Ce soir rendez-vous à l'AccorHotels Arena pour une gigantesque fête d'anniversaire. Ce soir Placebo est de passage à Paris pour fêter 20 ans de carrière.

Mais avant d'attaquer les festivités, petit warm-up avec les gallois de
The Joy Formidable. Le groupe semble un peu perdu sur la grande scène, difficile d'occuper tout cet espace et ce malgré leur nom qui s'affiche en immenses lettres colorées derrière eux. Mais cela ne semble pas les inquiéter, ils font preuve de beaucoup d'énergie dans l'exécution des morceaux et communiquent avec ce public poli mais pas très intéressé. Ritzy Bryan fait même la promo d'un autre groupe gallois, les Super Furry Animals, nous enjoignant d'écouter leur album
Mwng, chanté dans leur langue maternelle, avant d'entamer
Y Garreg Ateb. Cinq chansons et puis s'en vont, non sans avoir bien remercié Placebo et le public bien sûr.

Encore un peu d'attente, à 20h55 les lumières s'éteignent et c'est le visage de Leonard Cohen qui apparaît sur les écrans géants. Hommage au grand artiste canadien au son de sa chanson
Who By Fire, puis ce sont les premières notes de
Every You, Every Me qui retentissent. Mais toujours pas de Placebo sur scène, à la place la version « early cut » de la vidéo dudit morceau. Le public n'en peut plus, l'impatience est palpable. Fin de la vidéo, et pendant que sur les écrans défilent des photos retraçant les vingt ans d'existence de Placebo, dans la pénombre les musiciens arrivent et c'est une longue intro de
Pure Morning qui démarre. Ça y est, ça commence enfin ! Émergent alors de la fumée Stefan Olsdal et enfin Brian Molko qui entonne le fameux « A friend in need's a friend indeed ». Et des amis, ce soir, il en a. 20 000 pour être exacte. Quelle entrée en matière, d'emblée le ton est donné, ce soir c'est soirée de gala !

Stefan Olsdal, très élégant, dans un beau costume aux imprimés papillon, et Brian Molko tellement habité par ses chansons qu'il semble les vivre plus que les chanter. Ce duo étincelant semble si soudé après toutes ces années qu'on en oublierait presque les cinq autres musiciens présents sur scène, mais le chanteur prendra le temps de nous les présenter. Les titres s'enchaînent et, concert parisien oblige, c'est la version française de
Protect Me From What I Want, à savoir
Protège Moi, que le groupe interprète. Instant de grâce suspendu et prolongé lorsque le visage de David Bowie apparaît sur les écrans derrière le groupe qui entame
Without You I'm Nothing. Dur de ne pas succomber à l'émotion.
Bientôt la partie « mélancolique » du concert s'achève et les spectateurs célèbrent cela par une longue standing ovation qui semble émouvoir les musiciens. Brian Molko a du mal à reprendre le fil : « Ce n'est pas souvent que je ne trouve pas les mots... » nous dit-il. Puis, comme il s'agit tout de même d'un anniversaire, le chanteur nous demande de danser. Le public ne demandait que ça ! Dans les gradins, désormais tout le monde est debout. Le groupe enchaîne ses titres à un rythme soutenu, la voix de Brian Molko impressionne par sa puissance, le son est énorme,
Special K puis
The Bitter End, un déluge sonore. On pensait avoir atteint le maximum, mais non, Placebo nous réservent encore des surprises. De retour sur scène pour un rappel façon triplé gagnant, le groupe enchaîne
Teenage Angst, son tout premier succès
Nancy Boy et
Infra Red. Laissant tout le monde KO, le groupe s'éclipse un instant avant de revenir pour un ultime rappel avec la reprise de Kate Bush,
Running Up That Hill. Une fin en douceur qui verra Brian Molko et Stefan Olsdal quitter la scène en descendant serrer les mains du public, comme on salue ses amis qui partent à la fin d'une fête d'anniversaire. Et en termes de fête, difficile d'égaler leur fantastique prestation de ce soir.