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George Ezra

Paris, Olympia - 10 juin 2015

Live-report par Olivier Kalousdian

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Voilà presque deux ans qu'on a découvert le phénomène George Ezra. Sur la scène du Café de la Danse ou sur celle de la Boule Noire, il fut immédiatement repéré et adopté par le public et notre rédaction pour sa voix, ses compositions et son charisme, seul en scène. Aujourd'hui, en tête d'affiche de l'Olympia, il est devenu le meilleur représentant de la chanson anglaise à l'étranger.

Arrivés trop tard pour écouter Rhodes, nouvelle sensation indie folk anglaise, la salle de l'Olympia bruisse déjà de la rumeur impatiente des hordes de jeunes filles en fleurs et de familles, venues en grand nombre assister à la consécration en lettres rouges du chanteur qui ne se contente pas d'avoir envahi les chaînes musicales du monde entier ; George Ezra à passé le million de copies écoulées de son seul et unique album à ce jour, Wanted On Voyage !

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Lui, qui a fêté ses vingt-deux ans trois jours auparavant, pénètre sur scène malade et souffrant. Mais, cela, personne ne le saura à part les premiers rangs qui remarquent ses yeux cernés et fortement maquillés (et RTL2 qui aura annulé son concert privé de la veille sur ses ondes).

Sur un fond de lettrage géant, le nom d'Ezra, longtemps intimiste, s'affiche dorénavant en grand, et très grand même ! Il a délaissé les sets en solo pour s'accompagner d'un groupe de musiciens en configuration classique : basse, batterie et guitare rythmique. L'Elvis Presley de sa majesté ne laisse pas une seconde de répit à la célèbre salle parisienne et balance, en ouverture un Cassy O' très énergique et amplifié par l'apport de ses musiciens. La voix, les mélodies, le charisme... George Ezra Barnett de son vrai nom embarque tout le monde dans un mystery train à l'Anglaise qui s'arrêtera, en fin de set, à l'inévitable Budapest.
Un road trip mené par un crooner à peine adulte dont l'organe vocal n'en finit plus de charmer son audience. Blame It On Me (qui autorisera quelques blagues entre George et son public : « Si vous voulez voir un pigeon me chier sur la tête, allez voir mon clip ») ou Benjamin Twine n'appellent aucune critique, parfaitement maîtrisés et mis en lumière par une scénographie sobre, mais classieuse. Plus surprenant sera le Girl From The North Country, reprise du grand Bob Dylan, et qui, s'il laisse la plupart du public légèrement incrédule sur son origine, trouve parfaitement sa place, ici.

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Quand retentit Budapest à la fin du temps réglementaire, tout l'Olympia semble hypnotisé et ressent le climax de la soirée. C'était sans compter sur le rappel composé d'une version solo de Blind Man In Amsterdam et d'un Did You Hear The Rain? tempétueux et presque aussi sombre et profond qu'un titre de Nick Cave époque The First Born Is Dead.
Avec une assurance énorme et un talent qui n'en finit plus de s'ennoblir – nonobstant son nouveau statut de chanteur populaire diffusé en boucle sur les plus populaires chaînes musicales du PAF – George Ezra fait frissonner tous les publics auxquels il se frotte depuis deux ans maintenant. Et, si le set de ce soir frustre par sa setlist un peu trop courte (le problème d'être porté aux nues après un seul album), c'est bien là le seul point de reproche qui s'extraira de cette soirée.

L'Olympia a vu passer nombre de jeunes princes du rock en quelques décennies d'histoire. Nul doute que l'affiche du Roi George restera longtemps en bonne place dans le hall des célébrités, au sous-sol de la salle, côtoyant des artistes alors débutants, mais dont on sait quelles furent, par la suite, les carrières respectives…
setlist
    Cassy O'
    Listen To The Man
    Blame It On Me
    Benjamin Twine
    Barcelona
    Over the Creek
    Girl From The North Country (Bob Dylan cover)
    Leaving It Up to You
    Stand By Your Gun
    Song 6
    Breakaway
    Spectacular Rival
    Budapest
    ---
    Blind Man in Amsterdam
    Did You Hear The Rain?
photos du concert
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