Actuellement en pleine tournée européenne, The Kills étaient de passage à l'Olympia à Paris en cette mi-octobre pour deux dates consécutives complètes depuis des semaines, avec en première partie la jeune Georgia Barnes et sa musique pourtant à des années-lumière du duo americano-britannique.
Georgia Barnes délivre pendant près d'une demi-heure une pop électronique à l'énergie débordante. Moins lisses que sur son
debut album paru l'année dernière, ses chansons ont droit ici à un relifting ancré dans de l'électro pur jus, porté par les claviers et les batteries qui confèrent une direction plus rentre-dedans et dansante en live.
La jeune anglaise n'hésite pas à prendre possession de la scène de l'Olympia en y dansant de part en part et à donner tout ce qu'elle a lorsqu'elle se trouve derrière sa batterie, notamment sur un
Move Systems des plus endiablés. Une bien belle surprise donc, par rapport à son disque qui nous avait à l'époque laissé un sentiment mitigé.
Reprenant une setlist quelque peu similaire à celle de leur passage dans l'émission La Musicale Live de Canal+, The Kills débutent le show sur le fougueux
Heart Of A Dog qui d'entrée fait bouger les plus impatients, avant de poursuivre sur l'électrisant
U.R.A. Fever qui voit le public entonner sans plus attendre son refrain culte et bouillonnant.
Une des deux plages tirées de
Keep On Your Mean Side,
Kissy Kissy, s'affiche ensuite, provoquant dès lors des acclamations de la part de l'audience. Le chant d'Alison Mosshart se fait nerveux et sexy tandis que Jamie Hince donne de la voix et fait parler sa guitare avec ce riff crasseux et percutant qui, treize ans plus tard, fait toujours son petit effet.

On ne perd pas de temps avec The Kills, qui enchaînent les titres les uns après les autres. Après les plus électroniques et dansants
Hard Habit To Break et
Impossible Tracks, c'est au tour de
Black Balloon de pointer le bout de ses percussions avant que l'électricité ne vienne progressivement accompagner le chant posé et délicat de l'américaine.
S'ensuit
Doing It To Death qui, avec
Tape Song, est un des deux morceaux qui aura le plus fait bouger la salle ce mardi 18 octobre, avec pour point d'orgue ce refrain invincible qui s'empare du corps, une Alison Mosshart possédée et un Jamie Hince qui fait virevolter les notes comme jamais, à la fois méticuleux et déchaîné, faisant bouger la fosse de l'Olympia de concert.
Le milieu du set ravit sans concession les fans de la première heure avec la succession de l'envoûtant
Baby Says et des brûlots punk
Dead Road 7 et
Tape Song, deux des compositions de The Kills clairement taillées pour la scène – surtout cette dernière qui, avec sa montée en puissance enragée et la voix écorchée vive d'Alison, fait pogoter jusque dans les balcons !

Placé entre deux des morceaux les plus addictifs du groupe, à savoir
Tape Song et
Let It Drop,
Echo Home offre lui une pause mélancolique, porté magistralement par les deux musiciens, tout bonnement bouleversants, et les notes de guitares à l'echo enivrant de Jamie.
Comme à leur habitude, Alison et Jamie concluent sur
Pots And Pans et
Monkey 23. Alison se place derrière les fûts pour l'intro de
Pots And Pans avant de jeter ses baguettes et de venir se placer aux côtés de Jamie. Effréné, électrique, poisseux, le titre est un monument en live, les deux artistes y mettant toute leur âme, s'emparant de l'intégralité de la scène avant de calmer sensiblement le jeu lorsque résonnent les premières notes de
Monkey 23.
La complicité entre Alison et Jamie n'a jamais été aussi présente, jouant chacun l'un avec l'autre, lui s'emparant de son pied de guitare pour jouer de la gratte pendant qu'elle, se place dos au public, un verre à la main, en le regardant faire le show pendant près de deux minutes.
Après de chaleureux applaudissements, Alison revient seule sur scène avec sa guitare pour une ensorcelante interprétation de
That Love, avant que ne remonte sur scène le reste du groupe pour encore quatre autres titres, dont
The Last Goodbye, une des balades les plus poignantes de The Kills, portée par une Alison Mosshart réellement fragile et captivante, démontrant plus que jamais ses performances vocales vertigineuses et infinies.
Après un
Siberian Nights électrisant, le duo revisite deux anciens morceaux pour le plus grand bonheur des fans. Le furieux
Love Is A Deserter entraîne le public dans sa folie de par ses riffs monstrueux et ses
« oh oh, oh oh oh oh oh » entêtants, avant que
Sour Cherry ne conclue la soirée dans une ambiance moite et rock'n'roll, à base de rythmique effrénée et de jeux de lumière frénétiques.
Difficile de sortir déçu d'un concert de The Kills tant ils ont toujours été généreux avec leurs fans et montrent clairement leur plaisir d'être sur scène, déployant une énergie fiévreuse et communicative, avec Alison qui s'accapare la scène en se déhanchant sauvagement et jouant des différents instruments, et Jamie qui malmène ses guitares et fait le show pendant près d'une heure et demi sans s'arrêter.
On peut être heureux d'avoir entendu ce 18 octobre les grands
Dead Road 7 et
The Last Goodbye. On peut en revanche regretter de ne pas avoir pu assister à la prestation du 19 octobre et d'avoir du coup notamment manqué les tout aussi grands
No Wow et
Fried My Little Brains... Vivement donc la prochaine date que l'on puisse se rattraper !