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Arthur Beatrice

Interview publiée par Cyril Open Up le 13 février 2014

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Groupe à deux voix et à quatre visages, la devise qui pourrait le mieux caractériser les anglais d'Arthur Beatrice serait très certainement "prendre son temps". Ils devaient ainsi être présents en 2012 à l'affiche du Festival Les inRocKs mais, pour cause d'album non terminé, ils décident de repousser leur venue. Une année s'est écoulée et c'est donc en novembre 2013 que nous retrouvons le groupe, au grand complet, au Café La Cigale à quelques heures de leur montée sur la scène de La Boule Noire pour discuter de leurs débuts, de leur album auto-produit (à paraître le 24 février prochain) mais également de leur avenir.

En 2009, Ella, Elliot et Orlando jouaient déjà ensemble dans un autre groupe...

Ella : Waouh, mais comment sais-tu cela ? Personne n'est au courant. (rires)
Orlando : Tu as fait de sacrés recherches ! Tu es la première personne à nous en parler, on essayait de garder cela secret.
Hamish : Nom d'un chien !
Orlando : Puisque tu le sais, nous sommes dans l'obligation de te tuer désormais, nous en sommes vraiment désolés. (rires)
Ella : Oui, c'est bien vrai.

Pourquoi vous êtes-vous "séparés" ?

Ella : Nous ne nous sommes pas séparés, nous avons juste changé de nom.
Orlando : Je ne prononcerai plus cet ancien nom.

C'est parce que vous avez changé de style musical que vous avez décidé de prendre un nouveau nom ?

Ella : Oui, exactement, c'est très différent.
Orlando : Nous avons grandi et nous nous sommes rendus compte que nos premiers morceaux étaient mauvais.

Un ami m'a même transmis des chansons...

Ella : Comment ? Je suis sciée, on avait quinze ans et on était à l'école. Ma tête va exploser ! (éclat de rire)
Hamish (très étonné) : Mais comment cela est-il possible ? Comment s'appelle-t-il ? C'était notre groupe quand on était encore à l'école !
Orlando : Que sais-tu encore d'autre sur nous ?
Elliot : C'est un peu comme si je te sortais maintenant un dessin que tu avais fait quand tu étais adolescent et que je te disais "regarde, ceci est ton dessin". C'est totalement fou.
Ella : Oui, c'est très étrange.
Orlando : Bravo en tout cas, c'est très bien. Tu as tout à fait raison mais nous ne voulons plus parler de cette époque s'il te plait.
Ella : Ce n'était pas un groupe sérieux.
Elliot (en français) : Oui, voilà, voilà...
Ella : Question suivante ! (rires)

Quand tu es à l'école, tu as plusieurs amis, tu joues avec différentes personnes, tu écoutes différentes sortes de musique. Avec Ella et Orlando, on a toujours joué ensemble.

Où vous êtes-vous rencontrés ?

Ella : A l'école.
Orlando : Oui, Elliot et moi avions le même âge et nous étions amis avec Ella. On jouait de la musique ensemble de temps en temps.
Elliot : Tu sais comment c'est, quand tu es à l'école, tu as plusieurs amis, tu joues avec différentes personnes, tu écoutes différentes sortes de musique. Avec Ella et Orlando, on a toujours joué ensemble, Ella est partie dans une autre école mais on a enregistré des démos et on les a mises sur Myspace et là ça a commencé à devenir plus sérieux.

Cette page n'existe plus d'ailleurs...

Ella : Oui, elle a été effacée.
Orlando : Oui, cela a pris du temps de la faire disparaître mais on a fini par en venir à bout. (rire général)
Ella : Oui, cette page fait partie du passé.

Il n'y a pas d'Arthur ni de Beatrice dans votre groupe, alors pourquoi avoir choisi ce nom ?

