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The Orielles

Paris, Point Éphémère - 11 avril 2023

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

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En première partie de The Orielles au Point Ephémère à Paris ce 11 avril, on découvre (avec grand plaisir) le français Marek Zerba.

Ce dernier a sorti un très bon premier album fin 2022, Qu'on Leur Donne De La Brioche !, un disque qui sonnait comme une anthologie de tout ce que la pop française a produit de mieux des années 60 à aujourd'hui. Il y a un côté crooner désuet chez ce Marek Zerba avec une bonne dose d'humour et d'ironie, ce qui ne veut pas dire que sa musique est à prendre à la légère car sa pop s'avère d'excellente qualité. C'est d'ailleurs tout le charme de cet artiste : le mariage d'une pop sophistiquée avec des textes drôlatiques (on pense notamment à cet hymne qu'est Branleur Forever avec ces paroles qui pourraient être un slogan : « Je n'ai rien trouvé de mieux à foutre, que de ne rien foutre »). On passe une excellente demi-heure en sa compagnie et l'on aurait même aimé l'entendre encore davantage. Une excellente entrée en matière.


En seulement quelques années, The Orielles est un groupe qui a énormément évolué musicalement. Après un premier album, Silver Dollar Moment en 2018, très indie-lo fi et un second, Disco Volador, deux ans plus tard à l'inspiration Stereolab et A Certain Ratio, le groupe d'Halifax a sorti il y a quelques mois un quatrième disque, Tableau, très expérimental, quelque part entre Brian Eno et Sonic Youth. On se demande dès lors comment le groupe sonne désormais sur scène.

On a la réponse dès les premiers titres joués : Memoirs Of Miso, Television ou Beams sonnent comme un mélange de... Stereolab, A Certain Ratio, Brian Eno et Sonic Youth. De la pop, mais de la pop arty sans le côté parfois ennuyeux de la musique arty. La bassiste possède un joli timbre de voix qui fonctionne bien avec cette pop aux relents 90s. La musique de The Orielles peut être tour à tour contemplative puis plus rentre-dedans avec des guitares rageuses et les deux fonctionnent très bien.


Tableau portait bien son nom car il avait un côté kaléidoscopique qui formait néanmoins à la fin un tout cohérent. C'est exactement la même chose sur scène. Le groupe joue d'ailleurs énormément de titres de ce disque, onze au total. Sur scène, le guitariste s'excite à fond sur son instrument et parle énormément au public entre les moreaux alors que le reste du groupe montre à l'opposé un calme olympien. On est à certains moments du côté d'un Sonic Youth avec des guitares tranchantes, à d'autres on penche vers de la pop complexe.

Le combo termine son set par le très bon Space Samba (Disco Volador Theme) tiré de Disco Volador avant de revenir pour un court rappel de deux titres. On est content d'entendre Sunflower Seeds, seul extrait de leur premier album joué ce soir, et The Instrument, encore un très bon morceau de Tableau.

Un concert très agréable de la part d'un groupe qui, année après année, innove en ne se reposant jamais sur ses lauriers.