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The Frank And Walters

Paris, Petit Bain - 15 décembre 2017

Live-report par Louise Beliaeff

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Surprenante programmation ce vendredi 15 décembre au Petit Bain. À 19h30, la scène s'allume déjà. Une étrange musique rétro introduit Black Bones, une troupe de cinq squelettes fluorescents coiffés d'un large sombrero. Pseudo zombies, pseudo mexicains cinglés, les Black Bones interpellent. C'est le moins que l'on puisse dire. Derrière les costumes savamment travaillés se cache la bande d'Anthonin Ternant, le rémois de The Bewitched Hands. Comme pour ses autres projet (Angel, The Wold Under The moon), l'artiste met en scène sa musique dans un décor fantastique rappelant l'univers merveilleusement macabre de Tim Burton ou le clip de Philippe Gautier sur Marcia Baila des Rita Mitsouko. Au-delà des peintures fluorescentes et des ponchos multicolores, Black Bones proposent une musique très groovy et dansante, entre la pop, le disco, le rock et le hip-hop. Anthonin Ternant, avec ses petites lunettes, sa stratocaster et ses faux-airs d'Andy Wharol, nous transporte dans son univers délirant et donne envie d'aller réécouter le dernier album de Black Bones : Kili Kili.

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Changement radical. Finies les peintures fluo, fini le disco. Le Petit Bain rembobine jusqu'aux années 1990. Les membres de The Frank And Walters arrivent dans une salle quasi comble, réchauffée par des trentenaires et quadragénaires heureux de retrouver le groupe de leur jeunesse. Paul Linehan au chant et à la basse, Ashley Keating à la batterie, Rory Murphy à la guitare et Cian Corbett au clavier, ont eux aussi à la leur façon joué le dress code. Ils portent d'éclatantes chemises oranges. Les musiciens originaires de Cork en Irlande fêtent les vingt ans de leur deuxième album, Grand Parade, souvenir des années folles de la britpop. L'esprit est toujours là, authentique. Lately, Landslide, Tony Cochrane... Les mélodies de The Frank And Walters marchent toujours aussi bien. Tout est propre, carré, très (trop ?) majeur. On attend que le concert décolle. Heureusement, Paul Linehan détend l'atmosphère avec plusieurs pauses durant lesquelles il parle très simplement au public, sans se prendre au sérieux. L'artiste est délicieusement drôle, archétype du britannique dans la retenue et pince-sans-rire. Il explique que la basse est un instrument facile et dévoile les mimiques qu'il fait pour se donner un air inspiré. Une connivence se crée avec le public.

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Ce qui semblait un peu rangé et plat s'enflamme davantage sur Saturday Night. Plus le concert avance, plus Paul Linehan s'ouvre à la salle parisienne et transmet son énergie. Après avoir joué tous les morceaux de Grand Parade, le groupe se lâche et reprend d'autres morceaux de sa discographie. C'est comme si le concert redémarrait à zéro. Stages, Fashion Crisis Hits New York, Miles and Miles, Circumstance : toutes les chansons ravissent les fans qui ont fait tomber le blazer pour se déhancher en chemise. Le public chante en choeur avec Paul sur We Are The Young Men, tube de leur dernier album : Songs For The Walking Wounded.
Les quatre Irlandais semblent prendre un plaisir fou à reprendre les plus beaux titres de leurs répertoires et le public est très réceptif. Malgré tout, ce pop rock semble, hélas, un peu suranné. Il renvoie immanquablement vers une époque grandiose et fatalement révolue, l'époque de Blur et Oasis. Beau et agréable, ce concert se clôt sur This Is Not A Song et Michael. Quand bien même la musique n'est plus d'époque et manque de modernité, le public est ravi de cette incursion dans les années 1990. Le temps d'une soirée.
setlist
    Lately
    Landslide
    Tony Cochrane
    Saturday Night
    I Suppose
    Little Dolls
    How Can I Exist
    Mrs. Xavier
    Russian Ship
    Have You Ever
    Indian Ocean
    Colours
    ---
    Stages
    Fashion Crisis Hits New York
    Miles And Miles
    Circumstance
    We Are The Young Men
    Plenty Times
    After All
    This Is Not A Song
    Michael
photos du concert
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