Orlando : Nous avons pris deux prénoms au hasard pour représenter un homme et une femme. Nous ne voulions pas nous appeler Orlando et Ella par exemple mais il fallait que le nom indique qu'il s'agit d'un groupe avec un chanteur et une chanteuse. Maintenant, cela ferait peut-être prétentieux mais à nos débuts, cela faisait sens pour nous d'avoir cette connotation, deux visions de la vie, deux faces d'une pièce ou d'un disque...
Elliot (interrompant Orlando) : Oui, c'est vrai, comme les faces A et B d'un disque. Mais c'est surtout que si nous n'avions qu'une chanteuse ou qu'un chanteur, cela ne serait pas du tout le même type de musique. C'est l'idée que deux choses différentes se complètent pour donner quelque chose de meilleur que si elles étaient séparées. L'idée vient vaguement de là.
Orlando : Oui, cette dynamique forme un tout. C'est pour cela que sans l'un de nous, sans se soucier de qui chante, cela ne serait pas pareil dans la façon d'écrire ou de produire. Voilà comment cela fonctionne, la dynamique repose sur un ensemble de choses qui forment un tout.

Vous deviez jouer au festival les inRocKs l'année dernière mais vous aviez annulé pour enregistrer votre premier album...

Orlando (m'interrompant) : Oui, nous avions quasiment terminé à l'époque et nous pensions qu'il était préférable d'annuler le concert plutôt que d'interrompre les sessions d'enregistrement. Nous étions dans les studios depuis trop longtemps, nous n'avions pas assez de pratique du live. Nous n'avions pas le temps de nous pencher sur chaque titre pour le jouer différemment que sur l'album d'où l'annulation.

Pensiez-vous que cela prendrait autant de temps pour l'enregistrement ?

Elliot : C'est vrai que l'on enregistrait depuis des mois. Nous n'avions pas fait de concerts depuis très longtemps, on s'est donc retrouvés devant deux choix possibles, soit interrompre l'enregistrement pendant deux ou trois semaines pour s'entraîner à jouer ces nouveaux morceaux au festival ou bien alors revenir l'année suivante avec un meilleur show une fois que l'album serait achevé. Cela était triste de décevoir des gens mais il nous a semblé qu'il était préférable de venir jouer correctement un an plus tard.

Sur l'album, il y aura des anciens et nouveaux morceaux ...

Orlando (m'interrompant) : Oui, il y aura quelques anciens titres.
Elliot : Oui, il y aura Charity et Midlands.
Orlando : Oui, Charity et Midlands sont les plus anciens titres.

Les nouveaux morceaux prennent-ils selon vous la même direction que les anciens ?

Hamish : C'est dur à dire, il y a tellement d'influences. Certains pourront peut-être paraître assez différents. Mais on aimerait penser que cela ne sera pas le cas avec la façon dont ils sont produits.
Orlando : Nous avons sorti un EP intitulé Carter et plus récemment le single Grand Union et ils donnent une bonne idée de comment l'album sonnera que cela soit au niveau de la production ou du ton. Nous avons aussi modernisé et réenregistré les anciens morceaux.

Vous avez débuté dans une atmosphère de secrets...

Orlando (étonné) : Des secrets ?
Ella : Non, non, non !
Elliot : Il n'y avait rien à écouter, c'est pour cela.
Hamish : Les gens pensaient que l'on agissait volontairement dans le secret mais la réalité c'était juste que nous n'étions pas encore prêts. Nous avions juste confié quelques démos à notre manager. Des gens voulaient que l'on sorte des chansons alors que ce n'était pas terminé. C'était une situation assez étrange, des personnes pensaient qu'on voulait paraître secrets alors que nous prenions juste notre temps (rires). Oui, c'est juste que certaines personnes ne voulaient pas que l'on prenne notre temps. Voilà d'où vient cette impression.
Elliot : Oui, c'est des conneries tout ça, passe à autre chose.

Vous vivez à Londres, avez-vous le temps de voir d'autres groupes en concert ?

Elliot : Oui, nous allons en voir quelques uns.

Qui avez-vous apprécié récemment ?

