Le quartet londonien revenait en ce mois d'avril dans la capitale moins d'un mois après la sortie de son deuxième album
Where Wildness Grows.
Nous les avions malheureusement quittés avec un concert en demie-teinte à l'Olympic Café il y a cinq mois, mais ce soir Gengahr reviennent à leurs premières amours et réinvestissent la salle du Point Éphémère. Venus présenter leur nouvel opus sorti début mars, la formation craint surtout de devoir jouer devant une foule éparse. Il faut dire que se produire durant un week-end de Pâques ne garantit en rien une salle comble. C'est finalement une bonne surprise pour tout le monde puisque la salle se remplit progressivement jusque 21h30, heure à laquelle Felix, Hugh, Danny et John montent sur scène.

Sourires timides et légère gène, le chanteur lance un bref bonsoir et le groupe démarre fort le set avec
Is This How You Love?. Qu'on se le dise, le titre convient parfaitement pour une ouverture de set et le public qui semblait déjà ravi de retrouver les quatre anglais jubile devant l'efficacité simple et directe de la chanson. Guitares lancinantes et voix haut perchée de Felix sont de retour et l'on ne boude pas notre plaisir. Force est de reconnaitre que cet ensemble réussit particulièrement à Gengahr et leur donne toute leur particularité, le tout emmené par des lignes de basse bien plus marquées et une batterie toute aussi percutante.
Pleinement satisfaits de l'accueil parisien en ce lundi soir, Felix et sa bande retrouvent un certain gain d'énergie et dissipent la pointe de timidité qui persistait en début de set. S'ils sont peu bavards, leurs sourires en disent long et le groupe enchaine rapidement les chansons. Alternant nouveaux titres et morceaux de
A Dream Outside, la setlist est particulièrement bien choisie avec les immanquables
Heroine et
Bathed In Light.
Arrive ensuite le sublime
Before Sunrise qui surfe sur des notes estivales et une guitare délivrant une dream pop diablement délicieuse. On apprécie également de voir John Victor se livrer corps et âme dans un jeu d'accords excessivement efficace. Ce morceau est assurément l'un des plus réussis du nouvel album et on ne serait pas contre l'entendre plusieurs fois dans la soirée. La surprise revient assurément au retour de
Dark Star dans le set, avant d'écouter le mélancolique mais magnifique
Pull Over (Now) . Les titres sont délivrés avec une certaine fièvre qui continue de gagner la foule, foule qui n'hésite pas à siffler d'aisance pendant les morceaux ou qui va jusqu'à pousser des cris de jubilation en entendant les anciens singles
Fill My Gums With Blood et
She's A Witch. Après une salve de remerciements face à un tel accueil, Gengahr annoncent déjà la fin du concert et lancent les premières notes de
Where Wildness Grows.

Dans un ultime élan, le public partage sa joie d'avoir entendu beaucoup de nouveaux titres et applaudit chaleureusement la sortie du groupe de scène. Bien évidemment il s'écoule tout juste deux minutes avant qu'ils ne reviennent pour jouer en rappel l'excellent
Carrion. Choix judicieux car non seulement il s'agit du titre le plus brut de l'album, mais aussi parce que Felix démontre qu'il est bien plus à l'aise dans les tonalités graves.
Après tout juste cinquante minutes de set, les lumières se rallument, laissant place à une audience définitivement conquise. Certes on aurait vraiment apprécié entendre deux ou trois titres de plus, mais de part une prestation haute en couleurs, Gengahr ont démontré qu'ils ont énormément gagné en maturité (musicalement comme sur scène) et que leur nouvel album est finement réussi.