Cate Le Bon

On est très heureux de retrouver Cate Le Bon seulement quelques mois après son dernier passage parisien. Pour cette soirée dans le cadre du festival Days Off à la programmation toujours impeccable, elle ouvre pour le phénomène St Vincent à la Philharmonie.


La Galloise nous offre un excellent concert (mais y-a-t-il un concert de Cate Le Bon qui ne le soit pas ?). D'album en album la musicienne nous a proposé des disques toujours plus intéressants les uns que les autres. Sa musique évolue avec les années comme en atteste le set de ce soir. S'il y a quelques années la musique de Cate Le Bon faisait penser au rock new-yorkais de Television notamment par le son de guitare, celle-ci tire aujourd'hui davantage vers l'élégance sophistiquée de Roxy Music. Il faut dire que le saxophone qui prend une grande place y est pour beaucoup.
Le set du soir n'est composé que de titres de ses deux derniers albums : le remarquable Reward paru en 2019 et le tout aussi réussi Pompeii sorti cette année. La qualité de son de la Philharmonie est reconnue et remarquable, et pour une Cate Le Bon qui a toujours énormément travaillé les arrangements, c'est le lieu idéal où se produire. Les morceaux résonnent magnifiquement dans la salle devant un public attentif. Comme dans un concert classique on entendrait une mouche voler.
Cate Le Bon dédicace Miami à Julie Cruise, récemment disparue, et il est vrai que ce titre a quelques accents lynchiens. On est emporté par la délicate ritournelle de Home To You, pop song parfaite. L'artiste tire sa révérence sur un beau Remembering Me. Un set remarquable, tout en élégance et délicatesse.


St. Vincent est devenue depuis quelques années une icône. On s'en rend compte dès le début du show car le public resté assis jusqu'ici se lève d'un bond lorsque le concert débute. L'Américaine est impressionnante au niveau enterntainment, la scénographie est superbe mais on est étonné d'un tel enthousiasme du public pour cette artiste. Non pas que cela soit raté, loin de là, mais on a l'impression d'assister à un show qui emprunte beaucoup (trop ?) tant à Madonna qu'à Prince. Le spectacle est superbe mais les compositions ne sont pas toujours au niveau. En revanche, lorsqu'elles le sont, cela devient magnifique et là St. Vincent emporte tout sur son passage.
Le côté show à l'américaine est lui en revanche une vraie réussite. On a vraiment l'impression d'un spectacle d'une star hollywoodienne des années 50 avec choristes et moult artifices. St. Vincent en fait des tonnes à ce niveau et cela fonctionne à merveille. La façon dont elle charme et envoûte l'audience est assez magique, il faut bien en convenir. Il est rare de voir aujourd'hui des artistes avec un tel glamour à l'ancienne. Si cela marche, c'est peut-être parce que le public a besoin de stars dans une époque qui en manque tant.

Un très bon concert donc malgré les petites réserves émises.

Crédit photographies : Joachim Bertrand / Philharmonie de Paris