Ella : Nous avons vu Warpaint à la Brixton Academy.
Elliot : On ne peut pas vraiment dire que cela soit un groupe londonien.
Ella : Oui mais c'était vraiment très bien. Mais tu voulais que je te cite des groupes londoniens ?

Non, non, pas forcément !

Ella et Elliot (en choeur) : Warpaint étaient fabuleuses.
Ella : Je ne sais plus qui on a vu ! (s'adressant à Orlando) Tu en as vu pas mal ces derniers temps !
Orlando : Oui, c'est vrai...
Elliot : Oui j'en ai vu quelques uns comme Bat, Blo, Blu et aussi C & C mais eux, ils étaient nuls. (éclat de rire général)
Hamish : Ce soir au festival, il y a S O H N que j'aime beaucoup, j'ai hâte de le voir.

C'était ma question suivante !

Orlando : Fais attention, on a des dons de voyance. (rires)

Vous êtes à l'affiche du festival les inRocKs ce soir avec S O H N et Deptford Goth, les avez-vous déjà vus en concert ?

Orlando : Non, jamais.
Hamish : J'ai vraiment hâte de voir S O H N.
(éclat de rire général)
Ella : Cela va être une belle soirée. Ce sera du bon temps.
Hamish : J'ai beaucoup entendu parler de S O H N sur Internet. Personne n'a vu Deptford Goth auparavant ?
Orlando : Non mais j'ai aussi lu que S O H N est bon sur scène.

Vous n'avez donc pas vu Depford Goth à Union Chapel il y a quelques semaines ?

Orlando : Non, j'en ai juste entendu parlé mais je ne l'ai pas vu.

Cela n'est pas très grave, vous avez votre petite revanche quelque part puisque vous avez joué dans une église hier à Paris...

Orlando (fier) : Oui, c'est vrai, on a joué dans une église hier.
Elliot : Tu sais vraiment tout !
Orlando : Non, non, il est juste allé sur Facebook, j'ai posté une photo.
Ella : C'était fabuleux.
Hamish : Oui, c'était pour La Blogothèque.

C'était la première fois que vous donniez un concert dans un tel endroit ?

Elliot : C'était acoustique, ce n'était pas vraiment un concert mais c'était vraiment très bien. On a joué un titre dans une petite chapelle où il y avait un incroyable écho et de la réverb. Cela fonctionnait parfaitement pour ce morceau.
Orlando : Ensuite on a fait deux titres de l'album qui ne sont pas encore parus et que peu de gens ont entendu jusqu'à présent.
Elliot : Oui, une sorte de teaser.

La presse musicale vous compare souvent à Wild Beasts, Warpaint ou The Smiths, êtes-vous d'accord avec eux ?

Orlando : Quelles comparaisons !
Ella : Oui, tu as choisi les trois meilleures.
Hamish : Tu as oublié Ellie Goulding ! (rires)

J'ai plutôt oublié The XX !

Ella : Oui, eux aussi sont bons.
Hamish : Ce sont tous des groupes qui font des choses intéressantes avec des guitares et des chansons pop. Et c'est exactement ce que nous essayons de faire. Donc c'est toujours agréable d'être comparés à ces groupes en particulier mais je ne dirai pas qu'on sonne comme untel ou untel. Parfois je peux faire un passage à la batterie qui pourrait ressembler à du Wild Beasts, j'aime beaucoup ce groupe. Ça doit être pour cela qu'on peut peut-être en retrouver un peu dans une chanson ou deux mais je ne le fais pas exprès. De même que personne ne tente de chanter comme Morrissey ou de jouer de la guitare comme Warpaint. Ce n'est pas conscient. C'est totalement inconscient mais c'est vraiment agréable d'être comparés à ces groupes même si c'est un peu ridicule.
Orlando : Pour décrire un nouveau groupe, c'est assez naturel, il faut toujours que la presse essaie de trouver des références sur lesquelles se baser pour que les lecteurs sachent de quoi on parle. Donc les personnes qui s'intéressent à ces groupes devraient aussi s'intéresser à nous. Enfin, je n'en sais rien en fait.

