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OMD
Walt Disco

Paris, Cigale - 16 février 2024

Live-report par Jean-Christophe Gé

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La Cigale est complète ce soir à Paris pour le dernier soir de la tournée d'OMD et elle est déjà bien remplie pour Walt Disco qui ne cachent ni leur plaisir ni leur volonté d'en mettre une dernière fois plein la vue aux fans d'OMD. Avec leurs looks androgynes et leurs inspirations 80s (David Bowie, Roxy Music, The Human League...), le groupe conquiert naturellement le public.


Pas de choc des générations, la greffe prend bien, et leur look néo-romantique est bien plus avenant que les airs froids d'enfant sage qu'OMD arboraient quand ils avaient leur âge. Après avoir ouvert pour Duran Duran, pas de doute que les écossais de Walt Disco savent y faire avec les publics en cinquante nuances de gris. La Cigale est attentive et partage le plaisir que le groupe prend à danser, courir sur place et jouer (juste).
Sur Macilent le groupe finit de conquérir la salle qui tape dans ses mains en rythme, mais il est à noter que même les chansons les plus lentes étaient captivantes. Le groupe quitte la scène en assurant qu'ils n'oublieront jamais ce concert parisien. Avec autant de chansons inédites dans la setlist, il est clair qu'un nouvel album est en préparation, et avec un peu de chance, un autre passage par la France. Il faut dire que le public leur a réservé un accueil particulièrement chaleureux, et qu'après que les lumières se soient rallumés, ils ont pu goûter le plaisir de venir débrancher leur matériel sous des tonnerres d'applaudissement.

Pour être sûr de garder l'attention du public de OMD, la sono pousse des titres électro, dont Kelly Watch The Stars de Air qui commencent en ce moment même la tournée pour les 20 ans (seulement) de Moon Safari. L'énorme camion garé devant la salle laissait présager un light show XXL, et il y a ainsi ce soir un écran HD gigantesque qui couvre tout le fond de la scène et diffuse une vidéo d'intro de Evolution Of Species alors que les véritables héros de la soirée montent sur scène, avec déjà les énormes sourires de ceux qui savent qu'ils vont passer un très bon moment.


Andy McCluskey est tout de suite dans l'ambiance et exécute une danse étrange, entre celle de Ian Curtis, qu'ils ont vu quand ils ouvraient pour Joy Division, et les praticiens de Qigong. A presque 65 ans, il tient la forme, et le rythme, il dansera ainsi pendant tout le set. Le groupe n'a d'ailleurs rien perdu de sa superbe, les voix d'Andy, et de Paul qui chantera sur Forever et Souvenir, sont toujours aussi chaudes, et les instrumentations sont parfaites.

OMD ont même gagné en charisme, et ils ont l'aura de ceux qui n'ont plus rien à prouver, qui ont gagné une liberté totale et qui vivent chaque jour avec le même émerveillement. Les royalties d'Enola Gay doivent suffire à les faire vivre confortablement, les artistes libérés de toutes contraintes font de la musique parce qu'ils le désirent. Cela tombe bien le public est toujours fidèle au rendez-vous et, comme le souligne Andy, ils étaient déjà là il y a quatre ans jour pour jour (et nous également, lire notre report ici ).
La communion entre un groupe et un public qui se connaît bien est parfaite, la fosse sur vérins de la Cigale rebondit quand Andy nous invite à sauter sur History Of Modern avant de commencer une séquence hollywoodienne avec le If You Leave du film Pretty In Pink. Tom Lord-Alge, qui a produit le titre avec eux en 1986, est d'ailleurs dans le public ce soir. S'ensuit Souvenir, un autre classique, diffusé avec de vieilles images de la place de la Concorde, probablement tournée au début du XXème siècle. On reste en France, et on part un peu plus loin dans le temps pour l'Orléans du XVème siècle et leur triptyque sur Jeanne d'Arc.


Le groupe nous avait dit en interview qu'il a besoin de souffler, The Rock Drill est diffusé pendant que les techniciens installent des synthés et des percussions électroniques sur le devant de la scène. Les quatre musiciens s'alignent alors comme ceux de Kraftwerk, chaleureux pour une série de nouveaux morceaux. Andy s'excuse de sortir des classiques, mais il n'y a pas de quoi, ces morceaux passent très bien et la scénographie de Veruschka est sublime.
On reprend les classiques avec So In Love et pour l'occasion Martin passe au saxophone. Alors que la fin du set approche, Locomotion et sa vidéo bariolée donnent des impressions de fête, et c'est bien de ça qu'il s'agit. Andy n'a d'ailleurs cessé de nous répéter que le concert durerait sept heures, je pense qu'une grosse after de fin de tournée est prévue par la suite et que tout le monde est bien chaud.

Enola Gay cloture comme d'habitude le set principal en explosion atomique. Le groupe salue le public et quitte la scène avec la boîte à rythmes en boucle, simple et ultra classe. Ils reviendront pour trois petits titres, dont le monumental Electricity avant de laisser un public comblé et joyeux.
setlist
    WALT DISCO
    Seed
    Gnomes
    Cut Your Hair
    Come Undone
    How Cool Are You?
    Pearl
    Black Chocolate
    Macilent
    Weightless

    OMD
    Evolution Of Species (tape)
    Anthropocene
    Messages
    Tesla Girls
    Kleptocracy
    History of Modern (Part I)
    If You Leave
    (Forever) Live and Die
    Bauhaus Staircase
    Souvenir
    Joan of Arc
    Joan of Arc (Maid of Orleans)
    The Rock Drill (tape)
    Veruschka
    Healing
    Don't Go
    So in Love
    Dreaming
    Locomotion
    Sailing on the Seven Seas
    Enola Gay
    —--
    Look At You Now
    Pandora's Box
    Electricity
photos du concert
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