Après presque sept ans d'absence, Richard Hawley revient enfin en France : depuis novembre 2015, le chanteur britannique n'avait pas donné de concert dans notre pays. Seul Paris pouvant accueillir l'anglais avec son groupe, les autres villes devront se contenter de ses performances en solo, autant dire que nous n'en avons pas fini avec les déconvenues sur cette sortie du Royaume-Uni de l'Union Européenne...

Pour cette date, où il est donc entouré de cinq musiciens, nous avons la chance de retrouver
Tom McRae au format solo pour l'ouverture du concert. Tout de noir vêtu, l'Anglais débute son set avec un gros larsen alors qu'il chante les premières paroles de
Lately's All I Know. Fort heureusement, ce petit problème sera le seul rencontré dans son show. Les versions interprétées se font face à un public attentif, même si la salle n'est pas encore remplie. On a envie de dire que les absents ont toujours tort, car Tom McRae chante très bien, se reculant parfois du microphone pour de hautes montées vocales. Même s'il est seul sur scène, on perçoit une certaine tension dans
A & B Song où le son se durcit par rapport aux premières chansons. Reprenant le classique,
You Cut Her Hair, pour le plus grand bonheur de l'audience, mais aussi
Boy With The Bubblegun en guise de conclusion, les trente minutes de son concert sont passées à la vitesse grand V, on regrettera simplement l'absence de la moindre chanson de son dernier album
Etrange Hiver.

Trente minutes de patience pour un changement de plateau et voici que débarquent
Richard Hawley et ses musiciens. Portant un blouson sixties bleu pastel et ses inévitables lunettes fumées, le britannique entame sa performance avec
She Brings The Sunlight. Le son est puissant et les trois guitares envoient une sacrée dose d'électricité dans le Trianon. Richard salue son audience en ajoutant que cela fait un moment qu'il n'a plus joué à Paris avant d'interpréter consécutivement deux chansons de son nouvel album
In This City They Call You Love. Si la setlist est assez axée sur
Standing At The Sky's Edge, certains merveilleux classiques tels que
Open Up Your Door entraînent une ovation du public à laquelle l'Anglais répond « You're fucking crazy ! » avec un sourire.
Entre chaque morceau, le chanteur mais aussi ses deux comparses changent de guitare. En effet, certaines chansons, telles que
Standing At The Sky's Edge et son orgie de décibels électriques, nécessitent davantage de puissance sonore. D'ailleurs, si cet album n'est souvent pas le préféré des fans du Britannique, on ne peut que réaliser toute l'énergie qui ressort de ses compositions sur scène. Celui-ci prend tout son sens dans la salle parisienne, même si d'autres compositions plus douces viennent aussi ravir nos oreilles.

C'est le cas de
Just Like The Rain que Richard Hawley explique avoir écrite lorsqu'il avait seize en ajoutant que cela prouve qu'il avait toujours été un misérable fucker. Le rockabilly reprend ainsi ses droits quelques instants, avant l'immense
Tonight The Streets Are Ours introduite par un : « Fuck Brexit, fuck the Tories. We are all european on stage ». La somptueuse
Coles Corner lui fait suite, la seule chanson sur laquelle le chanteur abandonnera chacune de ses nombreuses guitares, et brandira la pancarte « Welcome to Sheffield » au beau milieu de son interprétation.
Après ce grand moment d'émotion, le rock'n'roll reprend ses droits avec
Leave Your Body Behind You où le maestro de la guitare s'en donne à cœur joie avec ses complices.
Don't Stare At The Sun enchante le public avant que ne survienne la présentation des musiciens et déjà le final du show avec
Is There A Pill? où une fois encore les guitares rugissent terriblement. Le groupe quitte la scène mais revient rapidement pour un
People interprété délicieusement en trio et un
Heart Of Oak, cette fois au complet, sur laquelle les riffs rageurs font mouche. Richard Hawley remercie alors le public et le salue avec ses musiciens, et scande « Vive la France » avant de quitter la scène.
Richard Hawley n'a pas fait dans la dentelle pour son retour à Paris. Avec ses musiciens, il a donné 1h30 de concert où on en aura pris plein les oreilles. Le rock'n'roll était vraiment à l'honneur au Trianon et il faut bien l'avouer que cela nous a beaucoup plu. Espérant qu'il ne faille pas de nouveau attendre tant d'années supplémentaires avant de retrouver ce grand monsieur en France. Son talent et sa musique comptent vraiment énormément pour nous.