Supergrass

En dix ans de carrière, et malgré la sortie du très contesté Road To Rouen, Supergrass n'ont jamais faibli. Toujours présents sur le devant de la scène, la formation se produisait cette semaine à la Cigale, une salle parisienne devenue au fil des ans un lieu de pèlerinage pour Gaz Coombes et ses partenaires.

Leur première partie du soir, ainsi que sur les autres dates de leur tournée française, est assurée par le groupe Asyl, originaire de La Rochelle. Une fois de plus, bien peu de choses seront à retenir de leur prestation aussi courte que calamiteuse. Toujours prêts à tenter de prendre la bonne pose, peu inspirés musicalement et faibles textuellement, les quatre français et leur pseudo punk auraient bien mérité de recevoir de copieux sifflets de la part du public bien peu concerné.

Rien de grave toutefois, le public ayant clairement fait le déplacement dans le seul but de voir se produire Supergrass. Si certains fans étaient d'ores et déjà prévenu de l'absence de Danny Goffey et Rob Coombes, ce discret changement de line-up fut une surprise pour la majorité du public. Remplacés respectivement par Loz Colbert (ex-Ride) et Charlie Coombes (22-20s), le groupe se voyait également agrémenté de la présence inédite d'un percussionniste. Beaucoup de changements pour un groupe qui se produisait de façon identique depuis une décennie !

Le concert démarra ainsi à 21h par deux titres joués à la perfection en acoustique par le seul Gaz Coombes, avant que Mick Quinn ne s'invite à la basse pour interpréter une excellente version de Caught By The Fuzz. Rejoint par la suite par les trois autres musiciens, le groupe enchaîna une série de titres électro acoustiques, Sitting Up Straight, Late In The Day mais surtout l'excellent Mary qui devait devenir l'un des grands moments du show.

Bouclé par un solo de percussions tout aussi surprenant que réussi, Sun Hits The Sky fut suivi de deux titres joués en duo aux claviers par Gaz et Charlie, à savoir Roxy et Funniest Thing. C'est au complet que le groupe repartit ensuite de plus belle et démarra enfin la partie électrique du set. Moving mit le premier le feu aux poudres, avant que l'enchaînement de Richard III, Pumping On Your Stereo et Grace ne mettent le public à genou. Le logique rappel synthétisa à merveille la soirée : un premier titre calme en acoustique, Fin, puis un second en électrique, Lenny, toujours aussi entraînant plus de dix ans après sa création.

En dépit d'un manque d'énergie, Supergrass ont certainement proposé hier soir leur concert parisien le plus original à ce jour. Si l'absence de la moitié du groupe était certes préjudiciable, les remplaçants ont su se montrer à la hauteur, prouvant une fois de plus que l'âge n'a pas de prise sur Supergrass.