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Royal Blood

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 14 juin 2017

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Après le succès phénoménal de leur premier album qui s'est vendu par wagons entiers et a vu le duo être récompensé en 2015 aux Brit Awards comme meilleur groupe britannique, Royal Blood nous reviennent avec un second disque, How Did We Get So Dark?, tout aussi réussi. Une bonne occasion de les rencontrer à Paris.

Il aura fallu trois ans pour que votre premier album ait enfin un successeur. Pourquoi une si longue attente ?

Après la sortie du premier album, nous avons énormément tourné. Cela a duré près de deux ans. Après, nous avons voulu travailler à fond sur cet album, prendre le temps nécessaire pour arriver au résultat que nous voulions. Fleetwood Mac ont mis des années à enregistrer Rumors et ce qui compte c'est le résultat. Nous avons passé beaucoup de temps en studio, six mois au total.

Il y a une continuité avec le premier mais il y a de nouveaux éléments dans ce disque et parfois une tonalité plus pop...

Merci. Dans tout ce que tu fais dans la vie, il est important d'évoluer. Nous avons plus d'expérience et n'avons pas peur d'explorer de nouveaux horizons.

Avec cet album, nous sommes allés vers des éléments plus pop.

Muse ou Queens Of The Stone Age sont des groupes qui vous ont influencés dans cette approche ?

Définitivement, mais surtout à l'époque du premier album. Avec celui-ci, nous sommes allés vers des éléments plus pop, mais aussi du R'n'B ou même Daft Punk.

Où avez-vous enregistré ce disque ?

On l'a enregistré à Brighton et Bruxelles. Nous avons écrit des titres aux États-Unis, notamment à Nashville, mais n'avons pas enregistré l'album là-bas. Nous avons aussi bossé dans un studio londonien.

Vous avez ressenti de la pression au moment de le composer ?

Non, juste une pression personnelle. Se dire que nous voulions réussir un album encore meilleur que le premier. Juste ça.

Vous avez été surpris de votre succès après la sortie de votre premier album ?

Complètement.

Cela a changé votre vie d'être numéro un des ventes en Angleterre à l'époque ?

Non, pas du tout, c'est juste un numéro. Cela ne signifie pas grand chose. Ce qui est important, c'est de tourner à travers le monde comme nous avons eu l'opportunité de le faire.

Et les tournées américaines ? Cela a toujours été dur pour les groupes anglais de percer là-bas...

C'est tellement énorme. Les gens sont très différents d'un lieu à l'autre, de New-York à la Californie en passant par la Middle America. Cela a été une expérience très enrichissante.

Il y a un côté Doors sur Where Are You Now...

C'est parce qu'on a joué sur le synthé qu'ils utilisaient, un Fender, sur ce titre...

Les paroles ont un côté assez sombre...

Les morceaux racontent nos expériences personnelles. Et puis les anglais ont ce côté d'humeur un peu sombre généralement.

Ce qui est important pour nous, c'est de savoir que des gens aiment notre musique.

Lights Out, le premier single tiré de l'album, a été vu deux millions de fois sur Youtube depuis sa sortie. Cela vous impressionne ?

Encore une fois, ce n'est qu'un numéro. Ce qui est important pour nous, c'est de savoir que des gens aiment notre musique. Sur Youtube, tu as 2 millions de vues pour des trucs débiles, encore une fois, ça ne signifie rien...

Vous avez été impressionnés de rencontrer Jimmy Page ?

Clairement. Nous sommes de grands fans de Led Zep

Vous ne l'auriez pas voulu comme producteur pour ce nouvel album ?

Il était en train de masteriser des bandes de Led Zeppelin, il était archi booké. Mais dans le futur, si cela est possible, ce serait cool.

Vous ne voulez pas introduire de guitares dans le groupe ?

Non, nous avons une bonne dynamique, juste nous deux.

Et vous vivez toujours à Brighton ?

Oui. On aime y être. C'est plus calme que de vivre à Londres et si nous avons besoin de nous rendre à Londres, c'est à côté. Nos amis et familles vivent à Brighton. Il y a la mer. C'est cool.

A Brighton, vous avez votre propre studio ?

Non. Il y a un studio où nous répétons tout le temps mais nous n'avons pas notre propre studio. Il y a une belle scène à Brighton qui est très diverse musicalement. Il y a beaucoup d'entraide entre les groupes. Et puis, il y a de nombreux studios d'enregistrement, de supers salles.

Vous vous sentez libres de faire ce que vous voulez en étant sur une major ?

Même si nous sommes sur une major, le label nous a donné une totale liberté pour faire ce que nous faisons. Ils ont pris un risque en nous signant, nous prenons un risque en signant chez eux. C'est un jeu et cela fonctionne bien.

Vous jouez dans de nombreux festivals cet été...

Oui, notamment en France. Je pense que c'est chez vous que nous en faisons le plus. Nous allons aussi jouer en première partie de Guns N' Roses. Nous sommes très excités à l'idée d'ouvrir pour eux.

Vous êtes encore plus fiers de ce disque que du premier ?

Oui, parce que nous avons essayé plein de nouvelles choses. Nous sommes un groupe basse/batterie mais nous nous autorisons de faire d'autres choses, comme d'utiliser des synthés par exemple, ou d'expérimenter sur le son. Nous avons travaillé dur sur les arrangements pour cet album et sommes contents du résultat.