Klaxons

Pratiquement personne ne vous connaît, vous n'avez même pas encore sorti le moindre single... et pourtant vous jouez déjà à Paris en première partie de Liars. Quel est votre secret ?

Je tiens d'abord à dire que nous n'avons pas donné beaucoup de concerts jusqu'à maintenant car James habitait à Madrid. Pouvoir jouer si tôt à Paris est une grande chance, d'autant plus que nous accompagnons Liars dont nous sommes tous de grands fans ! Cela a pu se faire grâce à notre label, Angular Records, qui connaît bien le groupe et a pu arranger cette soirée. Nous n'avons encore jamais joué en Europe et ce concert est vraiment une occasion très spéciale.

C'est en quelque sorte une surprise pour vous aussi ?

Oui ! Nos premiers concerts datent seulement de novembre, tout est allé si vite pour nous... nous avons même prévu un concert à Amsterdam demain ! J'espère que le public appréciera ce que nous allons lui proposer.

Peux-tu me présenter rapidement le groupe ?

Bien entendu... Je joue de la guitare, James est aux claviers et Jamie à la basse. Nous nous sommes rencontrés au collège, mais James est ensuite parti vivre à Madrid et j'ai du le convaincre que mon projet de groupe valait la peine de rentrer à Londres ! Le groupe a donc vraiment débuté alors que nous étions à l'université et nous avons commencé à jouer en live en novembre de l'année dernière.
Mon idée était de réussir à créer un croisement entre le son des groupes de pop comme Franz Ferdinand avec de la house ou de la jungle, juste pour réussir à faire danser les gens. Nous sommes tous très fans de la musique qu'on entend dans les rave party, avec de gros beats et beaucoup de samples électroniques.

Tout a donc réellement débuté pour vous il y a seulement 4 mois ?

Exactement ! Le groupe a été créé en novembre, et nous avons donné notre premier concert le même mois à Londres dans un petit club. Je m'en souviens très bien : j'ai levé les yeux après avoir terminé le premier morceau et je me suis rendu compte que tous les gens étaient sur le dancefloor en train de crier et sauter ! Notre son était mauvais et c'était vraiment un bordel incroyable... Nous avions très peu d'argent à cette époque, donc peu de matériel, mais avec le temps nous nous améliorons de ce coté là. Si je compte bien, nous n'avons donné qu'une douzaine de concerts à ce jour !

Vous venez de signer chez Angular Records si je ne me trompe pas...

Angular est un petit label du sud de Londres qui a sorti les premiers disques de Bloc Party et des Long Blondes. Notre premier single sera disponible chez eux en avril au format vinyle, juste 500 exemplaires sans pochette ni aucune inscription en dehors d'un numéro... il sera totalement blanc ! C'est vraiment un excellent label géré par un passionné de musique.

Comment avez-vous fait pour entrer en contact avec eux si rapidement ?

Joe, le créateur du label, est un ami à nous. Nous habitons tous dans le même quartier au sud de Londres. Il nous a simplement proposé de sortir un single et nous avons accepté.

Pour en revenir à votre musique, votre son est très particulier, on ressent des influences très différentes...

Nous adorons la musique en général, tous les styles ! L'électronique, la musique de Diana Ross et des Supremes, la pop de Kylie Minoque... l'important pour nous est de proposer des mélodies très fortes et faciles à assimiler, de mélanger des guitares noisy à la musique rave.

J'ai déjà lu à plusieurs reprises des comparaisons avec Test-Icicles, tu le prends plutôt comme un compliment ou une critique ?

Je ne pense pas que ce genre de comparaison soit encore d'actualité. Nos premiers concerts étaient vraiment bordéliques, nous avions tendance à faire un peu n'importe quoi et ça ne m'étonne pas que les gens aient pensé à Test-Icicles ... mais nous avons beaucoup progressé depuis et je pense que nous sommes différents. Notre musique est plus pop que la leur, moins trash. Cela dit, ce sont de très bons amis à nous et j'aimais vraiment beaucoup leur musique. Ils vont vraiment nous manquer après leur séparation.

Est-il plus important à tes yeux de donner de bons concerts ou d'enregistrer en studio ?

C'est une bonne question, je ne sais pas trop... Quand tu es en studio tu prépare ce que les gens vont pouvoir acheter puis écouter chez eux, mais quand tu es sur scène devant un public tu te dois d'être le meilleur possible. Ce sont deux expériences totalement différentes mais les concerts et les tournées te donnent aussi la possibilité de voyager et de découvrir de nouveaux lieux comme Paris aujourd'hui par exemple.
Je ne vois pas vraiment d'inconvénient à partir en tournée, alors que parfois le fait d'être en studio et de jouer la même chose des dizaines de fois peut être très énervant.

