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Tom McRae

Paris, Cigale - 30 mai 2007

Live-report par Anne-Laure

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En ce début de soirée à Paris, le temps n’incite qu’à rester au chaud sous la couette. Et pourtant, nombreux et heureux sont ceux qui se pressent ce soir aux portes de la Cigale pour assister au retour de Tom McRae dans la capitale. Cet auteur compositeur britannique, jonglant de la guitare au piano avec talent, a su dès son premier album éponyme (octobre 2000) susciter la curiosité du public et des critiques…
Tout d’abord monte sur scène le guitariste canadien Steve Reynolds, dont les mélodies folk et la fine plume peuvent évoquer Elliot Smith ou encore Jeff Buckley.

Vers 20h00, et sous les cris de la gente féminine de la salle (majoritaire vous vous en doutez !) arrive enfin Tom et ses acolytes de toujours : le violoncelliste Olivier Kraus et le pianiste Olli Cunningham. Le set débute, l’audience écoute religieusement les premières mélodies de King Of Cards dernier album de Tom sorti mi mai. Alliant harmonieusement spleen et idéal, ce dandy du folk nous dévoile ses dernières compositions romantiques, de sa voix éraillée et plaintive, que d’aucun pourraient aisément qualifier de mièvres.
Or, Tom McRae se joue de cette étiquette que l’on pourrait lui coller, et n’hésite pas avec humour, à faire voler en éclat cette image de « chanteur lover au cœur brisé» lorsqu’au beau milieu de Vampire Heart, il s’interrompt, et demande au public « suicide ? » lors de la chute bruyante d’un objet dans la salle…
S’en suit ensuite le titre phare de son 1er album : The End Of The World News, automatiquement repris par la salle, ravie. Tom en profitera d’ailleurs pour laisser le public chanter les dernières mesures pendant de longues minutes, avant de conclure sur une envolée lyrique du violoncelle et du piano.
On pourra également apprécier Deliver me, Got A suitcase Got Regrets morceaux figurants sur le dernier opus, qui, bien que moins sombre que Tom McRae ou encore le remarquable All Maps Welcome (2005), possède aussi son lot de compositions à fleur de peau, simples, mais belles.
Autre perle où s’étire de longues plaintes sublimées par une montée lyrique piano-violoncelle : You Cut Your Hair suivie de la magnifique Vampire Heart, que Tom jouera seul sur scène, avant une composition inédite, jamais enregistrée jusqu’alors : Silent Butterfly. Une pluie d’applaudissement tombe sur la Cigale, le groupe est ravi et n’hésite pas non plus à remercier son public, avant de s’éclipser… Tom reviendra quelques minutes plus tard, en annonçant fièrement cinq morceaux supplémentaires dont Bloodless, accompagné d’Olivier Kraus à l’accordéon, (et le public en chœur), The Boy With The Bubblegun ,et Return To Hawai.

Au final, ce soir, Tom McRae a enveloppé la Cigale dans une grande couette douillette et chaude, bercée par sa douce mélancolie, alors que dehors tombait encore cette « fine pluie de novembre », deux heures plus tard. Un très bon moment…