On ne cessera de le répéter, le mardi et le jeudi sont des jours où il est difficile de trouver une quelconque motivation : trop loin du week-end précédent comme du suivant, les mines sont souvent grises du réveil jusqu'au coucher. Pour preuve : notre théorie se voit confirmée par Clams Baker Jr lui-même : « Tuesday is a fucking day, thanks for giving it it's energy ». En une phrase, nous vous spoilons le compte-rendu de cette soirée de mardi passée en compagnie de Warmduscher, les londoniens déjantés qui nous ont régalé il y a de cela une semaine avec leur cinquième album
Too Cold To Hold, recueil de pépites assaisonnées aux épices et qui tombe à point nommé en cette fin novembre.
A la suite de leur passage à la Maroquinerie au mois de mars, alors pour nous donner un petit avant goût de leur album à paraître, et malgré l'offre alléchante en concerts ce soir-là, les spectateurs sont tous revenus, permettant d'afficher sold out et ainsi participer au tangage de la petite péniche de Petit Bain. Serrés comme des sardines dès la prestation de la première partie (duo peu ou prou électro français dont nous avons oublié le nom mais dont nous retenons la générosité s'agissant de distribution de choco BN), les Parisiens sont dans les starting blocks dès la prise de microphone par Clams, suivi sur scène par Benjamin Romans Hopcraft, Adam J. Harmer, Marley Mackey, et Bleu Ottis Wright.
Remerciant immédiatement Paris d'être toujours aussi bienveillante envers eux, le show débute sur
Staying Alive de
Too Hot To Cold, parfaite introduction donnant le ton de la soirée. Effet de début de semaine peut-être, la fosse met un peu de temps avant de se dérider complètement, ce pourquoi Clams ne cesse d'haranguer la foule en se dandinant dans tous les sens malgré l'étroitesse de la scène, présente à tour de rôle ses camarades, fait tournoyer son microphone comme un lasso jusqu'à l'envoyer valdinguer dans l'œil d'une courageuse spectatrice du premier rang. La série de tubes
Midnight Dipper,
Hot Shot,
Tainted Lunch et le génial
Disco Peanuts donne un gros coup de boost au concert : la première vague de crowd surfing arrive aux pieds des intéressés, les jets de bières baptisent les quatre coins de la péniche et la température monte sérieusement, autant dans la fosse que sur scène avec Blue Ottis qui se déchaine littéralement sur ses fûts, et Adam J. Harmer qui en perd ses énormes lunettes sombres lorsqu'il s'entortille en dansant dans le fil de sa guitare.
La setlist est aussi garnie que le set est bref : vingt-deux titres et seulement une heure et quart de concert car Warmduscher ne s'appesantissent jamais. Chaque morceau se veut tel un furieux shot d'adrénaline, calibré pour assouvir tous les désirs aussi vite que puissamment. Ainsi, les nouveaux titres dévoilés pour la première fois prennent encore plus d'ampleur en live : le délicieux
Fashion Week, le beat sulfureux de
Cleopatras et le groovy
Pure At The Heart. Tous les artifices employés sur disque sont enjolivés, malgré l'absence sur scène des collaborateurs qui ont participé lors de l'enregistrement. Cela n'entrave en rien l'énergie dépensée par les musiciens et les spectateurs parmi lesquels on débusquera furtivement Saul Adamczewski, venu applaudir ses anciens camarades de jeu.
Comme à l'accoutumée avec Warmduscher, les fins de concerts se font en mettant à l'honneur les premiers albums du groupe. C'est donc un tir groupé de tubes issu de
Khaki Tears et
Whale City qui conclut le set. Entre
Whale City,
Oscar Wilde et l'énorme (sans jeu de mot)
Big Wilma, on retrouve l'énergie un peu plus bestiale de ces premiers opus et rien de tel pour clôturer une soirée de folie qui transforme avec brio ce mardi en réveillon de fêtes. Ainsi, nous citerons pour conclure sur cette superbe soirée un fidèle lecteur de Sound Of Violence, grand sage des concerts, qui a parfaitement résumé notre avis sur les prestations enfiévrées des Anglais : les concerts de Warmduscher devraient être remboursés par la Sécurité Sociale car on en ressort avec la banane. On ne peut être plus justes.