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Rosie Lowe

Paris, Le Pop-Up du Label - 4 mai 2016

Live-report par Louise Beliaeff

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Rosie Lowe a ce quelque chose qui nous captive, dès la première note. Ils ont beau être quatre sur une petite scène, tous nos regards sont braqués sur la fascinante chanteuse. Elle qui vient à peine de sortir son premier album se fait déjà largement remarquée par la critique. Entre R'n'B, soul et jazz, les titres sont à la fois intimistes et étonnamment puissants.

Ce mercredi 4 mai au Pop-up du Label à Paris, on a pu assister à une performance électrisante. Le DJ Yann Kesv avait très bien préparé l'arrivée de Rosie, en mixant tous les styles et en donnant une sérieuse envie de bouger. Elle est ensuite arrivée sans fanfare et nous a séduits sur le champ. Par son charisme, sa silhouette, sa façon de bouger, et surtout par sa voix. Il faut dire que les multiples effets de la version studio auraient pu prédire une déception à l'écoute en live. Mais Rosie Lowe a, de nature, une voix rauque langoureuse d'extra-terrestre. Toute de blanc-vêtue dans cette salle noire, la chanteuse a tout d'une apparition. On la regarde manier avec grâce et précision ces boutons, tablettes et autres pédales magiques et installer une ambiance chic, confidentielle, feutrée.

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Rosie est entourée d'un bassiste, d'un claviériste et d'une batteuse, tous très concentrés, efficaces, discrets et dans le ton. C'est cela qui nous plaît aussi. Parce que si la musique peut sembler smart, le groupe que nous avons en face de nous ne semble pas provenir d'une autre planète. Tout est simple et détendu et il est facile de percevoir la complicité qui les lie.
La setlist passe vite. Trop, vite. Chaque morceau de son album Control nous laisse un peu plus médusés. Elle ouvre le concert par un très lent et mélancolique Me & Your Ghost. Puis l'ambiance se réchauffe et les sons électroniques de la batterie transmettent une bonne énergie à la salle. Se suivent les très beaux Worry Bout Us, Run Run Run, Who's that Girl, Right Thing. Tout ce qu'on avait aimé en studio est là, avec le charisme de Rosie en plus. Entre deux gorgées de vin rouge, elle nous raconte son histoire : Nicole, Woman, Control. La fin de son set s'anime et la salle commence franchement à bouger : I'll Be Gone, How'd You Like It. La dernière, So Human, laisse une belle place au solo de clavier. Rosie cède alors volontiers la place.

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Ce qu'on apprécie, c'est aussi l'humour et l'esprit de la chanteuse qui ne manque pas de nous rappeler qu'il faut applaudir et qu'après, elle fera encore deux titres, comme cela se fait. Mais elle n'avait pas besoin de nous prévenir, le public est chaud et envoûté. En bis, les quatre musiciens ont réinterprété The Sweetest Taboo de Sade, une chanson des années 80 qui sied superbement au son « Lowe ».

Ce fût une très agréable soirée au Pop-up du Label. Peut-être aimerions-nous la voir dans un dispositif plus adapté à sa musique. Le sous-sol du lieu est certes parfait pour son côté intime mais il manque un peu de distance entre elle et le public. De fait, cette distance semble nécessaire à la construction de la théâtralité et de son personnage scénique, entre mystère et séduction, languissement et grâce. Mais qu'importe, on a rencontré la vraie personne, et elle nous a beaucoup plu.