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Jack Garratt

Paris, Maroquinerie - 17 mai 2016

Live-report par Déborah Galopin

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Jack Garratt a sorti son premier album Phase en février 2016 après un premier EP sur lequel figuraient déjà ses deux titres phares : The Love You're Given et Worry. La BBC lui a décerné le prix Sound Of 2016, récompensant son talent. Pas de doute que les anglais sont déjà conquis par le personnage. Le 17 mai, il est venu nous convaincre à notre tour avec une date à la Maroquinerie de Paris. L'année passée, il avait fait un bref passage à la Cigale où l'on avait déjà pu constater l'enthousiasme des Parisiens.

Jack Garratt c'est un drôle de personnage. On ne sait pas exactement comment le qualifier, dans quel genre le classer. Style hipster avec sa casquette vissée sur la tête et son tee-shirt associé au nombre 33, il fait de la musique entre électro, soul, parfois quelques accents rock. Des lumières clignotantes sont projetées sur le public avant sa montée sur scène, nous plongeant dans une ambiance tendue. Dès le premier titre, Jack Garratt se révèle complètement incarné par sa musique, il donne autant qu'en milieu de set, n'attend pas que la salle soit bien chaude pour y aller à fond. À la fin du morceau, il balance sa baguette avec fougue, avant d'enchaîner. Le ton est donné !

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Il est assez impressionnant de voir qu'il est le seul maître à bord de toute cette artillerie composée d'une batterie, d'un synthé, d'un pad et d'une platine. Pourtant, Jack Garratt est comme nous : doté de deux bras, à la différence qu'il sait se démultiplier, jouer de plusieurs instruments à la fois, le pad d'une main, quelques notes de synthés en même temps tout en ajustant ses effets et en allant s'acharnant l'instant d'après sur sa batterie. Bluffant ! Sans compter qu'il a recours à différentes tessitures : d'une voix fluette d'enfant qui est en totale contradiction avec le personnage qu'on a sous les yeux, à celle plus caverneuse et viril.

Jack Garratt en impressionne plus d'un en concert, il déborde d'énergie, mais sa musique en live perd en harmonie. Les basses recouvrent les autres sons et ôtent l'aspect aérien et mesuré qu'on retrouve sur son album. On a du mal à identifier toutes les subtilités de ses morceaux et c'est dommage. On a l'impression de perdre en qualité, de perdre un peu du talent de Jack Garratt. Les sonorités très synthétiques se prêtent à des soirées électro, mais contre toute attente, ne soulèvent pas la salle dans une envie irrépressible de bouger et de suer. On se remue gentiment et reprend en chœur ses paroles. On ne sait finalement pas trop où se placer.

Jack Garratt entretient une bonne communication avec son public et n'hésite pas à jouer la carte de l'improvisation. Il nous demande quel morceau nous souhaitons entendre, outre les siens. Une personne dans le public annonce le titre Man In The Mirror. Jack Garratt semble un peu déstabilisé de devoir reprendre un morceau de Michael Jackson, met quelques secondes avant de trouver le rythme, les bonnes notes, mais y parvient et propose une version bien à lui. Pas mal ! Mais mieux encore lorsqu'il propose une reprise en mixant Seven Days de Craig David et Señorita de Justin Timberlake. Il prend les paroles de l'un et la partie instrumentale de l'autre pour nous pondre une version totalement revisitée, mais vraiment réussie !

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Il n'aime pas trop les formalités non plus, c'est pourquoi il ne fait pas semblant de quitter la scène, attendre qu'on le rappel pour revenir jouer un dernier morceau. Il nous explique que jouer c'est son métier, c'est sa passion. Il mime ce laps de temps qui précède le rappel façon one-man show et poursuit son concert pour encore deux titres.

Malgré un petit bémol sur le son propre à la version live, Jack Garratt nous en envoie quand même plein la face avec ses multiples talents.
setlist
    Coalesce (Synesthesia, Pt. 2)
    Chemical
    Breathe Life
    Weathered
    Far Cry
    Man In The Mirror (Michael Jackson cover)
    Señorita / 7 Days
    The Love You're Given
    Fire
    Surprise Yourself
    My House Is Your Home
    Worry
photos du concert
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