En quinze ans de carrière et collaborations de renom, The Boxer Rebellion a brillamment su s'illustrer (et pas seulement dans les séries télé) comme groupe rock indépendant à une période où la folie Oasis et Radiohead était à son apogée, en Grande-Bretagne et ailleurs. Aujourd'hui, le quatuor londonien signe avec
Ocean By Ocean, son cinquième album, marquant la relève de Todd Howe à la guitare par Andrew Smith, dévoilé en live à l'occasion de leur passage parisien au Point Ephémère
.
Débarqué de Manchester, le songwriter
Joseph Lofthouse assure leur première partie sur la tournée printanière. Ses compositions guitare-voix ont l'efficacité simple et galvanisante des mélodies pop-rock qui projettent une imagerie de grands airs et prennent gentiment aux tripes. A retrouver sur son premier EP
The Four And Two.

Le noir tombe sur le Point Ephémère un peu par surprise (même s'il fallait bien s'y attendre à un moment où un autre...). La voix de Nathan Nicholson résonne pendant que les musiciens s'installent dans la moiteur consacrée du lieu qui à déjà envahie l'espace confiné. Le public délaisse progressivement le bar pour venir s'amasser devant la scène, tandis que The Boxer Rebellion enchaînent les tubes (
Keep Me Close, The Runner). Les résolument rock
Always et
We Have This Place Surrounded laissent place à
Let's Desappear, nouveau titre de
Ocean By Ocean, accueilli chaleureusement, au propre comme au figuré. On l'aura compris, il fait chaud au Point Ephémère. La section rythmique assure le climat : Piers Hewlett sur sa batterie et Adam Harrison à la basse et percussions, déchainent les éléments, soutenus par l'éclairage iridescent et les beats spasmodiques de Semi-Automatic.
Nathan se pose au piano pour jouer
New York... qui devient Paris, ou l'art d'installer sa fanbase internationale bien au chaud dans sa poche. Mesure nécessaire, ou pas, quoiqu'il en soit les paroles sont reprises en chœur. On peu entendre également des « Elle est dans Grey's Anatomy, celle la ! », « Et dans les Frères Scott aussi, non ? ». Les compagnons lèvent les yeux au ciel : a chacun ses références...

L'émotion en est à son paroxysme quand le frontman descend en fosse, mettant à l'épreuve les capacités du fil du microphone pour errer au milieu des fans. Ces derniers, surpris, lui rendent un sourire gêné, oscillant entre respect et admiration, et l'envie d'oser lui demander un selfie, quitte à l'interrompre dans la chanson, car l'autosatisfaction prime, évidemment. Bon joueur, Nathan se plie docilement à la tradition avant de se frayer un chemin entre les smartphones pour reprendre sa place sur scène et finir le titre a capella dans une semi obscurité.
La ligne de basse de
Weapon fait l'unanimité et s'ensuivent les scandes déterminés du public : « You are a weapon ». Après une courte pause, le chanteur annonce le rappel avec le titre
Let It Go, se sentant obligé de préciser « It's not the Disney song, don't even think about it !» Ouf ! Il finit, une fois de plus, a capella sur les paroles « I choose to be happy », galvanisant l'assemblée. The Boxer Rebellion quittent finalement la scène sur un ultime
The Gospel Of Goro Adachi, après une grosse heure et demie de show à la hauteur de toutes les attentes.