opus, est le détonateur de cette soirée. Primal Scream vont en effet nous faire part de leur toute-puissance musicale, principalement grâce à deux guitaristes hors pair et une bassiste, même si bien moins démonstrative que ne pouvait l'être Mani, tenant solidement sa place au sein de cette formation. Tout ceci bien évidemment orchestré par Bobby Gillespie qui porte plutôt bien la cinquantaine. Il danse, chante, sert quelques mains au passage, se promène le long de la scène toujours avec cette démarche qui lui est propre.
Le concert est intense et la setlist joliment assortie séduit l'audience. Et il y a de quoi ! Primal Scream ne se contentent pas de jouer leurs dernières compositions mais piochent généreusemen de nombreux classiques issus de leur répertoire.
Jailbird,
Burning Wheel,
Shoot Speed/Kill Light ou encore
Accelerator s'insèrent joliment entre les extraits de
More Light. L'ensemble engendre d'ailleurs une ambiance un peu folle dans la salle parisienne et fait grimper de quelques degrés supplémentaires la température.

La première partie du set est principalement électrique et on ne peut que s'émerveiller de voir l'écossais garder le rythme sur la longueur. D'autant que celui-ci ne quittera pas sa veste de costume, ce qui a constitue déjà en soit une sacrée performance. La deuxième moitié du set commence sur un rythme un peu moins soutenu avec la ballade
Walking With The Beast suivie de
Goodbye Johnny, mais cette pause s'avère provisoire puisque le rock psychédélique reprend rapidement ses droits avec
Turn Each Other Inside Out et surtout l'hypnotisant
Autobahn 66. La fin du concert ne fera qu'amplifier la déjà très chaude ambiance qui s'est progressivement installée tout au long de cette performance. Le classique
It's Alright, It's OK est repris en cœur par le public tandis que l'explosif
Swastika Eyes met tout le monde d'accord. Le concert s'achevant avec une version grandiose de
Rocks.
A peine sorti de scène, le groupe est de retour pour un rappel largement consacré à
Screamadelica. Il débute par une version de plus de dix minutes de
Higher Than The Sun où le public jusque-là très réceptif devient incontrôlable et l'est encore davantage sur
Loaded et
Movin' On Up où l'esprit du défunt Madchester n'aura jamais été aussi vivant. Primal Scream auront démontré qu'ils restent un groupe majeur de la scène rock actuelle avec un concert de deux heures particulièrement riche en émotions.