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Infadels

Paris, Maroquinerie - 6 mars 2006

Live-report par Fa_Sol

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Rares sont les concerts dont l'horaire me permet de voir une première partie en intégralité, mais même lorsque cette possibilité m'est donnée, un imprévu se charge de changer mes plans. Me voici donc en route pour la maroquinerie en ce lundi 6 mars avec déjà quelques minutes de retard et une crainte : un horaire un peu plus tardif qu'à l'accoutumée ne signifie-t-il pas une absence de première partie ?

Lors de mon arrivée à la salle, en haut des escaliers, je perçois une voix déjà entendue en concert, et qui ne laisse pas indifférent tant elle peut surprendre... celle-ci appartient à Jessy du groupe Fancy. Ce bonhomme au look « made in cuir » et à la coiffure très « Jackson 5-ienne » participe en effet parfois aux concerts du groupe Rinôçérôse, et accessoirement à leur dernier album (tout comme le chanteur des Infadels).
Malgré une belle énergie et une reprise sympathique de I'm So Excited, le groupe et son charismatique leader n'emballent pas la foule hésitante à s'aventurer devant la scène malgré la demande dudit Jessy. Au final, son humour et son étrange voix laissent un souvenir sympathique de ce groupe même si leurs compositions rock ont du mal à véritablement se démarquer.

Après une mise en place des instruments des Infadels rythmée par le Nite Versions de Soulwax, les cinq comparses montent sur scène et démarrent leur set de la même manière qu'ils débutent leur album, avec le classieux Love Like Semtex. Première bonne impression, le groupe semble vraiment prendre du plaisir sur scène et se dépense sans compter. Une crainte cependant, comment pouvaient bien être retranscrits des titres très rythmés et usant pour un dancefloor, comme Jagger 67 ou Can't Get Enough. En effet, à l'inverse des Test-Icicles, le groupe prend le parti d'utiliser une vraie ligne rythmique, avec batteur et bassiste, et ce même pour des titres aux sonorités très House aux beats relativement puissants. Une inquiétude en partie balayée par le second titre de leur set, Jagger '67, qui, malgré un lancement retardé pour cause de défaillance technique, mit vite à l'épreuve nos gambettes et fit monter la température de quelques degrés.
Le public semble dès lors conquis par la prestation des Infadels, ceux-ci enchaînant il est vrai avec facilité et enthousiasme les titres de leur répertoire. Seule petite déception, le rendu de leur Can't Get Enough, légèrement décevant en raison de son introduction nettement moins pêchue et entraînante que sur disque.
Malgré cela, le sourire reste imprimé sur les lèvres du public durant leur set et devant l'étonnante prestation de leur chanteur au nom très héroic fantasy, Bnann : un petit bonhomme débordant d'une énergie très bien canalisée dans une voix toujours juste et maîtrisée, et aimant plus que de raison montrer sa langue tel un serpent prêt à mordre, avec un regard provocateur...
Leur set initial, relativement court, fut heureusement relevé de 3 rappels, dont deux avec le seul Bnann à la guitare sèche pour des titres très réussis incluant une deuxième version beaucoup plus efficace de Can't Get Enough. Le morceau qui aurait pu conclure parfaitement cette soirée si le groupe n'avait pas choisi de le clôturer par des titres « acid house » très entraînants, portant le public jusqu'à une transe quasi-frénétique, très prolifique en sueur... Mention particulière au clavier des Infadels, dont la chemise rose fut entièrement recouverte de transpiration après à peine deux ou trois titres, tant celui-ci prenait plaisir à sauter dans tout les sens en pressant sur ses touches.

Au final, une très belle soirée avec les Infadels, malgré l'oubli de Stories From A Bar, titre clôturant leur premier album. Le meilleur concert vu depuis mon arrivée à Paris il y a un mois !