The 1975

Le Trabendo met à l'honneur le rock anglais made in Manchester avec le groupe The 1975, venu présenter, pour la deuxième fois à Paris, un premier album éponyme.



La première partie est assurée par Jeremie Whistler, jeune parisien maniant l'électro avec délicatesse et timidité. Si l'ensemble ne convainc pas encore assez, ce n'est que par maladresse de débutant. La fin du set laisse un peu sur la faim, mais qu'à cela ne tienne, il a le mérite d'avoir titillé nos oreilles mélomanes.

Avant même l'arrivée de The 1975, la foule se presse déjà vers la scène. Le public a l'air plutôt initié, et en partie assez féminin. Gageons que Matthew Healy, le chanteur du groupe, devrait faire tourner plus d'une tête ce soir. C'est la deuxième fois que les anglais se produisent à Paris, la dernière étant à la Maroquinerie au mois de novembre dernier. Ils viennent défendre leur album éponyme sorti il y a quelques mois et qui tourne déjà sur les ondes.
L'entrée en scène est assez remarquable. Fidèle à son image, le groupe a disposé au milieu des musiciens un rectangle dont la structure est illuminée, exactement comme sur la pochette de leur album. C'est là l'unique touche de lumière, tout le reste étant de couleur noire.

Le décor est planté, et le groupe démarre en fanfare avec The City. Ceux qui s'attendaient à être surpris seront déçus. Le concert commence tout simplement. Si l'énergie est là, elle ne ne suffit pas à emballer les coeurs. The 1975 remplissent pleinement le cahier des charges. Les riffs aiguisés sont présents, les voix aériennes également. L'album est parfaitement interprété. Mais rien n'accroche irrémédiablement, si ce n'est la coupe très atypique et peu pratique de Matthew Healy. Malgré cela, le public est très réceptif, on voit d'ailleurs qu'il a bien révisé, chaque mélodie étant sur les lèvres de beaucoup d'entre eux.



Matthew Healy charme son public avec sa voix si particulière et son accent à couper au couteau. Lorsque vient le moment de « la chanson d'amour », il interpelle les demoiselles des premiers rangs en demandant le prénom de l'une d'elle qui lui répond Paola. « Paola, this song is for you. This is a love song » dira-t-il. Un moment très girly qui fait pousser quelques soupirs à certaines.
Pour conjurer la désagréable sensation que l'on passe une soirée assez moyenne, The 1975 dégainent les tubes qui ne peuvent que contenter absolument tout le monde. Ce seront les deux derniers titres de la soirée, Chocolate et Sex. Mais on dit toujours qu'il vaut mieux finir sur quelque chose de positif car c'est finalement ce que l'on retient le plus. L'adage est respecté. Le groupe maitrise parfaitement ces tubes qu'il nous sert comme sur un plateau d'argent.

En somme, le concert s'est avéré un peu décevant. Malgré une énergie débordante et quelques titres très accrocheurs, le set de ce soir aura été trop linéaire. Il leur a manqué ce petit plus qui fait qu'on voudrait que la soirée ne s'arrête jamais. Peut-être leur musique ne nécessite pas d'autre écoute que celle faite chez soi.