On a écrit puis réécrit les morceaux, on n'a pas arrêté de les modifier. On aime toujours les anciens morceaux mais on a voulu essayer de faire des choses nouvelles tout en gardant la même direction.

On ne peut pas vraiment dire que vos chansons ressemblent les unes aux autres, cela explique peut-être aussi que l'on vous compare à plusieurs groupes. Serait-ce d'une certaine façon une sorte de réponse à certains groupes qui font dix fois la même chanson légèrement différemment ?

Hamish : Je pense que c'est parce que nous avons beaucoup d'influences. On a écrit puis réécrit les morceaux, on n'a pas arrêté de les modifier. On aime toujours les anciens morceaux mais on a voulu essayer de faire des choses nouvelles tout en gardant la même direction.
Orlando : Oui, ils sont dans la même lignée car on les a enregistrés dans la même pièce et à la même période. Ça a donc pas mal à voir avec le moment où on les a enregistrés. Si tu écoutes les vieilles démos, elles sont très différentes les unes des autres. Mais le fait que l'on ait passé huit mois assis dans une pièce douze heures par jour, tous ensemble, à discuter de ce que l'on souhaitait faire, des aspects que l'on aimait, de ceux que l'on aimait moins, je suppose que cela a apporté une cohérence à notre travail.

Comment écrivez-vous les chansons justement ?

Orlando : On les écrit tous ensemble, il n'y a pas de recette pour l'écriture. On commence soit avec des mélodies ou bien le refrain ou alors quelques paroles, c'est très variable. On fait selon ce qui nous semble naturel. En fait, Hamish et moi, on commence chacun dans notre coin, on s'occupe souvent des mélodies et des refrains. On présente ce que l'on a fait aux autres membres du groupe puis Elliot se charge des paroles. On discute ensuite tous ensemble des textes, on fait plusieurs essais en les modifiant un peu. Les dernières étapes se font donc en groupe et cela inclut toute la partie production.
Hamish : Oui, à la fin, cela est assez différent du point de départ grâce aux avis de tous les membres du groupe.

Vous formez un groupe assez collectif en somme. Vous avez déjà un peu répondu à cette question mais quelles sont vos influences majeures ?

Hamish : On en a des millions.
Elliot : C'est assez difficile de répondre.
Ella : Oui, ce n'est pas évident, cela provient de l'ensemble des groupes que l'on peut écouter et il y en a beaucoup.
Hamish : Oui, cela peut aller de la house old school au disco aux groupes des années 90 en passant par Kendrick Lamar ou Debussy et Chopin, ou encore du hip-hop... Quelque soit le style du moment que les gens font des choses intéressantes. Nous ne sommes vraiment pas fermés à un genre en particulier. Ce que nous aimons tous ce sont des artistes comme David Bowie, Talking Heads, The Smiths, Talk Talk, Prefab Sprout mais seulement maintenant après qu'on nous ait dit qu'on leur ressemblait musicalement.
Elliot : Oui, on n'avait jamais écouté Prefab Sprout avant qu'on nous compare à eux.
Hamish : Il y a vraiment des tonnes de choses. J'aime assez le milieu des années 80 où les gens faisaient de la pop de façons très différentes comme Talk Talk, David Bowie, Talking Heads ... Il y a tellement de groupes que l'on a plaisir à écouter qu'il n'est pas évident de mettre l'accent uniquement sur quelques uns.

Des groupes comme Editors, Franz Ferdinand, Bloc Party, Arctic Monkeys et j'en passe ont joué à leurs débuts au Festival les inRocKs, avez-vous les mêmes ambitions ?

