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Black Honey
Royal Blood

Paris, Zénith - 9 novembre 2017

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

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Durant cette grosse semaine de concerts à Paris, l'affiche Black Honey / Royal Blood constitue incontestablement l'un des points forts de celle-ci.

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Black Honey entament les hostilités de bien belle manière et il semblerait que le fait d'ouvrir pour le duo tout au long de leur tournée européenne leur a fait muscler leur jeu. C'est particulièrement notable sur les deux premiers titres : All My Pride et Madonna. Le son est puissant, efficace et le groupe menée par la chanteuse-guitariste, Izzy B Philips, se met le public dans la poche en deux temps, trois mouvements. Le nouveau single, Dig, est un superbe morceau qui a tout du tube en puissance tandis que Hello Today possède la simplicité évidente des très bonnes pop songs. Le combo termine son set par ses titres fétiches, ces chansons aux relents 60's avec accent lynchien : Spinning Wheel et Corinne. Un concert hautement convaincant dont on regrette la brièveté, à peine une demi-heure. On aurait aimé entendre davantage et l'on espère que le groupe sera bientôt de retour en tête d'affiche, cette fois-ci.

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C'est peu de dire que le début de concert de Royal Blood est fracassant. Le groupe de Bristol arrive sur scène avec How Did We Get So Dark?, titre qui ouvre leur récent et second album éponyme. Le titre impressionne déjà sur disque. Sur scène, il devient un raz de marée qui emporte tout sur son passage. Le light show est aussi somptueux que ne l'est la musique et l'on est d'emblée scotché. On se demande alors comment juste une basse et une batterie peuvent faire un tel boucan. Le son est de plus parfait, puissant, tranchant et acéré, dans une salle, le Zénith, où l'on a malheureusement eu l'habitude d'entendre la pire bouillie qui soit.

La suite du concert est du même tonneau avec Where Are You Now?, Lights Out et Come On Over. Lights Out, premier single tiré de How Did We Get So Dark? fait littéralement s'envoler la salle. On est stupéfait par le jeu de batterie de Ben Thatcher. On n'avait plus entendu une batterie aussi puissante, lourde et précise depuis la mort de John Bonham de Led Zeppelin. On pense d'ailleurs beaucoup à ces derniers durant ces premiers morceaux : cette perfection du son, cette même cassure à l'intérieur des titres et bien sûr cette rythmique ultra puissante. C'est bien simple : on a l'impression durant ce show d'être écrasé par un rouleau-compresseur.

Le groupe a en plus eu la bonne idée d'ajouter deux choristes sur nombre de morceaux afin d'étoffer un peu l'ensemble produit par un simple duo. Cela donne encore plus d'ampleur au groupe et à sa musique. La tension ne descend pas avec You Can Be So Cruel, I Only Lie When I Love You et She's Creeping.
Sur Little Monster, on a encore davantage que sur les titres précédents, l'impression d'assister à la reformation de Led Zep. Michael Kerr a beau être bassiste, il a tout au long du morceau les pures poses de guitar hero qui font de lui un digne descendant de Jimmy Page. On pense aussi ce soir beaucoup à Muse. Si le groupe ne leur ressemble pas sur disque, en revanche, c'est le cas en live, avec ce son ample et puissant taillé pour les stades.

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Sur Don't Tell, Sleep et Hole In Your Heart, la tension si vive et présente depuis le début du show, se relâche quelque peu mais la flamme est vite rallumée avec Loose Change et le déjà incontournable Figure It Out qui, depuis sa sortie il y a trois ans, est déjà devenu un classique du rock. Le groupe se retire sous les ovations méritées de la salle avant de revenir pour un rappel de deux titres : Ten Tonne Skeleton ou le versant le plus pop du groupe et Out Of The Black , futur hymne de stade, qui fait trembler le Zénith sur ses fondations.
On ressort de ce concert absolument estomaqué par la performance et la redoutable efficacité du groupe. En une heure trente de temps, on en a pris plein les yeux et les oreilles. On sent d'ailleurs chez Royal Blood cette volonté d'impressionner son public. Cela fonctionne et, qui plus est, on ne peut mieux. Le seul petit reproche que l'on pourrait leur faire est ce penchant à jouer les rock stars un poil prétentieuses à certains moments, mais lorsque l'on navigue à ces hauteurs, on peut comprendre que parfois la griserie vous emporte.

Royal Blood est déjà un groupe énorme. Demain, il sera massif.
setlist
    BLACK HONEY
    All My Pride
    Madonna
    Somebody Better
    Dig
    Hello Today
    Spinning Wheel
    Corinne

    ROYAL BLOOD
    How Did We Get So Dark?
    Where Are You Now?
    Lights Out
    Come On Over
    You Can Be So Cruel
    I Only Lie When I Love You
    She’s Creeping
    Look Like You Now
    Little Monster
    Hook, Line And Sinker
    Blood Hands
    Don’t Tell
    Sleep
    Hole In Your Heart
    Loose Change
    Figure It Out
    ---
    Ten Tonne Skeleton
    Out Of The Black
photos du concert
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