Forts d'un neuvième album paru en septembre dernier, Maxïmo Park ont entamé récemment une tournée européenne passant par la France. Malheureusement, Paris est la seule ville française où les Anglais se produiront et, de surcroit, dans une salle au format assez réduit en termes de capacité d'accueil. Il est vrai que depuis quelques années déjà le succès du groupe dans notre contrée est bien moindre que lors des premiers albums. Néanmoins, c'est toujours un réel plaisir de retrouver cette formation sur scène.
Il est 20h30 précises lorsque les
Disgusting Sisters prennent possession de la scène du Point éphémère. Deux sœurs entourées d'un guitariste (en short), un bassiste et un batteur (également en short) qui font un peu le buzz en ce moment, alors que leur premier single ne sortira que fin novembre. Affublées d'un pantalon rouge, de style jogging, d'un top blanc pour l'une et noir pour l'autre, de baskets et surtout d'une frange et de lunettes de soleil, les deux Anglaises pratiquent l'art de la pose et de la chorégraphie tout en chantant sur des morceaux oscillants entre pop, rock et punk, voire parfois sonorités plus électroniques. Jules et Josie et leurs acolytes ont ravi le public parisien pendant une petite demi-heure avec sept de leurs compositions, irrévérencieuses et plutôt drôles, notamment lors du final où celles-ci sont descendues dans la fosse et ont fait danser l'audience avec elles. Un bon teaser pour démarrer la soirée.
Changement de plateau pour
Maxïmo Park, avec notamment la pose d'un petit tapis positionné au centre de la scène afin d'éviter à Paul Smith de glisser pendant le set. La salle est bien remplie, le concert étant quasi sold-out, et à 21h32 précisement, les quatre musiciens arrivent sur scène suivis de leur leader, sur
Rock Steady d'Aretha Franklin. Le groupe entame son concert avec
Your Own Worst Enemy, morceau d'ouverture de son dernier disque
Stream Of Life. Le son est de qualité et le groupe déjà bien en place dès le début de sa prestation. Avant d'attaquer
Signal And Sign, Paul Smith lance au public « Merci ! Nous sommes Maxïmo Park ! ».
Le chanteur fait le show, comme d'accoutumée. Il gesticule, a parfois des mouvements robotiques et semble en totale immersion dans ses chansons. Celui-ci va rapidement abandonner sa veste de costume pour dévoiler un tshirt blanc avec un grand QR code mentionnant « Ceasefire » en rapport avec le conflit israelo-palestinien. « Mon français est très comme ci, comme ça » annonce-il avant
Dormant ‘Til Explosion, chanson enregistrée avec l'Américaine Vanessa Briscoe Hay du groupe Pylon Reenactement Society. Celle-ci n'étant pas présente pour cette performance, c'est la claviériste du groupe depuis les deux derniers albums, Jemma Freese, qui la remplace.
Duncan Lloyd et Tom English, deux autres membres fondateurs de Maxïmo Park, officient toujours aux côtés de Paul et apportent une très belle atmosphère à
Armchair view, petite balade intimiste figurant sur leur dernier disque, qui vient contraster avec la plupart des autres chansons du set. Celles-ci sont d'ailleurs piochées dans chacun des albums du groupe :
Hips And Lips, puissante et enflammée,
Versions Of You, mélancolique à souhait,
Our Velocity, punchy comme toujours. Le back-catalogue étant conséquent, il permet aux cinq Anglais d'interpréter en live des titres différents chaque soir de la tournée, ce qui n'est pas pour déplaire au public. Cependant c'est bien sur
Books From Boxes, avec le très bon son de basse d'Andrew Lowhter, et surtout le toujours furieux
Apply Some Pressure que l'audience sera aux anges. Ce dernier constitue la fin de concert au bout d'une heure dix minutes. Le groupe reviendra dans la foulée pour nous gratifier de quinze minutes et de trois titres supplémentaires dont
Parisian skies que les Novocastriens tenaient absolument à jouer ce soir-là, en raison d'un loupé lors de leur dernier passage dans la capitale française au Petit Bain en 2022. « We‘ll see you again sometime » lâche Paul Smith au public avant un
Going Missing final de toute beauté.
Mission accomplie pour Maxïmo Park qui une fois encore nous ont démontré qu'il fallait toujours compter sur eux, pas loin de vingt-cinq après leur formation. Energique, puissant et accrocheur, le concert des Britanniques a enfiévré le public parisien pendant près d'une heure et demie. On espère simplement une salle un petit peu plus grande pour leur prochain passage. Ils le méritent vraiment.