Metronomy est un de ces groupes anglais qui connait plus de succès dans notre contrée que chez lui. Ceci ne s'explique pas réellement, le talent de la formation toujours menée par Joseph Mount étant pourtant incontestable, preuve en est la qualité de leur pop rock electronisante et euphorique qui ne s'étiole pas d'un pouce depuis 2006. Les albums se suivent et ne se ressemblent jamais, déplaçant ainsi le curseur tantôt vers une pop raffinée et grand public, parfaite pour les spots publicitaires, tantôt vers une electro plus racée et s'adressant alors à un auditoire plus averti. Avec le récent
Small World, c'est un grand pas vers une musique plus posée et sophistiquée qui laissait alors présager que les concerts rentreraient dans un cadre plus classique. Mais c'est mal connaitre Metronomy...
Le Zénith à Paris est après la multitude d'annulations depuis 2020 l'occasion des retrouvailles tant attendues. Les quelques chanceux ayant assisté aux concerts événements organisés par les médias ces dernières semaines ont peu attester de l'énergie qu'avait gardé sous le coude les Anglais. C'est donc dans la grandeur du Zénith que Metronomy a décidé de renouer avec son public parisien, afin de réunir un maximum de gens laissés sur les carreaux depuis deux ans.
La question du Zénith est toujours délicate pour les fans qui ont l'habitude de danser sur les tubes de Metronomy dans des salles beaucoup plus intimistes. Malgré cette légère appréhension et une configuration adaptée à la billetterie qui n'a pas fait salle comble, Joseph Mount va néanmoins durant 1h30 de concert aligner un choix malin de titres qui, tout en faisant la part-belle aux grands hits, va permettre à quelques petites perles de ressortir du grenier où elles étaient restées trop longtemps nichées.
Toujours entouré de ce halo aux lumières vives oscillant entre rose, bleu et rouge pétard, un peu éparpillés sur une scène qui éloigne un peu les membres les uns des autres, le groupe parvient néanmoins à s'approprier tout l'espace (s'agissant surtout de Joseph Mount qui se baladera aisément de gauche à droite, toute guitare et cowbell dehors) et à communiquer de façon très généreuse son grand plaisir de retrouver le public.
Entre les gros calibres tels
The Bay,
Corinne,
Reservoir et
Everything Goes My Way (s'enchaînant quasiment tous et ouvrant ainsi le bal de façon très efficace), viennent se positionner pour la première fois les nouveaux morceaux de
Small World plutôt doux tels
Love Factory,
Loneliness On The Run ou
Things Will Be Fine qui prennent plus de relief car rehaussés du jeu de batterie sur-vitaminé d'Ana Prior et de la guitare électrique de Michael Lovett.
Les moments privilégiés sont alors ces petites parenthèses qui nous renvoient aux périodes les plus « dancefloor compatibles » quand, dans une semi-pénombre, s'enchaînent
Boy Racers, The End Of You Too et
Holiday, rappelant les origines toutes électroniques du groupe et réussissant à faire danser à l'unisson le cœur de la fosse et les gradins.
Metronomy Forever, que nous n'avons que peu expérimenté en live du fait de sa sortie en début de pandémie, fait enfin ses preuves avec
The Light,
Insecurity et le très sucré et sautillant
Salted Caramel Ice Cream qui, à ce moment du concert, plonge l'intégralité de la salle dans la même danse extatique.
La surprise du chef est le titre bonus réservé à Paris : la reprise de
Too Young des copains de Phoenix, le tout annoncé dans un français des plus honorables par Joseph Mount. Nous entamons alors le dernier gros morceau du concert où les hymnes se suivent avec l'iconique
The Look,
The Upsetter et sa guitare acoustique très addictive ainsi que
Love Letters, qu'on ne présente plus.
Et c'est dans les derniers moment du concert que la fidélité des fans est réellement récompensée avec deux performances qui font exploser tous les compteurs tant à l'applaudimètre qu'au rythme cardiaque, les débridés
Old Skool et
You Could Easily Have Me des trop ignorés
Summer 08 et
Pip Paine (Pay the £5000 You Owe).
C'est donc un retour réussi pour Metronomy, lesquels réussissent toujours à s'adapter aux diverses conditions dans lesquelles ils se produisent : des plus grands festivals aux plus petits clubs, l'énergie n'est jamais économisée et la longue liste de tubes qu'ils détiennent les classe dans le palmarès des groupe devenus et demeurant incontournables.