Ella : Mon dieu, oui !
Orlando : Oui, mais je pense que c'est dur à prévoir. Aucun groupe débutant que tu interviewes ne va venir s'asseoir et te dire "oui, on veut devenir aussi gros que ce groupe" même si chaque groupe en secret aimerait être aussi gros. Mais, je ne sais pas comment cela se passera pour nous. Le seul truc que tu puisses faire, c'est de faire du mieux que tu peux.
Elliot : Du moment que tu fais de la musique que tu aimes...
Orlando : Alors, tu peux te dire que d'autres personnes seront du même avis.
Elliot : Oui, parce que si tu fais de la musique pour suivre la mode du moment, tu es certain d'échouer.
Orlando : C'est également le cas si tu ne fais cela que dans le but de devenir célèbre. Cela ne peut que se terminer en désastre.

Oui, le groupe durerait environ six mois et serait oublié...

Hamish : Si cela se trouve, nous aussi nous durerons six mois mais du moment que nous faisons ce que nous aimons, cela ne sera pas du temps perdu.

Et que pensez-vous des groupes que j'ai cités précédemment ?

Hamish : C'est assez drôle que tu aies choisi ces groupes car ce sont des groupes assez similaires avec un jeu de guitares influencé par Gang Of Four...
Ella : A l'exception des Arctic Monkeys.
Orlando : Si, mais quand ils ont débuté.
Ella : Oui, c'est vrai à leurs débuts.
Hamish : Ils ont mieux évolué que les autres. Bloc Party font toujours un peu la même chose.
Ella : J'aime le nouvel album (ndlr : des Arctic Monkeys). Il est très bon.
Hamish : On a été d'énormes fans de groupes comme Bloc Party et Arctic Monkeys. Bon OK, Ella l'est toujours pour les Arctic Monkeys, mais on ne les écoute plus vraiment en fait.
Ella : On aime des choses différentes.

Vos clips sont assez travaillés. Quels réalisateurs appréciez-vous ?

Elliot : J'aime tous les réalisateurs !
Ella : Pour moi, cela serait Wes Anderson, si je ne devais en choisir qu'un, c'est certain, cela serait lui. Je suis très impatiente de découvrir son prochain film.
Orlando : Les vidéo clips que l'on a fait au début n'était pas des gros budgets, c'était juste des images de nous en fait.

Vous aimez être dans vos vidéos ? Vous avez déjà songé à être acteurs ?

Elliot : C'est déjà fait.
Hamish : Regarde-le, c'est évident qu'il a déjà fait l'acteur.

C'est vrai ?

Elliot : Non, non, non.
Hamish : On fait de la musique depuis tellement longtemps qu'on n'a jamais vraiment pensé à faire autre chose.
Ella : J'ai pris quelques cours de mon côté.
Orlando : Oui, c'est vrai, on jouait dans une pièce ensemble, on devait avoir treize ans.
Ella : Dans quelle pièce ?
Orlando : Je ne sais plus mais je t'envoyais un ballon de football.
Ella : Ah oui, c'est vrai ! (rires)
Hamish : Une pièce très sérieuse à ce qu'on dirait.
Ella : J'ai aussi joué Joseph une fois.

Joseph ? Mais c'est un homme !

Ella : Oui, je sais, j'avais les cheveux très courts quand j'étais jeune. Vraiment très, très courts.
Hamish : Ella, il faut toujours que tu arrives à caser tes pièces de théâtre dans les conversations ! J'ai interprété un des trois rois à de nombreuses reprises. (éclat de rire général)
Ella : Non, mais je plaisante, on a toujours voulu faire de la musique avant tout.
Orlando : Bien, bien, bien...

Dans la vidéo du titre Grand Union, je n'ai pas très bien compris où vous vouliez en venir. Vous emménagez dans une maison pour ensuite tout déménager. Pourriez-vous m'expliquer ce que cela signifie ?

Hamish : J'avoue pour être totalement honnête ne pas avoir compris le concept non plus !
Orlando : Vraiment ?
Hamish : Oui, c'est la vérité !
Orlando : En résumé, il est surtout question du chien.
Elliot : Posé sur la cheminée, il y a un tableau, tu t'en souviens ?

