Deux ans après leur dernière tournée, The Wombats sont revenus à Paris à l'occasion de la sortie de leur quatrième album le mois dernier, s'offrant une Maroquinerie à guichets fermés.
Wildes a déjà commencé sa performance lorsque j'arrive sur les lieux. La londonienne semble déjà avoir envouté la salle qui s'avère bien silencieuse. Et cela va de soit puisque l'auteure de
Bare chante d'une voix tout à fait angélique et juste. Une performance bien sympathique suivie de près par celle de
Pendentif, la deuxième première partie de la soirée (quoi que nombreux de leurs fans soient au rendez-vous, criant d'adoration). Les frenchies s'octroient un long set de près d'une heure et neuf chansons. Si leur son est très dansant (ainsi non-point déplaisant) et que les blagues enjolivantes fusent, je commence à m'inquiéter de la longueur prochaine du set de
The Wombats.

Les liverpuldiens tant attendus pointent enfin le bout de leur nez à 22h, d'une entrée tout à fait modeste, s'emparant de leurs instruments avec simplicité et grand sourire. Le temps presse, ils ne tardent pas et commencent en beauté avec
Cheetah Tongue, également le titre d'ouverture de leur dernier album, et on remarque vite que les paroles sont déjà imprimées sur toutes les lèvres. Après un
Give Me A Try éblouissant vient le tour de
Kill The Director et l'ambiance commence réellement à s'enflammer, si bien que des mouvements de foule commencent à gagner la fosse. Bien qu'il soit déjà tard, la salle que l'on sent remplie des fans invétérés est loin d'être fatiguée et est bien décidée à se laisser emporter jusqu'au bout de la nuit par le rythme du rock.
Par manque de temps, les trois Wombats continuent avec l'essentiel de leurs titres, enchaînant avec leur nouveau titre phare
Lemon To A Knife Fight, rapidement suivi d'un tourbillonant
Jump Into The Fog remarquablement performé. La foule est en ébullition totale. Des pogos à répétition s'en emparent, un parapluie fait son apparition, un jeune homme s'offre des marres vaguelées de crowdsurfing... Quelques personnes tentent de monter sur la scène, au premier abord violemment repoussés par le staff qui finit par les laisser faire, quelque peu désemparé. Enfants rebelles, quelques jeunes se faufilent sur le côté de celle-ci, faisant mine de s'y asseoir sagement pour regarder le concert de plus près. Les membres du groupe ne peuvent s'empêcher de lâcher des sourires amusés, quoi que tout aussi confus, s'inquiétant des éventuels dégâts humains que toute cette agitation a pu engendrer. « Seriously, is everybody ok ? » s'assurent-ils, conseillant ensuite à tout le monde de garder son calme pour le bon déroulement des événements à venir.

Tord, le bassiste, annonce
Black Flamingo d'un français quelque peu indécis, même si avec une setlist que l'on devine d'avance assez courte on s'en serait bien passé. Ce n'est que dépit temporaire puisque
Moving To New York revient mettre du feu aux poudres, et c'est avec enthousiasme que la fosse reprend son ouragan dans la chaleur étourdissante de la Maroquinerie. Matthew Murphy tente de vérifier si le public connait la chanson quand arrive le tour de
Turn, faisant profil bas pour laisser la foule hurler passionnément « I won't get better than this », et c'est de toute beauté. Après
Let's Dance To Joy Division qui s'est avéré de toute évidence effréné, le groupe quitte la scène, et c'est avec un grand dynamisme que la salle entière procède au rappel.
Sans se faire attendre, ils font leur retour pour entonner l'iconique mélodie de
Tokyo (après tout, que serait un concert de The Wombats sans cet hymne majeur ?). Ils nous laissent avec le morceau dramatiquement pop
Greek Tragedy, issu de leur album précédent
Glitterbug, qui a grandement contribué à élargir leur public en 2015. Un choix logique donc, même si on aurait bien vu un titre plus électrique pour clôturer ce show débridé.
Quoi qu'il en soit, The Wombats nous auront finalement présenté un court set de dix titres, plutôt décevant pour un groupe à quatre albums. Il y avait matière à faire davantage, d'autant qu'aux dernières nouvelles aucune date française n'a été annoncée pour les festivals estivaux, ce qui ne manque de laisser une pointe de désappointement. Si le concert a été court, il aura au moins eu le mérite de nous faire suer à grosses gouttes ! Un show sans artifice mais une efficacité diabolique !