20 heures. La soirée démarre avec
Matt Maltese et ses douces mélodies pop. Une jolie introduction, un agréable apéritif dans l'antre cossue du Casino de Paris. Le jeune artiste cède sa place au DJ set barré de
Jarvis Cocker. Il en faut un peu plus pour séduire les Parisiens en ce jeudi 17 mai. Ils attendent avec impatience le dandy anglais à l'accent vaniteux,
Baxter Dury.
Ce dernier débarque sur scène comme dans son salon. Baxter Dury a la nonchalance d'un quadragénaire qui sort du bureau, un peu désabusé, la barbe de quatre jours poivre et sel, la cravate de travers, la chemise qui ne demande qu'à sortir d'un pantalon trop serré. Il se met à l'aise, entouré de ses trois musiciens et ses deux choristes. Et pour ce faire, rien de tel qu'une bonne bouteille de vin rouge. Pas mal, l'afterwork.
Le début du concert ne laisse pas de souvenirs impérissables. Baxter Dury enchaîne les morceaux courts, efficaces.
Isabel, Listen, Leak... Il débute un set essentiellement basé sur son album
Happy Soup, sorti en 2011. Mais le concert ne prend réellement que sur
Porcelain, avec la présence envoutante de Madelaine Hart. La soirée bascule alors du côté de
Prince Of Tears, le dernier cru du dandy. Les fans sont aux anges. Ce n'est plus un employé de bureau légèrement gris qui gesticule sur de la pop vitaminée mais un artiste emmenant son public vers quelque chose de plus fort.
Peu à peu, à mesure que le niveau du vin rouge descend dans la bouteille, Baxter Dury fait tomber le costard. Le public semble ravi à l'écoute des morceaux issus de son dernier album, l'ambiance se réchauffe bien que les balcons soient tristement peu remplis. La musique est belle,
Oi nous berce,
Letter nous électrise,
Wanna nous caresse. Baxter Dury se met parfois à danser, comme un pantin désarticulé.
Pourtant, en fin de bouche, il y a comme un goût de trop peu. On aurait aimé plus de communication entre le chanteur et son public. Certes, Baxter ose deux ou trois plaisanteries à l'anglaise, mais le concert avance (trop) rapidement et les morceaux s'enchaînent sans que l'on ait le temps de s'immerger.
La bouteille est vide. La chemise, débraillée. À peine une heure s'est écoulée quand Baxter et ses comparses désertent le plancher du Casino de Paris, après un superbe
Miami. Le rappel (
Cocaine et
Prince Of Tears) ne déçoit pas, mais l'aurait voulu plus déchiré, plus enflammé. For Christ's sake.