Arthur Beatrice

Le Badaboum est bien rempli en ce 16 février pour le concert de Arthur Beatrice. La sortie de leur nouvel album n'est pourtant prévue que pour mai prochain, ce qui tendrait à confirmer que le groupe a une grosse côte de ce côté-ci de la Manche.

En première partie, les français de Apes & Horses développent une pop léchée et atmosphérique. Le groupe a déjà eu moult critiques positives et ce n'est que justice. Leurs morceaux sont de délicieuses pop-songs un peu planantes et leur reprise de Smalltown Boy de Bronski Beat, retravaillé dans ce sens, est une pure merveille. Les claviers font parfois penser à Air, tout comme les envolées parfois lyriques de certains titres. Un groupe à suivre, donc.



Je dois avouer n'être pas un grand fan de Arthur Béatrice. Je trouve le groupe sur disque trop mièvre, trop maniéré, un peu trop commercial. Je me rends donc au concert quelque peu sur la pointe des pieds. Quelle ne fut pas ma surprise donc d'être scotché par le groupe dès le premier morceau. Worry qui ouvre le concert, possède quelque chose de magique. Un morceau envoûtant qui élève l'esprit. La voix et le charisme de Ella Girardot subjuguent le spectateur dès les premières notes. Who Returned, premier single extrait de Keeping The Peace garde le même niveau d'exigence musicale. Une guitare à la Prefab Sprout et des vocaux merveilleux de la part de Ella Girardot donnent au titre une densité inouïe.

Tout le concert ou presque reste dans ce délicat mélange de beauté mélodique et d'intensité musicale. Le groupe n'arrête pas de dire à quel point il est heureux de rejouer à Paris et cela se sent. Je ne sais dès lors si j'ai mal écouté Arthur Beatrice ou si Keeping The Peace est bien supérieur à son prédécesseur.



Ce soir, le groupe joue le nouvel album dans son intégralité. Seul Midland, leur premier single, complétera la setlist. Un Midland bien supérieur à sa version studio et sur lequel le groupe prolonge le titre sur de longues minutes avec des entrelacs de guitares psychédéliques du meilleur effet. Sur l'album à venir, on compte pas moins de cinq grands morceaux : outre Worry et Who Returned, Healing, Brother et I Left You. Avec ce dernier, Arthur Beatrice vogue sur les cimes les plus hautes de l'émotion.
Real life, nouveau single du groupe, convainc un peu moins, trop dans la veine du premier album mais nul doute que le morceau sera un tube. Le groupe achève son set par Every Cell qui explore un registre nouveau chez le groupe, avec sa mélodie quasi nu-soul, genre qui sied à merveille avec la voix chaude de Ella Girardot. Un petit côté clubbing dans ce titre qui en ferait le troisième single idéal extrait de Keeping The Peace.

Un concert extrêmement réussi de la part de Arthur Beatrice qui s'achèvera malheureusement sans rappel et dont la seule petite mauvaise note fut la brièveté : à peine plus de quarante cinq minutes.