Votre premier single va donc sortir en avril, et pour votre première fois je suppose que le choix du vinyle était presque évident ?

C'est certainement quelque chose que les collectionneurs apprécient ! Comme je te l'ai dit, nous nous sentons très proches du mouvement rave et les DJs aiment jouer des vinyles... c'était un argument supplémentaire à nos yeux. Cette sortie va être très limitée, et pour notre premier single je pense que c'est dans la logique des choses, beaucoup de jeunes groupes font de même. Comme la pochette sera blanche, cela nous donnera aussi la possibilité de dessiner sur certains des vinyles, chaque exemplaire sera unique ! Je pense qu'on rééditera sans doute Gravity's Rainbow en CD dans le futur...

Avec une sortie si spéciale, tu dois déjà t'attendre à voir les vinyles en vente à des prix très élevés sur Ebay dans les semaines à venir ?

Oh oui, ce sera sûrement le cas. En Angleterre les gens vendent tout ce qui est rare sur Ebay : les disques, les vinyles, les places de concert... c'est dommage mais c'est une habitude qu'ont prise les gens avec le temps. Personne ne peut rien y faire.
Cette semaine j'ai vu qu'une personne a vendu un vinyle rare de Bloc Party pour plus de 200 Euros, c'est dingue ! J’aimerais avoir autant d'argent à dépenser...

Où en êtes-vous actuellement au sein du groupe ? Combien de chansons avez-vous terminées ?

Assez peu... je crois que huit ou neuf chansons sont vraiment terminées. A cause de cela nous avons pris l'habitude de jouer quelques reprises lors de nos concerts, mais nous ne manquons pas d'idées pour autant ! Nous avons récemment enregistré quelques nouvelles chansons avec James Ford de Simian, quelques inédits ainsi que des reprises de titres dance des années 90. C'est un incroyable producteur, j'adore tout ce qu'il a pu faire avec les Mystery Jets et Test-Icicles.
Nous devons aussi avoir une petite dizaine de morceaux non terminés, quelques idées mais rien de vraiment concret. Je pense que nos prochains concerts en Angleterre nous donnerons la possibilité d'effectuer quelques tests, même si nous avons d'ores et déjà pris quelques décisions...

Tu peux m'en dire un peu plus ?

Notre prochain single est écrit et même enregistré, ce sera Atlantis To Interzone. Nous avons aussi prévu une tournée au Royaume-Uni durant le mois de mai, puis nous prendrons un peu de repos en juin et juillet pour écrire et enregistrer de nouvelles chansons. Le temps nous manque actuellement, la presse commence vraiment à s'intéresser à nous et les sollicitations ne manquent pas. J'aimerais avoir la possibilité d'investir un peu d'argent dans du matériel car nous sommes très mal équipés pour le moment. Je n'ai qu'une guitare, nos samples sont assez basiques, le clavier de James est assez vieux... tout cela peut vraiment être amélioré ! Notre progression évoluera sans doute en même temps que notre équipement. Quoiqu'il en soit j'espère pouvoir entrer en studio en septembre pour enregistrer notre premier album. A ce propos nous avons déjà choisi son nom...

Sérieusement ?

Oui ! Ce sera Myths Of The Near Future.

C'est un nom un peu étrange...

Nous ne l'avons pas inventé, c'est simplement le titre d'un livre de J.G. Ballard, tout comme Interzone par exemple. Nous adorons tous ses livres, la science fiction est un sujet passionnant à nos yeux et c'est pourquoi certains des titres de nos chansons se rapportent à ce sujet.

Penses-tu continuer à travailler avec Angular Records après ce single ?

Rien n'est décidé. Nous allons déjà sortir Gravity's Raibow puis nous y réfléchiront, même si nous avons eu l'occasion de discuter de ce sujet avec quelques personnes. Je pense que notre prochain single sera à nouveau un vinyle, nous aimerions beaucoup travailler avec le nouveau label de Sam Eldridge, le manager des Mystery Jets. Il est possible que nous soyons le premier groupe à sortir un disque chez cette maison de disques !

Pour conclure, quand peut-on espérer vous revoir en Europe ?

Bientôt ! J'ose espérer que nous reviendrons prochainement sur le continent pour donner d’autres concerts, et pourquoi pas participer à quelques festivals. Je suis déjà allé en tant que spectateur au Benicassim et au Primavera, ce serait vraiment spécial pour moi d'y retourner en tant que musicien. Nous serons au Carling Weekend cet été, je n’arrive pas encore à me faire à cette idée, c'est un festival tellement important au Royaume-Uni...