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Electrelane

Paris, Trabendo - 24 novembre 2007

Live-report par Upset

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Le Trabendo affiche complet pour le dernier concert français de la tournée "No Shouts No Calls" d'Electrelane. L'annonce récente sur leur site d'un "indefinite hiatus" augure une ambiance spéciale. Les quatre de Brighton ont encore quelques dates à jouer en Grande Bretagne avant la fin de leur tournée, et le début de leur pause.

Dès 20h sur scène Anni Rossi, qui accompagne le groupe sur de nombreuses dates de la tournée, est déjà sur scène. La salle est déjà bien remplie. Cette américaine chante et joue du violon dans un style folk pas déplaisant, assez déterminé. A peine a-t-on le temps d'entendre 3 morceaux, qu'elle quitte la scène en lançant un "thank you".

Lorsque les lumières se rallument, on peut croiser les filles d'Electrelane un peu partout : Verity et Mia sur le chemin du bar, Emma au spot merchandising, Verity lui apportant des bières.

Mélanie vient faire les derniers réglages pour son groupe, dont elle est l'unique membre : Tender Forever. Elle aussi accompagne Electrelane depuis les Etats-Unis et il semble qu'une amitié très forte soit née entre les deux "groupes". Dix minutes plus tard, la Bordelaise revient sur scène pour commencer son show/concert/numéro. Elle se dit malade, ayant reçu des "drogues" pour la guérir et nous prédit un show "étrange".

Elle sera en vérité plutôt en forme pour une malade, s'avouant elle même étonnée de son état. Les titres s'enchaînent entre deux interventions de Mélanie, des plus connus (son titre sur Beyonce, Heartbroken Forever, Magic Of Crashing Stars, My Love au ukulélé, How Many), et des nouveaux. Elle réussira à mettre le public dans sa poche, emballé par ses allures de pitres, sa voix masculine, son bagou, ses pas de danses (une vraie pile électrique), et son goût pour le happening (diaporamas kitsch de Beyonce et de photos de vacances avec Eletrelane, danses chamaniques). Deux ou trois fans hardcore se sont mêlés au public. Musicalement, on peut être lassé par le principe du karaoké en live (Mélanie chante sur des bandes-sons préenregistrées) mais elle possède aussi un talent non négligeable de songwriter à en juger ses compos. Sa musique est très rythmé, tout y est saccadé, l'occasion pour elle d'improviser des pas de danse pour le moins originaux. Elle nous apparaît multitâche, ne s'arrêtant pas une seconde de s'adresser au public, nous offrant un show interactif et fantaisiste. Mélanie finira par se jeter dans le public sur le titre éponyme Tender Forever, et gratifiera le public d'un rappel au ukulélé : Do You Believe de Cher. Au total 12 titres, une heure sur scène et quelques bons souvenirs.

Les 4 d'Electrelane se pointent pour faire leur soundcheck et déjà le public les acclame. Elles semblent toujours aussi timides.
Il est 21h30 : le concert peut commencer. Le public leur réserve un accueil des plus chaleureux, avec banderoles et cris de joie.

Comme assez souvent, c'est Bells qui ouvre la danse. 1h30 de concert nous attend, où comme à l'accoutumée vont de succéder calme et tempête, puisque telle est la recette d'Electrelane. Pas de grande surprise durant ce live, mais la crainte que ce soit le dernier rendra le tout assez intense.

Les filles sont sollicitées par de nombreux groupes d'amis venus les voir, toutes auront le droit d'être appelées par leur prénom par un groupe d'amis ici et là, toutes souriront. Elles joueront le rôle qui est le leur au sein du groupe sur scène : même si Emma apparaît satellitée en arrière-plan lors de Beetween The Wolf And The Dog durant laquelle les 3 autres font face au public, elle est toujours le métronome du groupe, celle vers qui les autres se tournent régulièrement.

La voix de Verity n'a jamais vraiment été une référence en matière de justesse, mais ses envolées lyriques donnent toujours autant de frissons, quand c'est nécessaire elles sont renforcées par les voix de Mia et Ros pour les chœurs, notamment lors d'un In Berlin mélancolique à souhait, dont les dernières notes seront jouées toute en grâce, dans une lumière bleutée et intimiste, indéniablement un des titres les plus beaux et des plus tristes de la soirée.
C'est Verity qui mène le groupe à la baguette : d'un regard elle indique aux autres que faire ensuite. Elle s'avère être une véritable enragée du clavier sur If Not Now When ?. Lorsqu'elle prend les commandes de l'orgue farfisa c'est pour produire les boucles hypnotiques de Blue Straggler. Le morceau sera terminé yeux mi-clos, pour un final céleste et un atterrissage planant.

Anni Rossi est invitée à rejoindre le groupe sur The Greater Time. Exhorté par le phrasé vindicatif de Verity, la salle chantonne en chœur. Une banderole "Electrelane come back" s'agite et fait rire les 4 donzelles. "Don't split" crient quelques uns... Les filles ne bronchent pas mais sourient tristement.

La précision des notes, la concentration des filles, leur rage sont toujours aussi remarquables.

Il pleut des émotions en tous gens lors d'un Birds en version prolongée, qui rendra le public euphorique, et un déluge de guitare pendant Long Dark. Mia essaye d'extraire quelque confession à son instrument par la torture.

Le clavier et la guitare se cherchent et se répondent sur Eight Steps, et on finit par se demander si Mia s'agitant ainsi berce sa guitare ou bien la tue pendant une belle démonstration de furie/accalmie.
Le Trabendo se met à trembler quand Five retentit. On croirait assister à une réunion de sorcellerie, à une incantation de magie noire : Mia et Ros sont tournées vers Emma et nous offrent un morceau ésotérique et possédé.

Après cette série de titres, les filles saluent, puis reviennent 3 minutes plus tard avec le tube On Parade pour lequel Verity reprend la guitare qu’elle avait posée depuis After the Call. Avant d'entamer Two For Joy, Verity s'excuse au nom du groupe : « Désolée de ne pas avoir dit grand chose ce soir, mais il y a pas mal d'émotion ». On en dira pas plus mais on en comprend pas moins, même si la question reste en suspens : alors ce hiatus, définitif ou pas.. ? Le groupe quitte une nouvelle fois la scène pour revenir interpréter Oh Sombra et la reprise de Springsteen I'm On Fire très demandé. Il est pas loin de 23h, elles repassent sur scène le temps d'un dernier salut puis disparaissent pour une durée indéfinie.
setlist
    01. Bells
    02. This Deed
    03. After The Call
    04. UOR
    05. To The East
    06. In Berlin
    07. Blue Straggler
    08. The Greater Time
    09. Birds
    10. Beetween The Wolf And The Dog
    11. Eight Steps
    12. Five
    13. If Not Now When?
    14. Long Dark

    15. On Parade
    16. Two For Joy

    17. Oh Sombra
    18. I’m On Fire
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