logo SOV

The 1975

Paris, Trabendo - 3 octobre 2014

Live-report par Clémentine Barraban

Bookmark and Share
Attendus à l'origine au Divan du Monde, c'est finalement à nouveau au Trabendo que se sont produits à nouveau les mancuniens de The 1975, lesquels avaient déjà fait crisser les amplis de la petite scène de la Villette en février dernier.

SOV

Quelques minutes avant l'extinction des feux, la salle est déjà plongée dans une brume moite. La foule est en masse compacte devant la scène ou en hauteur, les smartphones en mains, prêts à enregistrer sans une perdre une miette. Pas de surprise, la moyenne d'âge plafonne au ras des demoiselles en fleurs, et ce en comptant les parents qui les accompagnent.
L'obscurité se fait au signal d'un air de jazz en guise d'introduction. Les projecteurs s'agitent, les stroboscopes s'emballent dans une volute de fumé sur les notes de The City, tandis que le beau Matt Healy vient poser sa voix suave de jeune premier et faire voler ses boucles brunes (cris dans la salle). Un rectangle de néons blancs habille la scène, référence à la pochette de leur album éponyme sorti en septembre 2013. Opus qui n'est, depuis le temps, plus à défendre mais à sublimer ! C'est ce que l'on pouvait espérer, en tous cas...

SOV

Le saxophone présent sur les morceaux d'ouverture offre un décalage saisissant et une musicalité vraiment appréciable en contrepoint des faiblesses écrasantes : basses électro et synthés lourds et sans relief, lignes de guitare et riffs simplistes au possible, batterie faiblarde, souvent remplacée par une boite à rythme... Le show est cependant impeccablement rodé (pas très difficile quand il n'y a pas une grande différence de setlist entre le Trabendo de février dernier et celui-ci), des enchainements bien proprets entre les morceaux de l'album et les EPs, une énergie ainsi qu'une volonté de séduction irréprochable (Matt a tombé la chemise, nouveaux cris) mais le public se divise nettement en deux catégories : devant, les filles (voir les précédentes parenthèses), derrière, les autres, pianotant sur le téléphone, discutant ou même grillant une clope. Dans ce dernier groupe, même avec toute la bonne volonté du monde, on s'ennuie ferme.

SOV

Le cœur n'en prend pas plus pour son grade. Si on danse peu, aucun de ces morceaux à la structure fortement linéaire et aux textes stéréotypés ne parvient à décrocher la moindre bribe d'émotion (pas même le très sensuel Fallingforyou). Dommage, car visuellement il y a plutôt du joli à voir. La scène épurée sous les mouvements des faisceaux de lumière blanche déploie un esthétisme puissant et aérien, et la beauté juvénile de ces quatre garçons est rafraichissante (toujours plus que l'hystérie qu'elle provoque).

Enfin vient le rappel et son lot de tubes dansants, qui remettent un peu de bonne humeur. Chocolate et Sex apparaissent ainsi comme deux plaisirs coupables terriblement bienvenus pour finalement achever la soirée sur une note, qui, au moins, aura laissé un goût un peu savoureux.