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The Horrors

Issy-les-Moulineaux, Les Crayères des Montquartiers - 20 septembre 2014

Live-report par Jeremy Leclerc

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C'est dans des camions militaires que The Horrors ont ramené les quelques cent-cinquante heureux gagnants du jeu concours #SNEAKERSWOULD organisé par Converse, choisis pour assister à un concert exceptionnel. Départ Porte de Versailles, direction Issy-les-Moulineaux et les – alors inconnues – Crayères des Montquartiers, lieu secret composé d'un dédale de couloirs plongés dans l'obscurité et au bout duquel, après une longue promenade à l'aveugle, apparait alors la scène, encaissée dans un cul de sac chapeauté d'une voute taillée dans la pierre.

C'est peu dire que Converse a mis les petits plats dans les grands : des boissons et des bières gratuites, comme s'il en pleuvait, des masques d'animaux ou de catcheurs en libre-service, histoire d'amuser le public avant le début du concert.

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Le lieu, minuscule, et rempli à ras-bord, ressemble à peu de choses près à une cave à vin. Et c'est, comme à Rock en Seine, sur le California Dreamin' des Mamas & The Papas qu'arrivent sur scène les cinq horreurs post-punk. Spider Webb à la basse, toujours aussi souriant, suivi de près par Joshua Hayward, le guitariste, et quelques secondes après, fermant la marche, le grand et ténébreux corbeau-crooner Faris Badwan.

C'est logiquement sur un titre du dernier album, Luminous, que le show commence. Chasing Shadow de résonner dans les entrailles de la terre, et la foule d'imploser sitôt qu'arrive la deuxième chanson In And Out Of Sight, une des chansons les plus efficaces de leur dernier album, tube hyper groovy taillé pour les pistes de danse. Dans un monde meilleur, c'est à peu près le genre de chanson que l'on aimerait entendre dans tous les night clubs de bon goût.
La foule pousse, remue dans tous les sens, si bien que devant, en l'absence de barrière, on est écrasé au niveau des genoux contre l'estrade sur laquelle joue le groupe. Les Horrors ont avec eux la même intensité qu'à Rock en Seine, mais bien que le lieu soit à la hauteur des ambitions artistiques du groupe, l'acoustique ne se prête que difficilement à leur musique, faite de nappes posées les unes sur les autres avec la plus grande finesse, mélange de shoegaze, de garage et de nappes électroniques.

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C'est sans surprise que l'on retrouve les classiques Sea Within A Sea, Mirror's Image ou encore Scarlet Fields puisque le show est similaire à celui de Rock en Seine dans le choix des chansons. Mais comme à son habitude, excepté le concert donné à la Gaîté Lyrique à Paris en mai dernier, le groupe est dedans, tout en tension retenue. On pense alors à Endless Blue, et à cette colère héritée de leur premier effort, qui n'a de cesse de se perpétuer d'album en album, malgré le calme apparent qui habite leur dernier essai Luminous.
Et Faris de tendre le microphone par-dessus la foule, donnant là l'occasion à la foule de laisser exploser sa rage dans une espèce de fureur sonore, pas loin de la bouillie. Si on est ravi de la soirée, de par le groupe, présent au rendez-vous, et le cadre, on ne peut s'empêcher de penser néanmoins que la musique a été sacrifiée. Qu'à cela ne tienne, les Horrors seront de retour à Paris, pour notre plus grand plaisir, en novembre prochain au Cabaret Sauvage de Paris, et en tournée dans quelques villes de France, avec notamment une date à Reims.
setlist
    Chasing Shadows
    In And Out Of Sight
    Who Can Say
    Scarlet Fields
    Sea Within A Sea
    Endless Blue
    Sleepwalk
    Mirror's Image
    Change Your Mind
    So Now You Know
    Still Life
    I See You
photos du concert
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