On est guère étonné de voir
Piney Gir ouvrir ce soir à la Maroquinerie de Paris pour Gaz Coombes.
En effet, l'américaine installée à Londres depuis maintenant vingt ans a fait appel aux musiciens live de Gaz pour son dernier album studio. Membre du cultissime all-girl band The Schla La Las, Piney a déjà à son actif six albums solo qui vont d'un style country à de l'indie rock. Ce soir, sur scène, elle est plutôt dans un registre pop comme l'est d'ailleurs son dernier opus. On entend aussi ça et là quelques sonorités krautrock du meilleur effet. Un bon set et une belle entrée en matière avant le concert de Gaz Coombes même si l'on regrettera la brièveté du concert de l'américaine : une petite demie-heure.

Le troisième album studio de Gaz Coombes vient tout juste de sortir que celui-ci arpente déjà les routes pour le défendre.
World's Strongest Man est un superbe disque, au moins aussi réussi que son prédécesseur,
Matador.
Gaz arrive sur scène en jouant la chanson-titre de l'album et on est déjà dans l'ambiance. Plusieurs constatations s'imposent d'emblée : Gaz a l'air super heureux de jouer, arborant un large sourire tout au long du concert, le son est superbe et puissant, les choristes qui s'avèrent parfois inutiles en live sont un plus au niveau des harmonies vocales et le public est parfait : joyeux, attentif et convivial.
Une superbe ambiance donc qui durera tout au long du set de l'anglais. Avec
Hot Fruit et
White Noise qui suivent, on s'aperçoit à quel point Gaz Coombes est un excellent guitariste avec deux titres qui sonnent très rock.
Shit (I've Done It Again), l'un des joyaux du dernier album, s'aventure vers des territoires musicaux différents avec un côté un peu expérimental et planant assez envoûtant.
Oxygen Mask et son côté oriental est quant à lui absolument superbe, quant à
Deep Pocket, c'est le style de morceau que Gaz écrivait du temps de Supergrass. Cette pop accrocheuse à l'efficacité diabolique.
Le tempo s'adoucit un peu avec deux ballades jouées seul au piano : le grandiose
The Girl Who Fell To Earth, l'un des plus beaux morceaux de
Matador, pour un moment lumineux et solaire. Puis
Seven Walls.
Walk The Walk, In Waves et
The Oaks font monter la température. Ce dernier titre est l'un des premiers grands frissons du show avec un entrelacement fascinant entre les boucles de synthés et les guitares. Gaz fait durer le morceau encore et encore pour le faire monter vers un climax quasi orgasmique.
Il termine son set par trois titres de
Matador :
20/20, Detroit agrémentée de choeurs superbes et
The English Ruse, déjà un classique, morceau pop d'une beauté intemporelle. On est déçu que le set se termine alors que sa beauté et son intensité montaient à chaque instant d'un cran.
Heureusement, Coombes et sa bande reviennent très vite. Ses choristes resplendissent de joie et de bonheur sans doute conscientes de vivre un grand moment de musique. Gaz nous gratifie durant ce rappel de la pop étrange et baroque de
Wounded Egos, l'un des plus beaux morceaux de son dernier album, de
Vanishing Act et du magnifique
Matador qui finit superbement cette soirée magique.
On est heureux d'avoir vécu ce grand moment musical mais on l'est encore davantage lorsque Gaz, visiblement ému par l'accueil du public qui ne veut pas quitter la salle, revient une dernière fois et nous offre un
Caught By The Fuzz de Supergrass, seul à la guitare électrique, tout sourire dehors. Deux minutes trente de pur bonheur.
On sort de la Maroquinerie ravi et heureux d'avoir vécu cette si belle soirée.