logo SOV

YAK

Paris, La Mécanique Ondulatoire - 22 février 2016

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

Bookmark and Share
Trois mois après leur dernier passage remarqué lors du festival les inRocKs Philips, YAK étaient déjà de retour à Paris.

En première partie, les parisiens de Twin Arrows donnent dans le blues/psyché. Les influences sont bonnes : les Doors-X- le psychédélisme américain mais la sauce ne prend pas. Le groupe semble pourtant totalement investi dans sa musique mais le lien avec le public ne se fait pas. Peut être aussi que l'attitude trop prétentieuse du groupe empêche de se sentir vraiment concerné.

SOV

J'écrivais il y a trois mois qu'en assistant à un concert de YAK, j'avais vu le futur du rock'n'roll. J'avais hâte de les revoir pour savoir si cette prophétie était juste. Dès les premières notes, c'est une évidence : YAK est incontestablement l'un des meilleurs groupes à voir sur scène actuellement.
Le son est énorme, comme toujours avec eux, et les voir dans une cave est vraiment le lieu idéal pour leur musique, ce rock primitif et sauvage. Sur disque, YAK est déjà un grand groupe mais c'est sur scène qu'il donne toute sa plénitude. Leur musique est faite pour être jouée live. Elle a besoin de cette folie de la scène, de cette communion avec le public. Certes, Oliver Burslem est un peu plus sage qu'il y a trois mois. Il ne se roule pas cette fois à terre, ni ne donne sa guitare à une spectatrice mais il a toujours cette rage rock'n'roll chevillée au corps.

Le style de YAK impressionne : un mélange inédit entre le son lourd de Black Sabbath, la folie des Stooges, un son post-punk et des influences kraut-rock. Ce mélange pourrait donner un énième groupe qui sonne « à la manière de » mais YAK l'ont digéré pour offrir une musique qui n'appartient qu'à eux. Dans quelques années, un morceau comme No sera devenu à coup sûr un classique.
Tout, dans ce concert est excellent, des titres post-punk comme No ou Alas, No salvation scandé avec frénésie et ponctué de plans de guitare hachés du meilleur effet, aux morceaux plus blues comme Victorious ou le déjanté Hungry Heart. Smile renoue avec la puissance du blues originel. La voix de Oliver Burslem n'est pas loin de la perfection sur ce titre.

SOV

Comme toujours avec YAK, le concert est très court, à peine une quarantaine de minutes, mais il serait difficile pour eux, vu l'intensité de leur show, de donner plus. Et encore, ce soir-là, nous sommes chanceux, ils nous offrent un rappel sous la forme d'un blues obsédant de six minutes, une longueur de morceau inhabituelle pour eux.

YAK possèdent déjà tant de classe, de talent et de maîtrise qu'ils vont devenir très vite un groupe immense. Nous attendons avec impatience leur album à venir, qui sera incontestablement l'un des sommets musicaux de l'année 2016.