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The Boxer Rebellion

Paris, Point Éphémère - 9 octobre 2023

Live-report par Laetitia Mavrel

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Le lundi en concert, plutôt agréable avec cette température qui continue de nous faire croire que c'est l'été, plutôt désagréable après une escapade journalistique en Angleterre épuisante qui nous a vu ramener clandestinement un bon gros rhume, de ceux qui nous font parler du nez et qui nous donne la grosse tête. Mais le devoir passe avant tout et votre chroniqueuse brave alors les germes et les alertes aux puces de lits pour se rendre au Point Ephémère y découvrir pour la première fois en live The Boxer Rebellion.


Le groupe mené par Nathan Nicholson, bien que toujours sans nouvel album depuis la sortie de Ghost Alive en 2018, se fend d'une petite visite amicale à Paris de retour dans la petite salle du canal Saint-Martin. Les fans n'ayant pas raté cette occasion, le concert affiche donc complet. Le groupe fait partie de ces contradictions musicales qui opposent reconnaissance artistique et succès commercial. Comme beaucoup d'autres, The Boxer Rebellion ont toujours obtenu une pelletée de louanges de la part des professionnels et de nombreux musiciens qui les citent comme influence mais n'ont guère vendu leurs albums, devant parfois les produire sur leurs propres deniers. Est-ce ce côté artiste maudit qui plaît aux admirateurs ? Le fait est que malgré cette absence de rayonnement, le public répond encore présent et les nombreux quadras dans la fosse prouvent que cela dure depuis plus de vingt ans.

Il est donc opportun de dégainer un de nos mantras fétiches : il n'est jamais trop tard. Cette belle moisson de concerts automnaux est l'occasion de découvrir des nouveaux noms, The Boxer Rebellion étant restés en dehors de nos radars depuis tout ce temps. Après avoir plongé dans leur discographie, mélange de lumière et de pénombre (nous y reviendrons), passant d'influences rock progressif à pop ambiante hypnotique, le champ des possibles est large et attirant. Le passage en live s'impose mais, malheureusement, les attentes ne seront pas comblées.
Bien que forts avenants sur scène, très heureux de retrouver leur public malgré un disque qui se fait toujours attendre, The Boxer Rebellion vont alors plonger la salle littéralement parlant dans une nappe opaque de brouillard contre laquelle des spots bleu et rouge sombres vont empêcher quiconque à plus de trente centimètres de percevoir les visages des musiciens. L'ambiance intimiste et le côté arty torturé peuvent se justifier sur quelques morceaux, mais durant un set entier, cela frôle le manque de respect pour toute personne qui souhaite simplement voir ce qui se passe sur scène.


Difficile alors pour votre chroniqueuse de s'immerger dans l'univers de The Boxer Rebellion, bataillant d'une part pour immortaliser l'événement sur pellicule, et ne retrouvant pas d'autre part les sensations d'émerveillement ressenties à l'écoute sur les plateformes de streaming de Love Yourself, Spitting Fire et Caught By The Light. On entre alors dans état légèrement léthargique (je concède que les germes anglais envahissant petit à petit notre cerveau y sont probablement pour quelque chose), se laissant bercer par la guitare sombre et le jeu de synthé atmosphérique, ce qui, dans d'autres circonstances, peut s'avérer très agréable. Ce soir, c'est un effet de lourdeur qui ressort de cette atmosphère et l'attention peine à rester pleine et intacte.
Néanmoins, une grande partie de la salle semble apprécier cette ambiance très feutrée, si ce n'est l'intervention d'un spectateur qui réclamera tout de même un peu de lumière vers la scène mais qui ne sera pas entendu. Le show continue donc dans ce fog londonien digne d'une scène d'un roman de Sherlock Holmes et le groupe réussit tout de même à séduire ses fans les plus fidèles, en leur proposant à l'occasion un inédit appelé Powdered Sugar, probablement annonciateur d'une suite à Ghost Alive.

Une première rencontre avec The Boxer Rebellion mi-figue mi-raisin qui n'a pas réellement su nous accrocher malgré les très belles compositions du groupe. Nous attendrons alors la sortie providentielle d'un nouveau disque pour tenter à nouveau de nous empreigner de leur musicalité toujours très soignée.
setlist
    Step Out Of The Car
    Spitting Fire
    Let's Disappear
    Love Yourself
    Flight
    Semi-Automatic
    Here I Am
    What The Fuck
    Powdered Sugar
    Caught By The Light
    Locked In The Basement
    New York
    No Harm
    Big Ideas
    Evacuate
    The Gospel Of Goro Adachi
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    Diamonds
    Let It Go
photos du concert
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