Alors que leur tant attendu troisième album
Love Frequency sort dans moins d'un mois, les quatre londoniens de Klaxons jouaient ce lundi 12 mai dans une Maroquinerie bondée.
Quelques secondes après l’entrée du groupe sur scène sur
La Serenissima de Rondò Veneziano, la sirène envoûtante de
Atlantis To Interzone se fait entendre, mettant le feu à une foule aussitôt conquise. C’est tout ce qu’il faut à Klaxons pour créer l’euphorie dans la fosse, et ce une petite heure durant qui verra passer quelques slams sur une quinzaine de titres plus dévastateurs les uns que les autres.
Premier single du groupe, les ruptures de tons et la rythmique schizophrène de
Atlantis To Interzone en font un titre quasiment à part dans la discographie de Klaxons. Le refrain mêle le « spoken word » de Jamie Reynolds et le chant pur de James Righton, tandis que la guitare déverse sa mélodie folle en harmonie avec les claviers hystériques sur quatre minutes qui mettent déjà sur les genoux.

S’ensuit le diptyque
Children Of The Sun / There Is No Other Time dont le single est paru fin mars. Ce même
Children Of The Sun, classique instantané dans la sphère Klaxons, dévoile ses claviers dérangés et son refrain aérien chanté par le bassiste et le claviériste à l’unisson. Et c’est là la force du groupe : tout au long du show, Jamie Reynolds et James Righton ne font qu’un, s’unissant, se répondant dans une cohésion folle.
Alors que
There Is No Other Time, à la limite du disco sur le refrain, peut laisser circonspect dans sa version studio, il s’avère être un bon
guilty pleasure en live, décomplexé et s’insérant parfaitement dans une setlist des plus exhaustives et réfléchies.
Alternant donc compositions tirées de leur prochain album et les hits de
Myths Of The Near Future et
Surfing The Void, le groupe sait faire plaisir à tous ses fans, des plus anciens que le premier album a tout de suite enrôlé lors de sa sortie aux plus récents qui prennent leur pied sur les nouvelles chansons.
Gravity's Rainbow exhibe ainsi son riff de guitare menaçant et ses notes de piano légères avant que ne surgisse son refrain chanté en chœur, marque de fabrique de Klaxons à leurs débuts où chaque refrain était un hymne à lui seul.
Valley Of The Calm Trees et
Twin Flames, deux titres issus de leurs second album
Surfing The Void parmi les trois joués ce soir, voient les deux leaders alterner le chant pour un résultat des plus convaincants. S’ensuit la pop réjouissante de
Golden Skans dont les chœurs se répercutent à travers la salle et où la voix de James Righton se fait aussi cristalline que sur disque.

La très récente
Show Me A Miracle, bien que n’ayant pas l’impact d’un
Golden Skans ou d’un
Gravity's Rainbow, n’est toutefois pas à négliger, parvenant à intéresser une audience qui s’est déjà appropriée le titre.
Invisible Forces et la prometteuse
Love Frequency viennent à leur tour de nouveau rassurer sur la teneur du futur
Love Frequency que
There Is No Other Time ne résume finalement pas, fort heureusement. Plus assagi que ses deux prédécesseurs, l'album promet toutefois de bons moments, la preuve notamment avec ce
Invisible Forces où la guitare et le clavier reprennent du service, rivalisant aisément avec la synth-pop de Hot Chip.
Echoes, un des meilleurs titres de
Surfing The Void, est ensuite interprété. Une chanson que l’on aurait souhaitée plus nerveuse que sur disque, à l’image de celles de
Myths Of The Near Future. On se venge ainsi sur
Magick, clairement le titre qui aura le plus reçu les faveurs du public en ce lundi soir. Des chœurs déjantés à la rythmique déstructurée en passant par les claviers et la guitare sauvages,
Magick met le feu à la Maroquinerie.
Comme toujours, le groupe pose, immobile dans le noir, pendant une poignée de secondes au milieu de la chanson, pour mieux poursuivre sur le refrain, dantesque en live, sur lequel James Righton donne tout ce qu’il a. La fusion entre les deux voix se termine dans un capharnaüm halluciné, concluant un show durant lequel l’audience continue à chanter à l’unisson les chœurs du titre.
Les quatre anglais reviennent enfin pour un rappel combinant futur et passé. Chanson d'introduction de
Love Frequency,
A New Reality révèle une pop dans la lignée des autres compositions tirées de ce futur troisième opus. L'intense
It's Not Over Yet vient finalement conclure un concert – l’un de leurs meilleurs depuis longtemps d'après le groupe, visiblement ravi d’être là – qui aura su se faire pardonner sa courte durée grâce à toute cette énergie offerte par la formation londonienne toujours au top.