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Super Furry Animals

Paris, Maroquinerie - 23 janvier 2004

Live-report par Fab

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Voilà maintenant près de deux ans que les Super Furry Animals ne s'étaient pas produit à Paris, et à l'époque le concert se déroulait déjà à la Maroquinerie. La sortie l'été dernier de leur sixième album ne pouvait donc que s'accompagner d'une tournée européenne, aussi courte soit-elle.

Le début de soirée n'a malheureusement pas aussi bien commencé qu'on aurait pu l'espérer. En effet, alors que le billet indiquait une ouverture des portes à 19h, ce n'est qu'à 20h15 que les vigiles nous donnent l'accès à la fosse, la faute au gros retard pris par la livraison du matériel du groupe. Pas de première partie malheureusement, mais un petit film projeté sur un écran et accompagné par des chansons de tous styles. Rien de bien passionnant, juste de quoi passer le temps...

Cet sur le coup de 21h10 que Gruff Rhys et ses 4 accolytes arrivent finalement sur scène. Peu de bavardage, un signe au public, et le concert démarre. Tout part assez doucement avec 'Slow Life' avant que le groupe n'ose un enchainement de deux de leurs meilleurs titres, à commencer par (Drawing) Rings Around The World. La disparition du leader du groupe durant la chanson est belle et bien calculée, et son retour avec un casque géant de Bioman sur la tête ne manque pas de surprendre l'ensemble du public ! Ne connaissant apparemment que peu de choses au français, Gruff va demander à de nombreuses reprises de l'aide au public afin de faire la traduction de ses commentaires. C'est ainsi que 'Golden Retriever' est introduit comme un "chien jaune" devant un public tour d'abord hilare puis franchement enthousiasmé devant la qualité du morceau.

Le gros avantage quand on est un groupe possédant derrière lui près de 10 ans de carrière et de nombreux albums, c'est que le nombre de morceaux de qualité ne fait qu'augmenter avec les années. 'Run ! Christian Run !', 'Demons', 'Juxtapozed With U'... tous ces excellents titres que le groupe a pu jouer ce soir, même si la setlist était clairement axée sur les morceaux de 'Phantom Power'. Les titres de ce derniers gagnent ainsi en puissance et n'en deviennent bien entendu que meilleurs : The Piccolo Snare, Out Of Control, Hello Sunshine... que du bon.

Ce n'est en effet pas moins de 19 titres que le groupe va jouer durant un peu moins de deux heures. La fin du concert se veut d'ailleurs apocalyptique avec l'enchaînement de l'électrisant 'Out Of Control' suivi de 'Calimero'.

Le concert ne serait être complet sans la traditionnelle fin que constitue 'The Man Don't Give A Fuck'. Ce titre symbolise à merveille tout ce dont sont capables les Super Furry Animals : des mélodies splendides et entêtantes alliées à un vrai sens du spectacle et à un psychédélisme irrésistible. Après un début de chanson "classique", Cian Ciaran, préposé aux claviers et autres outils électroniques, est laissé seul sur scène par le reste du groupe et se laisse aller à un mix électronique d'excellente facture. Et alors qu'on pensait le concert fini, voilà que réapparaissent les autres membres tous déguisés en Yéti et prêts à reprendre leurs instruments pour terminer en beauté le morceau !

Si certains en doutaient encore avant le concert, les Super Furry Animals sont bels et bien les maîtres de la pop psychédélique, sachant à merveille communiquer leur bonne humeur à une salle conquise. C'est après ce genre de soirée que l'on peut se demander comment ce groupe qui remplit les plus grandes salles en Angleterre peut se retrouver confiné à la Maroquinerie lors de ses passages à Paris ?