A peine un pied dans le Trabendo que l'on distingue déjà une telecaster bleue dans les stands, des amplis Orange derrière les synthétiseurs et une batterie arborant un logo tout neuf. Les Wombats sont bien là, cachés par les rideaux de la petite salle de la Villette.
On se fraie lentement un chemin pour atteindre une place d'où il nous sera possible de guetter le spectacle. Mais quelle mauvaise idée. Dès l'arrivée du trio, et les premières notes de
Give Me A Try, on ne peut que se résoudre à danser. Fonçons donc tête baissée dans la fosse.

Matthew, Tord et Dan sont fidèles à l'image qu'ils nous avaient laissée, trois enfants de Liverpool qui scandent leurs joies et leurs peines en toute humilité. Lorsque celui que l'on surnomme Murph fait gronder son Mini Korg et que surgissent les trois premières notes de
Jump Into The Fog, la réaction est automatique. L'assemblée se met à bouger, stimulée par le souvenir d'un second album écouté et réécouté.
Mais ce n'est que lorsque
Moving To New York prend possession des sonos qu'enfin les parisiens lâchent prise. Nos voix s'unissent en un fameux « Looks like Christmas came early for me », les bières sautent, les mains se lèvent et on rie. On rie de voir qu'ils n'ont pas changé et que personne ne s'est lassé de chansons qui frôlent les dix ans d'âge.
Ils se présentent alors. La setlist oscille entre titres du second album et approche du dernier sans que jamais nos réactions ne s'amoindrissent. On en entend certains parmi la fosse réclamer une part du souvenir : « School Uniforms, School Uniforms !» hurlent-ils en s'enlaçant. Peut-être avons nous l'esprit quelque peu magnifié par le spectacle, mais la diversité du public est telle que tous les âges dansent à en suer, certains faisant même fi du costard qu'ils n'ont pas eu le temps d'enlever. Agréable moment, en somme.

Chaque titre est attendu.
Tokyo, Techno Fan, Kill The Director, tous créent en l'assemblée une jouissive euphorie. Pour une fois les smartphones sont enfouis dans les poches et tout ce que l'on peut distinguer en l'air sont des mains mêlées à la lumière bleue du Trabendo. La tension diminue lorsque Dan et Tord quittent le plateau pour laisser à Murph cinq minutes de sérénade. Pour nous, il joue
Isabel en la simple compagnie de sa guitare électrique.
Une fin sur
Let's Dance to Joy Division consumera notre dernière once d'énergie. Après l'heure et demie de live, certains s'étonneront de la fin précipitée de la sauterie. Les Wombats font décidément toujours autant de bien, et nous sortons tous d'ici dégoulinants et heureux.