Le concert d'Arlo Parks du 29 avril dernier ayant été annulé pour les raisons que l'on ne connait que trop bien, on est heureux de pouvoir enfin le vivre en cette mi-novembre. Le Trabendo est plein comme un œuf et archi complet car le premier album de la britannique sorti en début d'année a été l'un des grands événements soul de l'année.
En première partie,
Yndi. Cette dernière a abandonné il y a quelques années son projet Dream Koala pour se réinventer dans celui-ci. On retrouve cependant dans sa musique une partie des éléments qui constituaient Dream Koala, c'est-à-dire un mélange entre pop, electro et musique expérimentale. La musicienne connait un début de set contrarié, car peu après son arrivée sur scène, un spectateur est pris de malaise. Le concert reprend au bout de quelques minutes. Yndi nous enchante avec sa musique empreinte de saudade. On accroche totalement à son univers et la seule critique que l'on pourrait faire à ce concert est sa durée : vingt petites minutes alors que l'on aurait aimé en entendre bien davantage. A revoir très vite donc.
Arlo Parks arrive sur scène devant un public conquis d'avance. Elle le met encore plus dans sa poche en expliquant la thématique de chacun de ses morceaux en français (ndlr : sa mère est née à Paris et lui a enseigné cette langue avant même l'apprentissage de l'anglais). Nous avions été enchantés par
Collapsed In Sunbeams, premier album de la londonienne. On se doute qu'avec ces titres empreints de soul et de funk la scène va leur aller comme un gant. Et évidemment dès
Hurt qui ouvre le set on se rend compte que c'est effectivement le cas. Le groupe qui entoure la jeune musicienne est excellent avec une mention spéciale à son bassiste qui balance un groove funk invitant irrésistiblement à la danse et à la fête.
Arlo Parks, malgré toutes les critiques dithyrambiques reçues au cours de cette année 2021, a gardé la tête sur les épaules et ne joue pas à la star, bien au contraire. Elle se montre simple, sympathique, souriante et généreuse avec son public. Tous les titres de
Collapsed In Sumbeans défilent comme autant de perles :
Too Good qui fait danser la salle,
Black Dog,
Green Eyes ou
Caroline joué sur un délicieux mid-tempo...
Arlo Parks nous parle des personnes qui l'ont inspirée, comme Patti Smith, ce que l'on n'aurait guère imaginé chez une artiste soul mais prouve son ouverture et son éclectisme musical. On est triste que le concert se termine au bout de cinquante minutes tant on aurait aimé qu'il se poursuive jusqu'au bout de la nuit. Heureusement la londonienne nous revient pour un dernier titre en rappel, un
Hope majestueux.
Un concert admirable de bout en bout, une leçon de musique de la part d'une jeune femme qui, rappelons-le, n'a que vingt-et-un ans. Une future très grande assurément.