Oui, je vois bien ce tableau...

Elliot : En fait, il s'agit de la pochette de notre album. C'était un peu une présentation de la couverture du disque. Et tous les éléments qui font partie du déménagement...
Ella et Orlando (en choeur) : Ce sont nos propres affaires.

Ce sont donc vos livres, vos photos qui apparaissent ?

Elliot : Oui, ce sont des choses qui ont compté dans nos vies. On les a arrangés d'une façon étrange qui pourrait sembler artificielle. Cela ressemble un peu à notre façon de procéder pour confectionner l'album. Tu vois ce que je veux dire. On a fait semblant d'emménager toutes nos affaires dans un endroit où on aurait pu vivre.

Dans la vidéo, on voit bien les plans où vous indiquez où placer les meubles...

Elliot : Oui, c'est exactement ça. On nous voit faire quelque chose tous ensemble, cette vidéo est censée nous présenter au public.
Orlando : Je crois que dans cette vidéo et la précédente, on a essayé de lutter contre l'image que les gens avaient de nous en pensant qu'on était mystérieux.
Elliot : Oui, c'est vraiment une façon de nous présenter en tant qu'individus.
Orlando : Le fait que ce soient nos propres affaires montrent aux spectateurs que nous sommes proches et passionnels.
Hamish : Même le chien est à nous et il est important.
Orlando : C'est une brillante idée de dernière minute. On avait prévu de l'intégrer mais seulement dans les toutes dernières versions. Au début du concept, on n'avait pas envisagé le chien, puis finalement, il est venu et on s'est dit bien sûr qu'il doit être présent.

C'est toujours très agréable de jouer en France. On y trouve les plus belles salles de concerts.

Ce soir, vous donnez votre premier concert à Paris si je ne me trompe pas ?

Elliot : On a déjà joué en France au Midi Festival et on a joué en première partie de Beach House à Lyon et à Bordeaux, mais, en effet, jamais à Paris encore. On est assez excités. C'est en France qu'on a donné nos meilleurs concerts.
Orlando : C'est toujours très agréable de jouer en France. On y trouve les plus belles salles de concerts, des gens gentils.
Ella : La meilleure nourriture, ça oui !
Hamish et Orlando (à l'unisson) : Et les meilleures interviews aussi ! (rires)

Etes-vous déjà venus à Paris avant ?

Orlando : Oui, je suis venu ici il y a trois semaines pour y passer le week-end.

Et inspecter les environs de La Boule Noire pour savoir si vous n'alliez pas encore annuler le concert ?

Orlando : Oui, j'ai vu que cela pourrait convenir. J'ai vérifié que nous pouvions bien venir cette fois-ci. Je suis encore vraiment désolé d'avoir du annuler l'année dernière pour enregistrer l'album.

J'imagine qu'il est un peu tôt puisque votre premier disque n'est pas encore dans les bacs mais avez-vous déjà des idées pour le suivant ?

Elliot : Oui, on y pense déjà.
Orlando : Cela va être très important pour nous de ne pas ralentir et s'arrêter.
Elliot : Beaucoup de groupes sont très préoccupés par les tournées, cela peut leur prendre deux ans puis ils se disent "mince, on n'a pas eu le temps de sortir un second disque".
Orlando : Oui et ils n'ont pas eu le temps d'écrire pendant la tournée. Du coup, nous essayons d'écrire tout le temps.
Ella : Puisque nous ne tournons pas tout le temps ! (rires)
Orlando : Oui, pour le moment, nous ne tournons pas mais ce sera le cas en 2014.
Ella : Oui, ce sera pour l'année prochaine.
Elliot : On a donc le temps avant de partir sur les routes de penser au second disque maintenant.
Ella : Oui, on a déjà quelques idées dans les tuyaux.

Merci à Fabien et plus particulièrement à Philippe pour leur participation dans la préparation de cet entretien.